197# Je veux mieux recevoir les critiques

je veux mieux recevoir les critique

Un moyen d’enrichir sa manière de faire au lieu de s’appauvrir

Aujourd’hui, je veux m’arrêter sur notre capacité à recevoir les critiques. Répondre ainsi à une demande : « je veux mieux recevoir les critiques ». 

Mon aveu de faiblesse

Notez que je me sens vraiment concerné par cette difficulté à recevoir la critique. Cela a évolué dans le temps, puisque depuis plusieurs années, je les reçois bien mieux qu’avant. C’est sans doute le résultat d’un travail sur moi qui m’a permis de comprendre ma difficulté et les raisons pour lesquelles ceci m’était véritablement pénible, même éprouvant, parfois.

Ceci étant, ça reste un travail permanent. Je ne peux pas dire être arrivé à une sorte de terminus, me permettant d’accueillir les critiques avec facilité. Je ne sais pas si quelqu’un y est arrivé ! Et si c’est le cas, j’aimerais entendre les chemins qui les ont conduits vers cette capacité à vivre un accueil de la critique négative avec satisfaction, sans aucune émotion forte. 

Dans cet article (ou podcast, si vous l’écoutez) nous verrons aussi ce qui explique les raisons pour lesquelles ce n’est pas évident d’entendre la critique.

Comprendre nos freins

D’abord, la critique est attachée à la notion de jugement. Cela explique la raison pour laquelle il nous est difficile de l’entendre. En général, quand il est question de critiques, de jugement, on a un à priori négatif. « C’est négatif puisqu’il me critique ». Or, on n’aime pas le jugement.

D’ailleurs, au niveau mental, le jugement est généralement négatif. Face à un jugement, on se sent en danger, on ressent du rejet, parfois de l’abandon. On risque l’éloignement, la distanciation craignant d’être moins aimé·e. Il nous apparaît donc évident que tout cela soit difficile. 

Alors que la critique ou le jugement peuvent être positifs. Certaines personnes sont jugées et acquittées et c’est complètement positif ! Bien au-delà de la notion judiciaire, on peut juger d’une chose en disant qu’elle est positive, bénéfique, agréable. De la même manière, une critique peut l’être.

Seulement, notre cerveau a tendance à automatiser la critique et le jugement en leur attribuant des connotations négatives. D’ailleurs, si nous avons une si grande difficulté à accepter la critique c’est parce que nous avons le sentiment d’être jugés et que, quand on nous critique, c’est négatif. Pourquoi en est-on là ?

Nos autojugements nous préparent à mal vivre les critiques

On s’autocritique négativement quand on est en difficulté avec soi-même. On se tire dessus, on se juge « oh ! Je suis nul, je suis minable. Je suis con et je n’ai rien pigé. Je suis à côté de la plaque… ». Or, ces auto-jugements répétés favorisent la difficulté à recevoir la critique d’autrui, comme étant une critique, sans la teinter de négative ou positive. 

VISIONNER UNE VIDÉO : L’autocritique qui nous abime

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On pourrait difficilement arriver à recevoir une critique de manière neutre alors que ce serait «l’idéal » de l’exercice. Alors que nous avons généralement tendance à la connotation négative ou positive. Exactement de la même manière que nous le faisons dans nos autocritiques. 

Pourtant, nous gagnerions à intégrer l’idée que beaucoup de choses que nous vivons au quotidien ne sont ni négatives ni positives. Elles sont neutres, présentes dans notre champ ordinaire. 

Quand vous vous brossez les dents, ce n’est ni positif ni négatif. Quand vous vous étirez le matin, c’est la même chose. Idem, quand vous débarrassez la table, que vous vous habillez. Vous n’êtes pas systématiquement dans cette balance binaire.

De nombreuses activités sont présentes dans le domaine du neutre, non qu’elles le soient en essence, intrinsèquement parlant, mais que nous les considérons, comme telles. D’ailleurs, ces choses-là représentent une majorité considérable de nos activités et de nos actions quotidiennes. Elles n’occasionnent aucun impact d’autocritique. Nous les considérons comme ordinaires. 

Prendre connaissance du chant du neutre 

C’est déjà intéressant d’entendre que la majeure partie de nos activités sont comme ça, dans le neutre, n’est-ce pas ? Cela veut dire également que les gens qui nous côtoient considèrent que la majeure partie de nos activités sont également à classer dans ce grand champ du neutre, du non sujet à critiques ou à remarques. Elles sont complètement acceptables, complètement considérées comme ordinaires, normales.

J’entends tout à fait l’approche subjective incluse dans la normalité, dans l’ordinaire et dans l’acceptable. C’est systématiquement contextualisé dans une approche sociale, politique, économique, professionnelle, etc. Ceci étant, si c’est le cas, cela veut dire qu’à l’occasion d’une critique positive ou négative, elle sera forcément vue comme marginale. En ce sens, elle sera minoritaire (d’une part, en termes de nombre), mais aussi signifiant un élément isolé, identifié parmi des dizaines, des centaines, d’autres considérés comme neutres. 

C’est valable qu’il s’agisse du positif ou du négatif. C’est d’ailleurs, intéressant de le dire, parce qu’en fait, quand quelqu’un critique négativement (en acceptant que la critique soit vraiment émise avec une intention négative), il le fait sur une action sur des milliers d’autres, posées dans la journée. Et quand il émet une critique positive, il vise aussi une ou deux actions sur des centaines posées dans la journée. 

Photo de SAQLAIN MUSHTAQUE : https://www.pexels.com/fr-fr/photo/homme-personne-etre-assis-agriculteur-13979194/

Le reflet qui fait mal 

Je trouve particulièrement intéressant de rationaliser son propre regard. Pourquoi porter l’attention et donner une si grande importance à une minorité qui a été identifiée par une personne ou une autre alors que tout le reste a été considéré comme acceptable, ordinaire, normal, accueillant, etc. ? 

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C’est parce que, bien souvent, dans nos autocritiques, nous fonctionnons de la même manière. Le temps que nous passons à nous critiquer nous-mêmes nous entraîne à recevoir les critiques des autres comme des pics. 

Et le temps que nous passons à être bienveillants avec nous-mêmes (on entre la dans la critique positive avec cette dimension-là), nous encourage à adopter ce même comportement vis-à-vis des autres, en voyant davantage de critiques positives. Cela nous enjoint à formuler à notre tour des critiques positives en plus grand nombre et avec une plus grande facilité

Donc, moins, vous serez critique négativement envers vous-même, et moins, vous serez perméable aux critiques négatives des autres. Par ailleurs, plus vous serez critique positivement sur vous-même (bienveillant, en acceptation de ce que vous vivez, avec une jouissance relative à ce que vous vivez) et plus vous pratiquerez la même chose avec les autres. C’est donc très intéressant !

Moins binaire, égal plus ouvert

Une des conséquences de nos critiques négatives et positives, c’est que nous fonctionnons de manière binaire. Nous nous interrogeons pour savoir si c’est juste ou faux :

  • Quand quelqu’un a critiqué, est-ce qu’il avait raison ou tort ? 
  • Avait-il raison de dire que ce que j’ai fait lui paraissait négatif ou avait-il tort ? 
  • Est-ce que la perception que j’ai de mon autocritique était fondée ou non ? 
  • Etc.

Toutes ces questions ont le mérite de nous interroger afin que nous comprenions combien nous avons besoin de balancer notre balance d’évaluation :-). Jetez aux orties vos outils d’évaluation pour passer moins de temps à vous soupeser. Faites autre chose que de chercher à mesurer le bien, le mal, le juste, le bon, le noble, le négatif, le positif…

Vivez de manière plus naturelle, en vous prenant moins la tête. Ainsi, vous parviendrez à faire des choix qui entreront dans une fluidité. Ils  s’inscriront dans plus de spontanéité. On peut vivre ainsi en acceptant que l’on se trompera et que l’on aura fait des choix hyper-bénéfiques pour soi-même.

Parvenir à vivre une journée avec une approche plus homogène est une première chose à mettre en œuvre. Avancer sans compartimenter en camps ou en pôles pour accueillir les choses avec une forme de détachement et d’acceptation écrasante. 

Le temps de l’action

Je vous propose quelques formulations. Lisez-les toutes et voyez ensuite le sens de l’exercice que je vous propose.

  • Ta cuisine est pleine de fraîcheur et de gaieté.
  • Ta façon de répondre au chef est top !
  • J’ai vu comme tu écoutes ton fils. Je pense que ça lui fait du bien d’être écouté comme ça par son parent.
  • Ta viande est trop cuite, c’est dommage.
  • Je trouve que ton tableau manque de couleurs. Ce serait vraiment mieux s’il avait telles et telles nuances supplémentaires.
  • Tu as payé trop cher pour ce costume

ACTIONS : 

Étape 1 : À présent, je vous demande de faire l’exercice suivant : définir, à partir de vos perceptions, si les affirmations ci-dessus sont des critiques négatives ou positives. 

Étape 2 : Vous pouvez aller un peu plus loin en relisant chacune de ces phrases et en cherchant à identifier celles qui, parmi elles, sont des compliments. Notez qu’un compliment est une critique positive.

Sur quelle base déterminer que ces phrases sont des critiques positives (des compliments) ou négatives ? Est-ce sur la base de jugements défavorables ? De blâmes ? De reproches ? Selon quels critères ? 

Les critères qui occasionnent la bascule 

Bien entendu, il existe plusieurs critères pour déterminer si un jugement est considéré comme un blâme, un reproche, un compliment ou une critique agréable. J’n ai identifié quatre que je vous livre. Bien entendu, si vous voyez d’autres critères qui ne sont pas présents dans ma liste, vous pouvez les mettre dans les commentaires ci-dessous pour me les proposer. Je serai ravi de pouvoir les intégrer dans le corps de ce présent article si je les trouve pertinents ;-).

A. La personne source : De qui ça vient ? 

Nous accueillons une critique différemment en fonction de la personne qui parle. Cela révèle que nous avons créé une hiérarchie interne qui donne une sorte de notes, comme on le fait sur un podium sportif. En fonction des personnes, l’impact du propos formulé ne sera donc pas le même. « Parce que c’est lui, ça me touche davantage » ou « vu la personne qui l’a dit, ça me laisse complètement froid ».

IMAGE PODIUM SPORTIF

Si par exemple, vous avez joué une pièce de théâtre au sein de votre troupe et que, dans le bulletin de la commune, vous voyez l’avis d’un des administrés en charge de la communication, vous le considérez comme l’avis du gars de la commune. C’est sympa, mais sans plus.

Si la critique est négative, ça vous fera sans doute quelque chose, mais ça n’aura pas le même impact que si cette même critique est émise par un des membres du Syndicat professionnel de la critique en théâtre ! Si, à l’inverse, cette critique formule des éloges, l’avis du membre du Syndicat professionnel de la critique en théâtre (qui célèbre cette année son 150e anniversaire), sera beaucoup plus puissant, dans votre balance intérieure, que l’avis de l’administré publié dans la «feuille de chou» de la commune. Vous comprenez ainsi avoir créé une hiérarchie induisant un impact sans commune mesure. 

Photo de Marcus Silva : https://www.pexels.com/fr-fr/photo/mer-homme-plage-sable-14539543/

B. Le facteur circonstanciel : c’était à quel moment ? Où ? Devant qui ?

L’influence de nos perceptions

 Ensuite, on intègre le facteur circonstanciel. En effet, les circonstances font que l’on perçoit les choses en leur attribuant un impact différent. On peut avoir froid, alors qu’il ne fait pas spécialement froid, parce que les circonstances font que l’on ressent le froid. Il peut s’agir de stress, d’angoisse, d’une préoccupation, d’une anxiété, etc. Ce peut-être tout l’inverse. On peut ressentir une sensation de chaleur pour ces mêmes raisons en fonction de son type métabolique.

Vous voyez que la température affichée sur le thermomètre peut ne pas avoir de correspondance objective en moi. Il peut faire 23° et que je ressente le froid. Et je peux avoir trop chaud à cette même température. 

Les circonstances déterminent fortement la perception. Il est très aidant d’en prendre conscience, je dirais même capital, quand il est question de créer son bonheur.

Des domaines d’application possibles

Toujours en prenant l’exemple de la pièce de théâtre, on pourrait s’interroger sur : devant qui la personne qui a fait la critique de théâtre, l’a-t-elle formulée ? Si c’est devant mon père, que c’est devant la foule, que c’est devant des médias ou face à un agent d’entretien qui passait dans le couloir du théâtre, ce ne sera pas la même chose. C’est pourquoi nous avons aussi besoin d’être attentifs à ces éléments-là dans de nombreux domaines. Dans notre vie familiale, conjugale, professionnelle, etc. 

Le positif repose aussi sur le facteur circonstanciel

Quand on fait une remarque ou une critique, qu’elle soit positive ou négative, on peut participer à mettre son conjoint, son enfant ou son ami mal à l’aise en fonction, soit des personnes en présence, soit des circonstances dans lesquelles la chose est formulée. Même s’il s’agit d’une chose magnifique, donc, positive ! 

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À la croisée des circonstances et des personnes sources

Il peut arriver que quelqu’un demande sa chérie en mariage dans un lieu particulier, devant certaines personnes, et que cela produise un réel malaise. Malaise qui n’aurait pas été ressenti en d’autres lieux et en présence d’autres personnes. Pourtant, le sujet de fond est le même, n’est-ce pas ?

Il est important de considérer les circonstances, mais vous avez vu que je viens de croiser les circonstances avec les personnes sources. En effet, on ne peut pas compartimenter ces zones de manière hermétique. Elles peuvent s’entremêler.

Dans les circonstances, on peut également prendre en considération les efforts fournis. Par exemple, « j’ai fait un effort considérable pour parvenir à ce résultat. Du coup, quand j’entends une critique négative, j’ai de la peine à l’accueillir ».

Cette réaction signifie peut-être que si l’effort avait été moindre, la critique aurait été plus acceptable. À l’inverse, « j’ai fait un effort considérable pour arriver à ce résultat. Si j’entends une critique que j’estime positive, même si elle paraît minime, je l’aurais considérée comme minime en d’autres circonstances, alors que là, compte tenu des efforts énormes, elle vient comme une cerise sur le gâteau ». Elle est accueillie avec une très grande satisfaction.

Nous avons donc déjà défini deux critères de bascule qui feront que l’on sera en accueil de critiques négatives ou positives, selon les personnes sources et les circonstances. À cela, il est temps d’ajouter l’état émotionnel.

3) Le facteur émotionnel : Qu’est-ce que je ressens ?

Dans quel état suis-je quand je reçois la critique ? Je parle de l’état émotionnel, mais il peut être également pertinent d’ouvrir à l’observation d’un état plus général. En effet, si vous avez un sentiment de fatigue considérable, il vous sera bien plus difficile d’accueillir la critique, surtout si elle est considérée comme négative, que si vous êtes en pleine forme.

L’état fait la différence

L’état dans lequel on se trouve induira considérablement la manière d’accueillir la critique. C’est la raison pour laquelle j’ai publié sur YouTube une vidéo sur l’évaluation de nos choix dans laquelle j’explique comment évaluer ses propres choix. 

Comment envisager les critères d'évaluation de ses choix ?

Il ne sera possible d’évaluer les choses d’une manière différente qu’en fonction de notre état intérieur. Parfois, ça pourra nous conduire à présenter ses excuses ou à demander pardon après la prise de conscience de notre état émotionnel, ayant influencé notre comportement. Ce sera la partie visible de la prise de conscience que notre perception a été distendue à cause de notre facteur émotionnel.

L’émotion influence notre lecture de l’événement 

Cela rappelle que, véritablement, notre perception exerce une prépondérance considérable sur notre façon d’accueillir les événements. 

Si ma femme émet une critique négative à un moment où je suis en pleine forme, suite à la réception d’un prix ou d’une très belle commande client, je n’accueillerai pas à la critique de la même manière que si je n’ai pas le moral. C’est évident. Et vous savez que c’est pareil pour vous. 

Pourtant, quand vous accueillez les critiques, vous avez tendance à oublier ce paramètre ou à en négliger la puissance. Il peut, malgré tout, avoir un très fort impact sur votre manière de l’accueillir. Je crois que si vous l’oubliez, vous vous blesserez vous-même et participerez à faire que d’autres se demanderont ce qui vous arrive. Souvenez-vous de certains regards qui se croisaient et qui semblaient dire « pourquoi ce que nous avons dit produit tout ça alors que nous n’avons dit que ça… ? ».

4) L’autocritique : Quels jugements je pose sur moi-même ?

Si vous estimez que vous êtes un super acteur de théâtre (pour garder l’exemple que j’ai pris initialement) et que l’avis du membre des Syndicats du professionnel de la critique en théâtre vous dit que votre pièce était minable et que c’est une honte d’avoir joué cette pièce ainsi, votre impression de souffrance sera considérable.

En utilisant cet exemple, il me vient à l’esprit la pièce de théâtre  intitulée « Art » (1994), de Yasmina Réza, qui est une réussite internationale. Il s’agit d’une des pièces françaises les plus jouées dans le monde. En 2015-2016, elle a été jouée 5065 fois dans des centres dramatiques et 1118 fois dans des théâtres nationaux. A cela s’ajoute, les le nombre de 42 000 représentations dans des théâtres privés (source : Statista).

Il s’agit d’une pièce superbe qui s’articule autour d’un tableau blanc acheté par un homme qui reçoit deux amis auxquels il demande leur avis. Ce nouvel acquéreur cherche à faire comprendre que le tableau n’est pas blanc. Il est riche de ses nuances de blancs surtout en pleine lumière naturelle… je m’arrête là, vous encourageons à regarder cette pièce de théâtre.

Elle touche au meilleur de la critique, à son de accueil, tout en explorant les leviers, de l’amitié, de l’authenticité, de l’intégrité, etc. Où que vous vivez, chercher les moyens de la regarder et vous verrez que cela pourra nourrit notre propos du jour.

VISIONNER LA PIECE «ART» sur Vimeo

Aller voir la pièce à Marseille, au Théatre du Carré Rond (également vendu sur Billet Reduc)*

Le facteur déterminant

L’autocritique peut être considérablement en votre faveur comme en votre défaveur, dans la capacité à accueillir la critique des autres. Cela vient répondre à la question de la raison pour laquelle on a une très grande difficulté à vivre la critique. En voici quelques raisons :

1) En matière de critique positive, plus l’écart perçu est important entre notre autocritique et la critique extérieure et plus on ressentira de la joie.

2) En matière de critique négative, plus l’écart perçu est important entre notre autocritique et la critique extérieure, et plus on ressentira une émotion de type honte, tristesse, colère, et peur de rejet vis-à-vis de ce qui aurait été formulé.

Vous comprenez que notre accueil de la critique, qu’elle soit négative ou positive, est grandement déterminé par notre autocritique. Ainsi, nous accroissons la peine à accueillir la critique de l’autre avec joie et satisfaction si nous sommes déjà durs avec nous-mêmes en autocritique. 

Toute critique est-elle bonne à prendre ?

C’est d’autant plus dommage que l’on pourrait, par principe, choisir que toute critique est bonne à prendre, qu’elle soit positive ou négative. On pourrait, en plus de ça, partir du principe que les critiques négatives peuvent nous aider à progresser, à avancer, à se nourrir, à faire mieux, etc. 

Quand vous faites quelque chose, préparez-vous à entendre la critique. C’est d’ailleurs un facteur qui peut aider à accueillir à la critique. Placez-vous en acceptant, par principe. Dites-vous qu’il est naturel que des personnes aient des avis divers quand elles s’expriment sur ce que vous avez fait. 

Du coup, il sera tout à fait naturel que certains vous couvrent d’éloges alors que d’autres nous flagellent. Comment voulez-vous que les œuvres de Léonard de Vinci soient aimées par tout le monde ? Certains n’aiment pas la Joconde ! Ils ont leurs raisons. La question n’est pas de savoir s’ils ont raison, mais d’entendre qu’ils ont leurs raisons. Quant à d’autres, ils raffolent de cette œuvre au point de l’avoir dans leur cuisine, dans leur salon ou leur bureau. De même, ils ont leurs raisons. Acceptez-le sans chercher à savoir s’ils ont raison. Leur position est à entendre.

Nous nous retrouvons la semaine prochaine pour continuer à avancer sur ce sujet de la critique. Je voudrais donnerai des clés pour vous aider à programmer encore mieux la possibilité de vivre la critique sans vous sortir flingué·e.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine.

Bye-bye. 

* Je n’ai aucun intéressement dans l’achat des places de cette pièce et ne suis impliqué dans aucun conflit d’intérêts.  

5 commentaires

  1. Finalement tout est question de jugement, non ? Comment trouver l’équilibre ? Je prends les critiques comme un enrichissement, une vision d’autrui comme le goût et le choix des couleurs. Il est logique d’avoir différents avis . Hâte de lire la suite !

    1. Oui, Sophie, il est beaucoup question de jugement. Notre vie s’articule beaucoup autour du jugement, beaucoup trop, d’ailleurs.
      En l’occurence, ici, pour la critique, nous en voyons les effets délétères et sournois.
      Prendre les critiques comme  » le goût et le choix des couleurs » laisse toute la responsabilité à l’autre de vivre sa liberté et à toi de vivre la tienne dans un respect mutuel.
      Refuser la critique consiste à valoriser la censure et la liberté d’expression, quelque part. Qu’en penses-tu ?

  2. Merci pour cet article très éclairant! J’ai du mal à entendre les critiques…pourtant j’ai du mal à ne pas les entendre aussi! Si on ne me dit rien, je ne suis pas à l’aise! Il faut arriver à prendre du recul pour se rendre compte parfois que la critique ne vise pas à nous rabaisser mais à nous donner l’occasion de nous améliorer!

    1. Claire,
      En lisant l’article qui vient après celui-ci (la suite), tu comprendras mieux comment utiliser les critiques et ce qu’elles veulent dire quand quelqu’un les exprime. Ce sera beaucoup plus facile de t’enrichir au lieu d’avoir un sentiment d’appauvrissement.


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