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L’assurance de donner la priorité à la construction
Dans ce rendez-vous, nous travaillerons pour faire des choix pour plutôt que contre. Certains d’entre vous se demandent de quoi je vais parler. J’en veux pour preuve qu’en abondant ce point en accompagnement, certains s’interrogent sur le sens de la démarche
Exemples de choix pour et contre
Exemple : Imaginez deux personnes qui cassent la croûte pendant la pause méridienne. L’un des deux partage son sandwich avec son collègue. Pourquoi le fait-il ? Est-ce pour ne pas être rejetée par son collègue (ce qui est un choix contre) ? Ou le fait-il parce qu’il veut partager et faire du bien à son collègue (ce qui est un choix pour) ? Cet exemple vous aident-il ? Non, pas vraiment !
Essayons avec un second exemple : Un employé arrive au travail avec la volonté d’être ponctuel. Pourquoi tient-il à cette de ponctualité ? Est-ce parce que c’est une valeur importante à laquelle il tient (dans ce cas là, il fait ce choix pour) ou veut il être ponctuel pour ne pas se faire disputer par le patron (ce qui équivaudrait un choix contre) ? Ça commence à vous parler un peu plus !
Quand vous votez, le faites-vous pour (dans le sens de ce que vous voulez voir ou contre (pour empêcher à quelqu’un de faire ce que vous ne voulez pas voir) ? Cette démarche peut être aussi enrichissante en termes d’éducation, de vie conjugale, de environnement, d’économie et dans bien d’autres domaines encore.
Quelle est l’origine du verbe choisir ?
Avant d’aller plus loin, j’aimerais vous donner l’étymologique du mot choisir.
D’origine germanique, c’est un verbe qui vient de coisir. Initialement, ce verbe signifiait distinguer. Comme vous le comprenez, ce verbe est attaché à la capacité visuelle. Il s’agit en effet d’une capacité à faire la différence entre plusieurs éléments et de porter son regard préférentiel sur l’une d’entre elles. Il y a donc une notion de différenciation en relation avec percevoir, voir.
Avant d’aller vers la deuxième acception post XIVe siècle, on peut en tirer un enrichissement personnel. En effet, on peut déjà commencer à se sentir interpelé en se disant que : le choix est attaché à la capacité de regarder, de différencier, de distinguer, de discerner. Cela signifie qu’un choix est censé se faire en lumière. À partir du moment où l’on parle de la vue, on est en relation avec la lumière puisque l’humain n’a pas la faculté de voir la nuit. Par conséquent, nous incombe un travail personnel, faisant appel à cette faculté visuel à discerner. Et à partir de là, on peut manifester son choix.
À partir du XIVe siècle, le verbe coisir revêtira le sens de élire. Dès que l’on a distingué, fait la différence, un aperçu, vu, on prend une option. Choisir devient donc un acte électif dans lequel on se saisit de…
On est parti sur la base du regard pour glisser vers la base élective comme on le fait aujourd’hui quotidiennement en accompagnant le choix (visuel) d’une action qui matérialisera la décision. D’ailleurs, l’adage qui dit « choisir, c’est renoncer » s’appuie sur le fait que cette sélection est faite au détriment des autres options.
Choisir c’est renoncer
Si vous êtes habitué à ce que je vous propose sur Heureux au Présent, vous savez que je ne souscris pas à toutes les Maximes qui existent. Tout de même, j’adhère assez fortement à celle-ci. Malgré tout, je préfère apporter un éclairage dans la mesure où je ne voudrais pas que « choisir, c’est renoncer » soit uniquement attaché à un aspect négatif. C’est pleinement positif si cela signifie que l’on préfère réellement l’option que l’on a prise. Cela ne veut pas dire qu’une autre option n’aurait pas été bonne. Cela veut simplement dire que celle que nous avons prises était notre préférée sans altération des autres.
Les effets du choix contre
Que se passe-t-il quand on prend le parti de choisir contre ? Qu’est-ce qui peut nous motiver à faire de tels choix comme dans l’exemple que j’ai mentionné tout à l’heure concernant la ponctualité ?
La démarche consiste à préserver le risque… On entre donc dans une volonté d’évitement, de protection.
Le choix contre est une stratégie de blocage, une forme de protection. C’est une manière de mettre un frein, une limite, une barrière ou une sanction. On cherche à prendre le contrôle d’une réalité dont on veut éviter qu’elle se produise. Et dites-moi, quelle est l’émotion phare de cette stratégie ?
La peur est le moteur du choix contre
Pour mémoire, rappelons les émotions de base : joie, peur, colère, tristesse, honte. Or, comme je l’ai fait plusieurs fois depuis plusieurs mois, je me rapproche de ce que propose Don Miguel Ruiz dans son livre intitulé « le cinquième accord Toltèque » dans lequel il résume les émotions de base en deux groupes : la joie et la peur. Du coup, la colère, la tristesse et la honte se trouvent fusionnées dans l’émotion de peur considérant que la peur en est leur source.
Or, dans cette démarche qui consiste à faire des choix pour plutôt que contre nous sollicitons ces deux seules émotions. Ici, quand il s’agit de choisir contre, c’est la peur qui règne. Cela dit, il est loin d’être novateur d’évoquer que la peur est très mauvaise conseillère. C’est un dicton bien connu en France. Faire un choix fondée sur la peur est généralement non constructif.
Le choix pour existe pour de bonnes raisons
Toutefois, certains choix fondés sur la peur peuvent s’avérer constructifs.C’est le cas face à un stress aigu. Si l’on est retrouve face à un animal qui veut nous dévorer, la peur ne sera pas conseillère, mais elle favorisera un fonctionnement de l’organisme ayant pour but de nous conduira vers un barrage à la menace. On est donc dans une dynamique tout à fait naturelle puisque l’on est programmé pour déclencher une stratégie de blocage (de choix contre) dans le but de survivre, de se préserver d’un danger.
Seulement, quand il n’y a pas de danger, vous comprenez que l’on est dans une utilisation abusive, et forcément délétère, de la peur. Les effets néfastes de cette émotion se trouvent tant sur le plan psycho émotionnel que physiologique.
S’inscrire dans une habitude ayant pour objet de faire des choix contre est dommageable sur le long terme : Je fais…
- ça parce que du coup je n’aurai pas de remarque,
- ce choix pour que mes parents me lâchent…
- cela pour que mon conjoint ne vienne pas me gonfler
- ça en douce pour que personne ne me voit et que je puisse prendre mon pied…
Quand je parle d’effets délétères, je parle d’abord de l’impact que la motivation peut avoir sur notre image de soi. En fait, on se rend compte que l’on est cachottier, lâche, que l’on fait des choses dans le dos ou, comme on dit à Marseille, « on la lui fait à l’envers ». Conscient d’un être de façade et d’une manière d’être en coulisses, on prend conscience de son double jeu ou double je. On réalise passer du temps à fuir, en développant des stratégies d’évitement.
Le choix contre n’est pas un choix de construction. La bonne nouvelle est qu’il existe un autre choix possible.
Les effets du choix pour
Il s’agit d’un choix attaché à la vision, dépassant la simple aptitude de la vue, comme nous l’avons évoqué dans l’étymologie du verbe choisir. Cela signifie que l’on veut voir loin. On va en même temps s’attacher à des valeurs, un projet parce que l’on veut construire alors, on vise quelque chose. Vous avez entendu que dans viser se trouve également la vision. On ne s’installe ni dans la fuite ni dans la peur étant motivé par la vie.
L’émotion en relation avec cette motivation vers la vie est la joie. On entre donc dans une approche de construction, de promotion. On veut promouvoir, favoriser l’étendue d’une chose, une réalité. Par conséquent, quand on partage son sandwich, on ne le fait pas parce que l’on veut éviter que le collègue ait un regard négatif sur nous, mais parce que cela nous fait du bien et en fera, pense-t-on à notre collègue. Une autre motivation réside dans la cohérence d’avec soi-même, la mise en application de ses propres valeurs.
Quand on est ponctuel, on l’est par cohérence avec soi-même, parce que cela nous procure de la satisfaction à nous-même. On est en connexion avec la réalité que l’on veut mettre en œuvre.
Devenons concrets
Quand on vote, on ne vote pas contre, mais pour, parce que l’on est convaincu que la personne que l’on veut élire (qu’il s’agisse des élections nationales, d’un comité-directeur d’entreprise, d’une association quelconque) est celle qui nous paraît la plus adaptée à cette fonction. La démarche ne consiste pas à empêcher que quelqu’un d’autre prenne la place. Voyez-vous combien que cette approche est constructive ?
On peut utiliser cette même application de principe dans les relations avec le conjoint, avec les copains et les voisins. On fait ce que notre conjoint voudrait que l’on fasse parce que cela va dans le sens d’une volonté de respecter ses valeurs, nos valeurs, notre projet, de le soutenir et de construire la conjugalité. Il s’agit d’un choix pour.
Dans le choix pour, on entre dans la construction. On a un sentiment de développement personnel, de cohérence d’avec qui l’on est. Cela a des effets bénéfiques sur l’image de soi. En effet, on se reconnaît. Je veux dire par-là, que l’on naît à soi-même à chaque choix pour renouvelé. On se dit « oui, c’est bien moi, c’est bien ce que je veux vivre, c’est bien dans cette direction que je veux aller ». Par conséquent, cela participe à augmenter l’estime de soi, à nous faire du bien et à développer la gratitude.
Pourquoi avez-vous parfois tendance à faire des choix contre plutôt que des choix pour ?
Prenez votre cahier de vie (profitez de l’émission intitulée « Pourquoi l’écriture intime fait-elle du bien ?» pour mieux comprendre l’utilité du cahier de vie en plus du rendez-vous intitulé « Rendez-vous avec vous-même » publié sur heureux au présent. Ainsi, prenez le temps de vous regarder et de noter des choix passés. Dans un premier temps, écrivez-les dans l’ordre qui vous vient sans chercher à vous attacher aux choix pour et aux choix contre (l’idéal étant de lister une trentaine de choix).
Une fois que vous avez dressé votre liste, vous pouvez utiliser la lettre P pour symboliser les choix pour et la lettre C pour symboliser les choix contre. Ainsi, parcourez chacun des choix de votre liste en vous interrogeant pour savoir si le choix a été fait en relation avec vos valeurs, avec un projet ou était-ce avec une stratégie d’évitement, de blocage, pour empêcher, motivé par la peur d’une remarque ou d’un regard… ?
Quand vous voyez qui revient plusieurs fois la lettre C, vous pouvez commencer à prendre la mesure d’une peur réellement présente en vous. Et si vous avez peur, vous savez ne pas être en construction. Face à une situation ponctuelle, la peur participe à la construction, comme nous l’avons évoqué tout à l’heure. Mais cela ne permet pas de construire dans la durée. Au contraire, elle favorise la dé-construction, elle conduit vers la ruine.
Je voudrais que vous soyez en construction de vous-même. Si donc vous voyez s’accumuler des C sur la trentaine de mentions qui signalent que vous prenez bon nombre de vos décisions en faisant des choix contre, nourris par la peur, pour éviter que…, parce que vous ne vouliez pas…, parce que vous craignez que…, vous puissiez vous interroger, (toujours sur votre cahier de vie) : pourquoi ai-je peur ?
Pourquoi avez-vous peur ?
Un des éléments de réponse que vous pouvez commencer à mettre en avant est que vous n’avez pas peur d’une personne en particulier. En réalité, vous avez peur de quelque chose qui se trouve en vous.
Pourquoi avez-vous peur de ne pas être aimé ? Vous avez peur d’être critiqué. Pourquoi ?
Le problème n’est pas ailleurs. Il est le résultat d’un cheminement personnel.
Si vous avez besoin d’être accompagné, aller tout en haut de ce blog pour demander que je vous accompagne dans le cheminement vers le bonheur.
Quoi qu’il en soit, je vous souhaite d’emprunter un chemin qui vous éloigne des choix contre. Cela signifierait que, par voie de conséquences, vous emprunteriez un chemin dans laquelle vous construirez votre vie, dans lequel vous participerez à mettre en oeuvre votre vision de la vie en mettant en avant vos valeurs pour construire un projet.
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine,
Bye-bye
Je n’avais pas vraiment vu ces points de vue, je trouve clair ton message dans cet article de choisir ceux qui nous rend plus heureux ou plus frustré et moins productif à la longue. Selon comme on se prend. Merci pour cet article, car ça m’aide beaucoup.
Veronica, je suis ravi que cette manière de considérer les choix te soit aidante.
Plein de bonheur à toi
Article au combien d’actualité!!
Voter pour parait parfois bien plus complexe que contre.
Je te remercie pour ces éclairages oh combien intéressants.
Je pense le relire encore plusieurs fois pour bien tout enregistrer 🙂
Merci Laurie,
Je suis ravi que cet article te parler.
Pour gagner du temps, tu peux l’écouter en podcast, si tu le souhaites.
Bien à toi
Et notre vie est faite de choix, nos journées sont remplies de choix conscients (ou non). Observer ce processus de prise de décision pour ou contre oblige à se connecter à soi, je valide a 200%,
😊
Merci Bénédicte pour ton hyper validation 😉
Merci pour ce blog
Je me rends compte que dans ma vie de couple notamment, je faisais les choses pour ne pas que ma femme s’énerve ou lui faire plaisir. Il y avait une sorte de fuite dans ses tâches: rejeter sur le caractère de l’autre notre obligation de faire ses tâches. Je deviens conscient de mon besoin et que cela amène des choix qui peuvent amener des frictions.
Je souhaiterais faire un parallèle biblique. Dans la parabole du fils prodigue, le cadet fait des choix « pour » qui le font plonger avant de faire un choix « pour » de revenir vers son père. Il aura chercher quelque chose et l’aura trouvé auprès du père.
A contrario, le frère aîné a fait un choix « contre » quand il dit « Voilà tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un ordre de toi, et jamais tu ne m’as donné, à moi, un chevreau pour festoyer avec mes amis ». Il en ressort qu’il est aigri et refuser de partager la joie de sa famille.
Merci pour ce partage
Xavier, je me réjouis que ce podcast t’ai servi à nourrir ta réflexion au sujet des choix pour et contre. Bien entendu, je te souhaite de cumuler les choix pour au point d’arriver à supprimer complètement les choix contre. Tu verras à quel point cela ouvre à la liberté d’être et vers plus de maturité, comme de la conscience de sa propre responsabilité