155# S’éclater au travail

S'éclater au travail

Cultivez votre bonheur 35h par semaine

Il est tout à fait possible de s’éclater au travail. Je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde, mais je veux être hyper encourageant dans la mesure où certains s’éclatent. Certains ont même l’impression d’avoir le privilège d’être payés pour ce qu’ils font alors qu’ils se régalent au point de pouvoir être bénévole. 

Que faire quand on ne s’éclate pas au boulot, qu’il nous pèse ? Quand c’est le cas, devrait-on changer de boulot ?

Si votre emploi ne vous plaît pas vous pouvez en changer. Par contre, s’il vous plaît en partie et que vous n’avez pas envie d’en changer, vous pouvez décider de vous éclater au travail pour vivre le plus d’aspects réjouissants dans le travail que possible.

Aujourd’hui, je vous présente 7 moyens de favoriser le plaisir de travailler : 

1. Le sens est essentiel

Si vous avez choisi un emploi, à supposer que vous l’ayez choisi, il y a une raison derrière ce choix. S’il s’agit d’un emploi que vous n’avez pas choisi et que, comme certains le disent, il s’agit d’un travail alimentaire, prenez une décision. Il ne s’agit pas d’envisager de quitter votre emploi, mais d’avoir une capacité de prendre conscience de cantonner votre travail dans son rôle alimentaire sans vraiment chercher à vous éclater particulièrement pendant votre temps de travail. 

Bien entendu, vous pourrez faire en sorte que votre travail et votre présence au travail soit plus agréable que possible, mais cherchez une passion qui corresponde vraiment à votre talent, à vos savoirs-faire, à vos capacités pour vous éclater en dehors du travail. 

C’est encore plus important si votre travail n’est pas une source d’épanouissement. Vous avez besoin de cela pour compenser la frustration d’un travail non épanouissant dont le rôle se borne à gagner votre croûte. 

Dans ce cas, faites du théâtre, de la danse, de la poterie, du jardinage, de la mécanique, jouez à la pétanque, faites de la rando, du vélo ou toute autre activité dans laquelle vous vous éclaterez. Quel que soit votre choix, mettez en place une activité qui vous procurera une véritable satisfaction.

La bonne nouvelle, en général, est qu’en ayant un emploi qui ne nous plaît pas, on n’y passe pas à 60 ou 80 heures par semaine. Certains me diraient qu’on est limité au 35 heures par semaine, en France, et c’est juste, mais c’est sans savoir que cette limitation horaire correspond à la vie des salariés en fonction de certaines situations. 

Mais pour un cadre, les 35 heures n’existent pas. Il reçoit une rémunération forfaitaire pour un résultat. Il est capable de travailler 35 heures en deux ou trois jours. Cela signifie qu’à côté du travail, vous aurez besoin de trouver une activité musclée qui vous nourrissera et remettra de la place le travail dans son rôle comme nous le verrons dans le troisième point. 

Par contre, si votre travail vous plaît et que votre satisfaction n’est pas au top, souvenez-vous de la raison pour laquelle vous avez choisi cet emploi.

C’est un peu la même chose dans nos relations avec nos proches, nos chéri(e)s. Chercher à se souvenir des raisons pour lesquelles on a choisi son conjoint aide considérablement à continuer à investir dans la relation et à vivre du fun. 

Dans cette prise de conscience, une part de la (ou des) raison(s) dépend de la personne en face sans pour autant supplanter la plus grande part qui dépend de soi-même. « Si j’ai choisi cet emploi c’est parce que je…,  parce qu’il y a une part de ressemblance d’avec moi-même, il y a un écho avec qui je suis, avec ce que je veux vivre. Cela est en relation avec le sens que je donne à ma vie, avec ma dimension de l’essentiel ».

Par conséquent, si je retrouve ce sens, en allant au travail, je baisserai la pression, j’augmenterai le plaisir, multiplierai les satisfactions quotidiennes parce que je travaillerai avec davantage de jeu. 

2. Viser la satisfaction quotidienne 

Pour continuer à s’éclater au travail il importe de viser la satisfaction quotidienne. Quand je regarde l’essentiel, le but, le sens donné à mon emploi, c’est valable pour 5 ou 10 ans, mais ça ne me réjouit pas pour aujourd’hui. Là, dans mon quotidien, j’ai besoin de satisfactions (au pluriel) pour faire en sorte que mon travail soit une activité qui me nourrisse en termes de plaisir. Oui, nous avons besoin de trouver du plaisir au travail.

C’est la raison pour laquelle je l’ai évoqué au premier point en disant qu’en allant au travail, j’aurai également une approche ludique. Il ne s’agit pas forcément d’une approche ludique dans la relation avec les collègues en prenant les collègues comme des potes, mais d’utiliser le travail comme une opportunité pour jouer, alléger sa vie.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   58# Le bonheur est dans le mouvement 6/6

Je rappelle juste que gamin, votre travail consistait à jouer. Or, pendant que vous jouiez, vous appreniez bien des choses. Vous avez appris sur la relation, le pouvoir, la stratégie? Vous avez appris des choses sur vous-même, vous avez développé des approches qualitatives, un affinage pour optimiser vos résultats… Tout cela faisait partie du jeu.

Si vous arrivez à incorporer cette dimension ludique dans votre travail, non pas en disant que vous irez au travail pour vous amuser, vous aurez davantage de satisfaction.

satisfaction au travail

3. Donner à son travail la place que l’on veut lui donner 

Dans ce troisième point, je vous demande de faire en sorte que le travail joue le rôle que vous avez choisi qu’il joue. Finalement, ce n’est plus vous qui subirez votre travail, que ce soit en termes d’impact, de stress comme de temps travail, mais vous choisirez que votre travail subisse un bornage que vous choisirez.

Du coup, si vous travaillez 35 heures, vous avez envie de passer du temps avec votre enfant un jour particulier de la semaine, vous voudrez pratiquer une activité particulière avec des horaires précis, chercherez à faire en sorte qu’avec votre employeur, vous puissiez travailler tout en veillant à avoir une approche sur-mesure. Que votre employeur comprenne qu’il bénéficiera d’un plus qualitatif dans votre implication à l’emploi. Dans ce cas, il aura plus de facilité à s’ouvrir en acceptant votre demande.

C’est pareil pour le télétravail. Si vous voulez augmenter votre temps de télétravail, cherchez à montrer à votre employeur, dans le cadre d’une période d’essai en télétravail, que vous aurez une productivité accrue. Il comprendra que si vous ne venez pas au travail une matinée, lorsque vous arrivez l’près-midi, il se rendra compte que vous avez envoyé du lourd pendant votre temps de télétravail. Il verra d’un autre œil votre demande si le résultat équivaux, voire dépasse, celui que vous produisiez en état présent en entreprise.

Je reviens sur le profil des cadres qui ont tendance à crouler sous le travail parce qu’ils sont salariés au forfait. L’avantage est qu’ils ont une rémunération supérieure à celle des autres salariés en général, mais l’inconvénient est que l’on attend d’eux un résultat en adéquation avec ce forfait. 

Du coup, qu’ils travaillent 35 ou 80 heures, on considère le résultat. Une des conséquences de la maladie française que j’appelle le présentéisme est de faire que les cadres se disent « je suis cadre, je dois travailler plus » oubliant qu’ils ont une vie personnelle et peuvent finir par se dessécher, par brûler de l’intérieur (burn in) ou par se consumer (burnout). 

Quand on a remis le travail à sa place (même s’il s’agit d’un travail-plaisir (sachant que c’est encore plus difficile dans ce cas) retrouvez la possibilité de mettre le travail à sa place, qu’il fonctionne dans son rôle seul.

Etes-vous conscient de passez beaucoup de temps au travail ? Le travail et le sommeil sont les deux domaines auxquels on alloue le plus de notre temps. C’est intéressant de border le sommeil et de le faire de manière raisonnée et consciencieuse en se disant « j’ai besoin de tant d’heures de sommeil donc je vais me les offrir » et de faire la même chose avec le travail sur la même base de raisonnement. 

Une prise de conscience qui pourrait ressembler à « j’ai constaté que si je travaille plus de temps que… je me rends compte que je suis comme si où comme ça. Je vais donc limiter le nombre d’heures de travail. Je travaillerai peut-être 10 ou 12 heures le lundi, idem le mardi et j’en ferai cinq le mercredi… ». 

Organisez votre temps de travail, dans la mesure où c’est possible comme c’est le cas pour les cadres ou cadres supérieurs, gérants de société ou membres des conseils d’administration des entreprises. 

Quand on est salarié, on est borné par un nombre d’heures. C’est donc généralement plus facile. Quoi qu’il en soit, organisez-vous. Au boulot ! 

4. Travailler plus souvent pour soi que pour les autres 

Je vous demande de travailler davantage pour vous-même. Ne travaillez plus pour un employeur ou pour un salaire sauf quand il s’agit d’un gagne-pain. Dans ce cas de figures, vous pouvez décider de travailler pour vous-même en vous disant « en travaillant et en empilant des boites ou en fermant des cartons, j’aurai les moyens de pratiquer mon loisir, ma passion, mon activité secondaire, d’acquérir l’appartement dont je rêve ou de m’offrir des vacances ». En tout cas, ne travaillez pas pour un autre comme une forme de dépouillement de soi au bénéfice d’un autre, mais travaillez davantage pour vous.

Quand on est artiste, par exemple, c’est un peu différent puisqu’on a un regard sur le travail qui se rapproche considérablement d’une relation vocationnelle. Malgré tout, l’intérêt de travailler pour vous dans le but de vous développer, de vous enrichir, pour relever des défis pour obtenir plus de résultats, pour augmenter votre situation, pourvu que les deux plus belles interactions humaines, etc. reste une source d’accroissement de la satisfaction.

5. Instaurer un relationnel qualitatif au travail 

Que votre travail vous plaise ou pas, que ce soit un emploi alimentaire ou un emploi passion, la vie sans la qualité relationnelle perd de son sens. Nous sommes des êtres relationnels. Nous avons besoin d’aller au-delà du «bonjour» et dépasser le « ça va ? », « Oui, oui, ça va, ça roule… ». Non ! Là, il s’agit du minimum, du niveau zéro. On commence à s’élever quand on s’ouvre et que l’on accueille l’autre dans la relation.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   193# Pensez qui vous voulez être

Je sais que certains ont peurs en arguant qu’ils se sont ouverts et qu’ils ont subi des critiques, des jugements. Franchement, ne faites pas des critiques reçues une affaire personnelle. Laissez les personnes responsables de leurs dires, de leurs pensées et jugements et vivez votre vie en laissant les autres vivre la leur.

Il est important que vous soyez en mesure de trier vos relations et ce genre d’opportunités peut vous aider. 

La qualité relationnelle est essentielle d’autant que, si vous avez une augmentation de qualité relationnelle au travail, vous augmenterez de fait la satisfaction pour aller bosser. En effet, vous vous éclaterez davantage et cela vous aidera à remettre le travail à sa place plus facilement si, même au boulot, vous avez des collègues-ami(e)s. 

6. Amener du «soi» de son travail 

À présent, je vous demande d’apporter du « vous » dans votre travail. Et quand j’aborde ce sujet, certains me demandent « comment amener du moi dans mon travail ? Je suis comptable, par conséquent, je dois rentrer les factures, faire les pondérations, saisir les fiches d’analyses techniques et c’est tout ! ». Oui, mais non ! Vous n’êtes pas tenu(e) de travailler comme la personne qui tenait ce poste avant vous. Vous n’êtes pas non plus tenu(e) de travailler comme on vous demande de le faire. Ce que l’on attend de vous est un résultat. 

Or, la plupart du temps, le chemin vous appartient sauf si vous êtes en usine, dans un process très serré ou contraint de suivre un protocole indomptable. 

Par contre, quand c’est possible mettez du « vous » dans votre pratique professionnelle. Faites-le puisque vous participerez à nourrir le premier point évoqué tout à l’heure. En effet, vous donnerez du sens à ce que vous faites. Et peut-être même, dans bien des cas, vous participerez à améliorer soit le process, soit le résultat de votre travail. Car, en effet, quand vous y apporterez du « vous », vous y apporterez de l’intelligence n’étant pas un robot devant exécuter des tâches.

Je sais que certains employeurs et managers aiment que leurs employés fonctionnent comme des robots. Cela passe difficilement avec moi alors, en général, je suis déjà parti dès la troisième remarque qui me fait comprendre que je suis invité à la fermer et à faire ce que l’on me dit. 

Si vous êtes à l’aise avec l’exécution pure, tant mieux. Par contre, si vous ne l’êtes pas, entrez dans l’échange en travaillant sur la qualité relationnelle avec votre manager si vous tenez à garder cette emploi afin de voir dans quelle mesure vous pouvez y apporter du «vous», du sens, du fluide, du sang, de la chaleur pour améliorer le travail. 

Si votre employeur ou votre manager se rend compte que (grâce au fait que vous avez apporté votre plus-value personnelle identitaire, spécifique) vous avez augmenté le résultat ou le rendu de votre travail, il y a peu de risques qu’il s’y oppose. 

Parfois, il est judicieux d’interroger pour savoir si l’on a vraiment apporté cette plus-value recherchée à son travail. Du coup, si notre manager ou employeur n’est pas content alors qu’il y a une véritable plus-value quasi objective, cela peut vous aider à envisager d’aller faire autre chose ailleurs. Dans le cas contraire, il y a de grandes chances que votre employeur ou manager vous dise « c’est super, continue comme ça ! ».

7. Donner avant de recevoir 

Qu’est-ce que je veux dire quand il est question de donner avant de recevoir ? 

La première chose que vous pouvez donner c’est du sourire, de la gratitude, inviter vos collègues à des activités non professionnelles, faire une rando, une balade, un resto ou un bowling. Vous pouvez prendre des initiatives pour des pauses est en organiser une de manière assez différente, dans un autre endroit ou avec une forme originale. Vous pouvez également inciter à participer à des activités de valeur qui comptent pour vous comme une exposition ou un vernissage. C’est une manière de donner avant de recevoir. 

En effet, si vous avez quelque chose qui correspond à votre personnalité et qui permet de déterminer vos valeurs, votre tendance, votre sensibilité et la direction de vie dans laquelle vous êtes, vous participerez à trier les relations professionnelles autour de vous. Du coup, certains collègues ne vous proposeront pas certaines choses, c’est évident. Et d’eux-mêmes, d’autres vous proposeront des choses qui iront dans le sens de vos valeurs en se disant « j’ai découvert ça chez toi, est-ce que ça te dit de vivre ça ?». 

En conséquence, vous vous rendrez compte qu’instaurer une qualité relationnelle en donnant avant de recevoir aidera les personnes à mieux vous lire à partir de ce que vous aurez donné à lire (et non à partir de leurs fantasmes). 

En proposant de vivre des réalités en adéquation avec vous-même, vous vous surprendrez à dire « comment ça se fait qu’on me propose ceci et cela et que ça corresponde autant à mes valeurs ? .» La réponse sera dans les initiatives prise en formulant des remarques, certaines suggestions, des propositions qui font que ceux qui viendra en aval de vos actions sera en pleine cohérence avec qui vous êtes. Ainsi, vous pourrez vous éclatez davantage au travail.

Le temps du rappel est arrivé. Voici les sept points abordés ici :

1. Le sens est essentiel

2. Viser la satisfaction quotidienne

3. Donner à son travail la place que l’on veut lui donner

4. Travailler plus souvent pour soi-même

5. Instaurer du relationnel qualitatif

6. Amener du « soi » dans son travail

7. Donner avant de recevoir 

Régalez-vous, éclatez-vous et faites-vous du bien puis constater que plus vous vous éclatez dans votre travail et plus vous aiderez les autres à avoir du plaisir, à être en relation avec vous, c’est vrai, mais aussi à s’éclater dans leur travail.

Il n’est pas question de faire les fous, mais de vous régaler. Alors régalez-vous 😉

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine.

Bye-bye 

Photo de Jopwell provenant de Pexels

8 commentaires

  1. Merci pour cet article super intéressant Pascal ! Il m’aurait été bien utile lorsque j’étais encore salarié et que je peinais justement à trouver de la motivation et un équilibre ! Heureusement maintenant je ressens aussi ce fameux « privilège » dont tu parles au début de ton article. Faire ce qu’on aime et être payé être un vrai bonheur !

    1. Author

      Magnifique Kim de voir que tu t’éclaterais enfin au travail. Je te souhaite de continuer à percevoir cette impression de privilège. Penses à la nourrir par la gratitude, entre autres, et en vivant les autres points présentés dans ce podcast.
      Au plaisir

    1. Author

      Merci Alice,
      Je vous souhaite autant de bon sens et d’humanité

    1. Author

      Merci de m’avoir lu (ou écouté).
      Je vois souhaite du bonheur

  2. Merci pr cet article très enrichissant et très inspirants ! Merci pr le partage de ton expérience !

    1. Author

      Cherazade, je suis ravi que tu aies trouvé cet article très enrichissant.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.