71# Je suis pour l’euthanasie

Je suis pour l'euthanasie des pensées et croyances stagnantes

La belle mort a du bon à nous offrir

Je suis pour l'euthanasie

Mettre à mort certaines croyances et pensées est une pratique trop faiblement répandue. Je voudrais mettre un coup d’accélérateur pour que nous soyons plus nombreux à opter pour l’euthanasie, le beau suicide. Clairement, je suis pour l’euthanasie.

Le sens du mot euthanasie vient du grec « eu » qui signifie bon, beau et du mot « thanatos » qui signifie mort. On pourrait le résumer en disant qu’il s’agit d’une belle mort. Mais en quoi la mort peut-elle être belle ? C’est assez contraire à notre manière de voir les choses, habituellement.

La beauté de l’amour

Quand on parle d’euthanasie, il ne s’agit pas d’une mort subie, mais d’une mort choisie. Il est donc bien question de liberté, d’autodétermination. C’est ce qui explique le préfixe « eu » puisqu’il est question d’une bonne nouvelle, en résonance directe avec la notion de liberté, de pouvoir. D’une décision intérieure, non imposée.

J’attends d’assister aux obsèques de vos croyances

Il est possible d’attendre que quelqu’un d’autre vous apporte la connaissance de ce que vous ignorez, de ce dont vous avez besoin pour envisager un changement. Que l’on vous propose de mettre à mort vos propres pensées, de cesser de bichonner les chemins que vous empruntiez jusqu’alors. Il existe aussi une possibilité plus simple qui consiste à décider vous-même de vous suicider à vos propres pensées pour adopter une nouvelle manière de voir les choses, de voir la vie. C’est une porte vers une autre façon d’envisager votre propre manière d’être, votre bonheur. Oui, j’encourage à l’euthanasie. N’attendez pas que quelqu’un vous propose de grandir, d’évoluer, de changer, de progresser pour devenir véritablement la personne que vous voulez devenir.

Vous entendez que je ne vous invite pas à devenir vous-même. Vous l’êtes déjà même si vous ignorez en partie de quoi il s’agit. Cet aspect de vous-même est à suicider, à faire mourir. Le sujet est donc de chercher à savoir qui vous voulez être. Il est vrai que vous ne pouvez pas arriver à cette étape si vous ne vous êtes pas posé la question de savoir qui vous êtes vraiment là, aujourd’hui, au présent. Vous ne pouvez-vous projeter dans la direction d’une nouvelle manière d’être qu’à partir du moment où vous savez qui vous êtes, où vous êtes. Le point de départ détermine énormément de choses, sans pour autant les enfermer.

Utiliser l’euthanasie pour notre bien

Le fait même de vous déplacer pour vous rendre sur la destination prévue est une manière de laisser mourir l’endroit où vous étiez. Cette démarche signifie que vous acceptez le déplacement comme un changement nécessaire. C’est donc vous rapprocher de ma position, moi qui suis pour l’euthanasie.

Je sais que la mort n’a pas bonne presse, aujourd’hui, mais elle est installée dans notre quotidien, même si l’on tente de la cacher. Autant faire appel à elle, que ce soit de manière symbolique, tout du moins, pour notre bien. Quand une supernova meurt en explosant, donnant naissance à des millions d’étoiles, est-ce que cette formation spatiale est morte ? La question est la même quand un fruit tombé au sol donne naissance à un autre arbre, ce fruit est-il mort ? Si oui, dans quelle mesure ?

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Pourquoi travailler à changer vous-même n’est-il pas une mission nécessaire, perçue comme un besoin ? Quand serez-vous prêts à mourir à vous-même ? À vous euthanasier ?

Quelle motivation pour changer ? Pour l’euthanasie ?

Pour la plupart, nous sommes prêts à changer quand d’autres nous font des remarques désobligeantes. Comme si nous vivions pour plaire à d’autres. Nous n’acceptons pas et n’aimons pas ce genre de critiques alors, nous envisageons le changement. Et encore ! L’envisager n’est pas changer.

Pourquoi ne sommes-nous pas capables de prendre de la hauteur pour nous regarder, nous critiquer (au sens positif du terme, ce qui signifie regarder les points positifs et les points négatifs vivant chez nous) et de décider, sans l’intervention de quelqu’un, d’entrer dans un processus de changement ? Pourquoi évoluer, grandir, entrer dans un processus de croissance n’est-il pas quelque chose qui nous botte le train ?

Soit vous êtes le mouton soit vous êtes le berger. Vous ne pouvez pas être les deux !

Vous êtes libre de faire partie des moutons, si c’est ce que vous préférez. C’est un grand avantage de trouver de l’herbe fraîche régulièrement. Il sera inutile d’aller la chercher, on vous conduira vers des pâturages magnifiques avec des cours d’eau superbes que l’on vous servira comme sur un plateau. Vous ne manquerez de rien ! J’ai l’impression de vous raconter le Psaume 23.

Mais la vie n’est pas comme cela. Que l’on vous donne le biberon pendant quelques années est acceptable. Mais ensuite, il vous appartient de prendre les rênes et de décider de ce que vous allez consommer, des raisons pour lesquelles vous allez le faire du moment où vous allez le faire de ce que vous avez apporté à votre cerveau, de votre niveau de croissance, de votre aptitude à changer, a implanter de nouvelles approches de votre manière de voir les choses et de vous faire conduire, sans être mené par le bout du nez !

Pensées originales ou pensées duplicatas ?

Mais dites-moi, où avez-vous pêché votre position ? Est-ce vraiment votre position ? Est-ce une position que vous avez récupérée dans la pensée de quelqu’un d’autre ? Comment avez-vous évolué dans votre manière de penser, si vous avez pris le temps de penser ?

Un parent disait dernièrement qu’il avait de la peine à supporter les remarques d’autres parents et notamment, de ses beaux-parents sur l’éducation de ses enfants. Je m’empresserais de lui dire qu’il était important qu’il ait, en tant que parent, une position clairement réfléchie et définie sur sa manière d’éduquer ses enfants. Bien entendu, cette position est censée rester vivante, évoluer, s’enrichir de nouvelles expériences, de lectures, de discussions sans pour autant être ébranlée à chaque remarque formulée par l’un ou l’autre. Oui, ce parent avait besoin de passer par l’euthanasie.

Changer votre manière d’envisager les choses. Passez par l’euthanasie mentale pour adopter une manière de penser qui soit la vôtre. Sortez de la pensée commune. Votre position vous appartient. Qu’il s’agisse de la COVID-19, de la politique monétaire internationale, du rôle de la femme de la dans la société ou de votre manière d’éduquer vos enfants, ayez une position qui soit la vôtre, réfléchie, en dehors des influences.

Cessez de penser que penser est difficile et douloureux.

Si vous ne prenez pas le temps de réfléchir, d’autres le feront pour vous. C’est par carences de réflexion que d’autres parviennent à vous mener par le bout du nez.

Si vous ne choisissez pas l’euthanasie morale, d’autres viendront phagocyter vos pensées, je vous le garantis. En France, il est interdit d’assister quelqu’un vers la mort. Considérer que c’est la même chose pour le plan des pensées et croyances. Personne ne pourra venir vous assister pour vous aider à envisager de réviser vos pensées et croyances. Vous devrez vous débrouiller tout seul !

Choisissez n’importe quel moment et n’importe quel sujet puis cessez de croire ce que vous croyez, de penser ce que vous pensiez pour le remplacer par une nouvelle pensée, une nouvelle croyance. Vous pouvez mettre à mort vos pensées sclérosées et faire en sorte qu’elles vivent une belle mort.

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Comme le fruit qui tombe au sol ou la supernova, ancrez en vous la suite, ce qui vous attend ou plutôt, ce que vous choisirez de vivre, à la place de ce que vous viviez. Projetez-vous vers le bénéfice de cette mort à venir, car, en effet, la mort peut, parfois, être bénéfique en s’ouvrant sur la vie.

Mort des étoiles massives, par Jean-Pierre Luminet
La mort d’une supernova…

Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir pourquoi la pensée commune est si rarement remise en question à l’école ? Pourquoi les médias nous invitent-ils si peu à penser ? Pourquoi préfèrent-ils nous divertir ? Est-ce pour mieux nous gaver ?

Prenez le taureau par surprise (surtout pas pas les cornes, c’est trop dangereux)

N’attendez pas qu’on vous le demande ! Prenez le taureau par surprise et passer à l’action vous-même. Commencez par le sujet de votre choix, mais, quoi qu’il en soit, prenez la mesure de “qui vous êtes” aujourd’hui en vous comparant à la personne que vous étiez il y a quelques semaines quelques mois ou quelques années. Faites le constat. Si, en de nombreux points, vous êtes le même, que vous entendez, en vous, la voix d’un ami qui vous dit “tu n’as pas changé”, alors il y a peut-être quelque chose qui cloche.

Je sais que certaines personnes me disent « on a toujours fait comme ça » ou encore « dans ma famille, c’est la tradition, c’est comme ça que l’on fait ceci ou cela ». Je n’en ai rien à faire.

Vexez-vous de vous entendre dire « Tu n’as pas changé ». Vous devez avoir changé. Vous devez changer

En général, les personnes à l’origine des croyances et traditions que nous avons érigées comme des monuments sont déjà mortes, surtout quand il s’agit des ancêtres. Mais vous, vous êtes là, vivant ! C’est à votre tour de créer, d’inventer l’histoire, de produire la vie. Ce n’est plus le rôle de vos ancêtres. Ils ne sont plus là ! Il est donc temps de faire mourir en vous cette manière de penser passéiste. Bien entendu, nos ancêtres nos aïeux ont eu des idées magnifiques et des manières de voir qui sont géniales. Tout n’est pas à jeter, ce n’est pas la question. Il nous appartient de bâtir sur cet héritage ou, parfois, de l’entreposer dans des musées. Ils sont faits pour ça.

Le passé est terminé. Aujourd’hui est un nouveau jour, un nouveau temps. Alors, prenez le taureau par surprise et passez à l’action, à votre tour.

La liberté de penser vous va si bien

La question est de savoir pourquoi vous attacher à ce qui vous a été légué. Pourquoi croyez-vous en ceci ou à cela ? Pourquoi le portez-vous en vous et pourquoi le transmettez-vous ? Est-ce une chose qui vous appartient, que vous avez faite vôtre où est-ce une pensée que vous êtes entrain de distribuer d’une boîte aux lettres à une autre comme si vous étiez un facteur, distribuant quelque chose qui ne vous appartient pas ?

Ces questions sont valables pour des manières de faire, de parler, de travailler, de penser, d’accueillir, d’éduquer, d’aimer, d’être ami ou ennemi, de se limiter ou de se faire confiance. C’est aussi perceptible dans une image de soi, de la société, du rôle de chacun à la maison, du sens des responsabilités, de l’implication, et d’en bien des domaines encore.

La prise de conscience n’est pas suffisante. Elle maintient vos croyances et pensées en vie. Il faut passer par l’euthanasie.

Une fois, mon ex-femme m’a demandé pourquoi j’avais pris telle et telle décision vis-à-vis de ma fille. Ma réponse a été « parce que c’est comme ça ». Vous entendez le caractère minable d’une réponse de cette nature ? C’est triste. Depuis, j’ai mis à mort ce genre de raisonnement, j’ai euthanasié cette pensée, sans aucune assistance.

J’ai fait ce travail sur ce point comme sur de nombreux autres. Je sais combien, jour après jour, semaine après semaine et, année après année, j’aurais à faire ce travail d’euthanasie de mes propres pensées, sans attendre que l’on m’y invite.

Votre tour est venu. Mais il est vrai que l’euthanasie fait systématiquement allusion à une assistance. Pourquoi ? Parce que sur le plan physique, elle n’est disponible que pour des personnes qui n’ont plus la possibilité d’agir. Mais sur le plan moral, dans le domaine des croyances et des pensées, il n’est pas question d’être face à une incapacité d’action. Vous pouvez choisir une belle mort de vos pensées et croyances pour laisser la place à de nouvelles approches vivantes et prometteuses en choisissant vous-même l’euthanasie. Vous n’avez besoin de personne pour vous assister. Faites vos choix et passez à l’action pour devenir la personne que vous voulez être, que vous voudrez être ; vivante parce que libre.

Peut-on être vivants sans être libre ou est-ce la liberté qui nous rend vivants ?

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine

Bye, bye

Image par Franco Rodriguez de Pixabay

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