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Faites votre shopping dans les points de vue des autres
Nous nous arrêtons aujourd’hui sur ce sujet avoir tort ou raison parce qui pose de sérieux problèmes à certains d’entre nous. Je crois vraiment intéressant de donner matière à vivre cette dimension autrement.
Pourquoi voulons-nous avoir raison ?
D’abord, nous pourrions commencer par focaliser sur la motivation qui sous-tend une préoccupation d’avoir tort ou raison.
1. Une relation avec l’estime et la valeur de soi
En général, on veut avoir raison parce qu’on y associe une valeur personnelle. On pense que si l’on a raison, on aura davantage de valeur aux yeux de l’autre. On a également l’impression d’avoir plus de valeur à nos propres yeux. Par conséquent, on pense, à l’inverse, que si l’on a tort, on va, en partie, altérer la valeur que l’on s’attribue. L’exercice consistera à chercher à se protéger de cette éventuelle chute de valeur.
2. Une volonté de dominer, d’être reconnu
La motivation à avoir raison est aussi en relation avec une recherche de pouvoir. On a l’impression, quand on a raison, que l’on dirige les choses et qu’en plus, on dirige les choses vers soi en participant à accroître l’admiration des autres vers soi. C’est une manière de remplir son propre réservoir émotionnel. On pense que si on à raison, on sera davantage admiré, regardé, davantage aimé et que l’on participera à accroître sa propre valeur aux yeux des autres.
Le leurre d’une réalité manipulée
Vous savez que toute cette dynamique qui tourne autour de la satisfaction personnelle, et qui est tout à fait louable, est biaisée. Elle abîme une réalité. Finalement, on se dirige vers des situations douloureuses à répétition. Comme il n’est pas possible d’avoir raison en permanence, certaines personnes préfèrent se taire ou s’allier à celui qui a raison, d’après elles. C’est une manière de faire partie de l’équipe qui gagne, quelque part.
Fichez-vous d’avoir raison ou tort
Pendant ce rendez-vous, je voudrais que l’on se pose sur une autre dimension. Que l’on adopte une autre proche de la relation dans laquelle on se moque complètement d’avoir raison ou tort. Nous allons travailler dans la direction d’une relation de vie. D’une vraie relation, d’une mise en lien.
Chercher à avoir raison est une manière de se juger favorablement
Avant d’aller plus loin, voyons la définition de raison. Je ne m’arrêterai pas sur la définition du tort puisqu’il est son exact opposé, sans aucune ambiguïté. Avoir raison correspond à ce qui touche au bon sens. Si je prends la définition du dictionnaire, c’est « la faculté humaine de penser, de connaître et de juger. » Dans ma définition personnelle, j’ai dit que « a raison ce qui correspond au bon sens ». Vous entendez que dans cette notion de bon sens, je me suis référé à un jugement mentionné dans la définition du dictionnaire. Il y a une notion de jugement réellement présente ici.
Par conséquent, quand je campe dans la posture de celui qui a raison, je me juge. Dans cette démarche de jugement, si je suis convaincu d’avoir raison alors que d’autres me donnent également raison, je vais me juger de manière favorable. C’est une manière de m’attribuer des points en plus en pensant que je suis quelqu’un de génial. J’irai donc, comme je l’ai dit tout à l’heure, arroser la perception de ma valeur personnelle, de l’image de moi et de l’estime que j’ai de moi-même.
A l’inverse, avoir tort consiste à se juger et à se condamner
Le problème est qu’a contrario, quand je juge que j’ai tort, j’aurais tendance à saper cette idée. J’aimerais que l’on sorte de cette posture de jugement parce qu’elle n’est bénéfique ni pour soi-même ni pour les autres. Peut-être même que, de manière générale, on y gagnerait à prendre une distance considérable avec la notion de jugement et même, de jugement de soi.
Si vous n’avez pas écouté le rendez-vous qui s’intitule « la bienveillance », allez l’écouter. C’est dans ce rendez-vous-là que j’ai créé le refrain « Je ne suis pas équipé pour juger, mais pour aimer ». C’est même valable pour soi-même. « Vis-à-vis de moi-même, je ne suis pas équipé pour me juger mais pour m’aimer ».
On produit une énergie bénéfique quand on s’aime, que l’on fait preuve de bienveillance vis-à-vis de soi. On produit une énergie qui est à l’inverse de bénéfique, à savoir, maléfique, quand on se juge, qu’on se condamne et que l’on s’estime non en acceptable en termes d’amour. Que l’on est donc malveillant envers soi-même.
J’insiste sur ce point parce que je crois qu’il est vraiment important d’en prendre la mesure. Il est une question de vie, d’amour et de développement de soi que d’être en mesure de vivre une situation sans en juger en termes de bien et de mal. Qui plus est, sans en juger dans le but de se récompenser ou de se flageller, de se punir.
Nous sommes des juges programmés depuis l’enfance
Ce n’est pas facile puisque, nous nous sommes construit dans cette dynamique du jugement naturel. C’est tellement évident pour nous de fonctionner ainsi en se basant sur tout ce que nous avons appris depuis l’enfance. Nous avons été cernés de discours dans lesquels on nous a dit « c’est bien quand tu fais là…, c’est mal quand tu dis ça…, c’est beau que tu fasses un bisou…, c’est bien quand tu fais un câlin à maman…, c’est bien d’avoir débarrassé la table…, etc. »
On a été environné de paroles de bien, de mal, dans l’éducation qu’elle ait été empreinte de religion ou de quelle que philosophie que ce soit, cette dimension a été présente. Nous avons été conditionnés dans cette dynamique en pensant que notre vie se construisait sur le bien et le mal.
J’aimerais que l’on sorte de là pour cesser de se juger et préférer accueillir les choses en l’état, comme elles sont, sans jugement du bon, du mal, du bien, du mauvais, de l’agréable ou du désagréable. Une distance manifeste avec raison et tort.
Sortir du jugement permet d’investir dans la vie
Entrer dans cette dynamique-là est la première étape sur laquelle je voudrais que l’on s’arrête. Elle est peut-être salutaire dans le sens de « elle va dans le sens de la vie ». Elle permet d’ouvrir, d’épanouir au lieu de condamner en permanence. Je prends juste l’exemple de la nature, comme j’aime le faire (certains l’ont remarqué).
L’humain a eu l’idée d’inventer le terme « mauvaises herbes ». Quelles herbes sont vraiment mauvaises ? Qu’est-ce que veut dire « une mauvaise herbe » ? Est-ce que ce ne serait pas plutôt une herbe dont on ne connaît pas encore les vertus ? Ce serait peut-être plus juste de l’appeler comme cela «herbe méconnue» !
En revenant dans la direction avoir tort ou raison, pourquoi aurais-je tort ? Est-ce que c’est parce que je n’ai pas eu raison au bon moment ? Quelqu’un a dit qu’avoir raison trop tôt ou au mauvais moment est une manière d’avoir tort. Si j’ai raison, est-ce parce que j’ai dit une parole à ce moment-là alors que si je l’avais fait plutôt j’aurais eu tort ? Vous voyez que l’on est dans une approche de jugement qui est difficile à maîtriser. Je dirais même, impossible dans bien des cas.
Avoir tort ou raison est un jeu dont on ne maîtrise pas systématiquement les règles
Dans certains domaines, comme en mathématiques, il est facile de répondre à cette question de tort ou raison. Idem quand il s’agit de mettre de l’huile dans une plante au lieu d’y mettre de l’eau pour l’arroser, la question ne se pose pas ! Mais il y a des sujets pour lesquels ce n’est pas aussi évident que cela.
- Ai-je raison de parler comme je l’ai fait à mon enfant ou à ma femme ?
- Est-ce que j’ai raison d’avoir eu cette approche là ou d’avoir donné cette réponse ?
- Est-ce que j’aurais eu tort d’adopter cette attitude ?
- Ai-je raison de penser ce que je pense et de croire tout ce que je crois ?
- Est-ce que j’ai eu raison de demander pardon ?
- Aurais-je eu raison de vouloir faire comme je le sentais ou comme je le pensais sans prendre en compte de ce que m’a proposé une autre personne ou ai-je tort ?
- Est-ce que j’ai raison ou tort de mettre de côté les autres approches qui m’ont été proposées
- Aurais-je raison d’être dans cette religion ? Est-elle vraiment la bonne ? Ai-je raison de penser que les autres ont forcément tort ?
Toute cette dynamique peut être vraiment enrichissante quand on sort de ce clivage raison ou tort, inspiré de l’approche manichéenne. Et c’est valable pour les autres termes de cette même nature que son bien, mal, faux, juste, lumière, nuit. Ces raccourcis existent en oubliant qu’en plus de la nuit et du jour existe le crépuscule et l’aurore. Comme le dit Jean-Jacques Goldman dans sa chanson, il existe un monde «entre gris-clair et gris-foncé ». Nous gagnons à nous ouvrir à cette dynamique qui est en fait une autre approche de la relation.
Faire primer la relation sans chercher à tirer de couverture
Ce sera vraiment l’occasion de focaliser notre attention sur la relation contrairement à ce que l’on a peut-être tendance à faire. Il arrive que l’on soit parfois uniquement en relation avec soi-même, à chercher à bichonner et à sauver notre propre image de nous-mêmes en vivant de « j’ai tort et tu as raison » ou « j’ai raison et tu as tort » !
Entrer dans une autre dynamique peut vraiment changer le paradigme relationnel.
Miser sur la phase avec soi-même
Au lieu de focaliser notre attention sur avoir tort ou raison, je trouve très intéressant de chercher à être en adéquation, avec soi-même. Je parle d’adéquation, mais je pourrais parler d’être en accord avec soi-même, d’être en harmonie ou en convenance avec soi-même. Quoi qu’il en soit, la mission consiste à être en phase avec soi-même.
Cela demande juste de poser la question pour y répondre : « Qu’est-ce que je pense vraiment ? Qu’est-ce qui est vrai pour moi ? Qu’est-ce qui est juste, bon ? ». La question n’est donc plus de savoir si l’on a raison sur le plan général, mais si l’on a raison par rapport à soi-même, ce qui est en accord avec ce que l’on pense et ce que l’on croit.
Cela ne signifie pas qu’il faille adopter une approche exclusive. Dans cette manière de penser, il n’est pas question de se dire que parce que l’on a raison, l’autre a forcément tort. Je peux me dire que là, aujourd’hui, dans ma position, sur ce sujet, j’ai raison puisque tout ce que j’ai pu découvrir, apprendre expérimenter m’amène à cette conclusion.
Une approche d’expérience qui mènera à une position non jugée
Si j’en reviens à la définition du dictionnaire, je disais que « avoir raison est la faculté de penser, de connaître… », on est aussi dans cette dimension d’expérimentation. Penser par soi-même, penser à partir de ce que les autres ont donné pour faire son propre cheminement et arriver à une perception, une approche d’expérience qui mènera à une position non jugée.
Je dirais qu’il importe considérablement que cette position soit loin d’être immuable. Je le dis avec un petit clin d’œil à certaines personnes qui m’écoutent et qui sont dans un mouvement religieux, quel qu’il soit. Je peux avoir raison dans ma posture religieuse, là, dans mon église, ma mosquée ou autre, sans que ce soit forcément en relation avec l’idée que les autres ont tort. J’ai raison parce que j’en suis là aujourd’hui. Peut-être que dans trois ans je me dirais que j’ai raison tout en considérant l’énorme chemin parcouru incluant la prise de distance d’avec ce que je croyais il y a trois ans.
Est-ce que j’avais tort il y a trois ans ? Non, pas forcément. Il est possible que j’avais raison puisque j’étais en relation avec la vérité qui était mienne, avec ce que je possédais à l’époque. J’étais en adéquation, en harmonie, en accord, en convenance, en concordance avec moi-même. Tout cela inclut ce que je savais, ce que j’étais, mon parcours, mon cheminement, ma sensibilité, mes pensées, mes croyances du moment, etc.
Je peux avoir changé d’avis sans avoir à condamner ma position antérieure
Il n’est donc pas question de condamner ou de juger, dans une approche j’ai raison et j’ai eu tort, mais d’être d’abord en harmonie avec moi-même. Puisque l’on sera dans une poche avec elle en inclusion et pas en exclusion, cela implique qu’on est prêt à s’ouvrir à d’autres aspects (J’y reviens dans quelques instants).
Ça signifie que j’intègre l’idée qu’aujourd’hui je suis différent de qui j’étais il y a trois ans, il y a un mois, il y a même deux jours. Par conséquent, il y a trois ans, il y a un mois où il y a deux jours, ça ne remet pas en question le fait que j’avais raison. Et dans un mois, dans trois ans et dans 10 ans, je serai différent. J’aurai donc, sans avoir à me condamner ou à me juger, une période dans laquelle je pourrai me dire que j’avais raison même si ça a changé aujourd’hui.
Cette approche n’est possible que dans une évolution envisageable vis-à-vis de soi-même.
La relation de partage
Dans cette nouvelle posture, finalement, dans la relation avec un autre, on va rentrer dans ce que j’appelle la relation du partage. C’est là que je vous invite à entrer.
Nous avons parlé de connaître dans la définition de « raison ». Je rappelle juste la définition du dictionnaire « la raison est la faculté humaine à penser à connaître et à juger ».
Je pense, je connais et, comme je connais, je vis mon expérience. J’aime le sens étymologique de connaître qui est naître avec. Ça signifie que je vivrai des expériences dans lesquelles je découvrirai autre chose que ce que j’ai connu jusqu’à présent. Dans cette nouvelle naissance à autre chose, et, d’une expérience à l’autre, revivre quelque chose qui viendra soit consolider une partie de ce que je pensais ou invalider une partie ce que je pensais.
Le partage altéré
Dans une relation à l’autre, il y a cette dimension de partage dans laquelle on va émettre son point de vue et entendre celui de l’autre. C’est là que l’enrichissement survient dans ce sujet « raison ou tort ». Dans cette dynamique de partage, on entre dans un domaine possible d’enrichissement tout en s’exposant à un domaine possible d’humiliation. Si je pense avoir raison, je penserai enrichir l’autre. Par contre, si j’ai tort, je penserai perdre de la valeur, être humilié.
Le partage altéré survient quand, pour gagner du temps, au lieu d’aller dans un échange dans lequel je vais donner et recevoir, je vais adopter la posture d’un partage descendant. Je n’attends rien de l’autre. C’est donc le refus d’un échange d’égal à égal. Dans ce cas-là on est dans un échange déséquilibré, unilatéral. Ce que j’appelle un échange descendant. Cela révèle une position mentale qui nourrit par la pensée que j’ai raison et tu as tort.
Pour ma part, fonctionner de cette façon signale la présence d’un partage abîmé. Dans cette démarche, on est tellement convaincu d’avoir raison que pour aller plus vite, on va imposer son point de vue. Comme on a raison, à quoi bon prendre le temps d’écouter ce que l’autre voudrait nous apporter ?
Il peut donc y avoir ce partage biaisé, ou altéré, qui peut aboutir à ce que je viens de décrire.
Le partage bienveillant
Il peut également y avoir un partage dans lequel on va penser à celui qui pourrait éventuellement avoir tort. Ce n’est pas agréable d’avoir tort. Vous le comprenez puisque vous avez forcément vécu cette situation-là.
- Comment empêcher à quelqu’un de vivre la désagréable situation d’avoir tort ?
- Comment pourrai-je faire pour éviter de les humilier, de la mettre mal à l’aise, d’éviter qu’il se sente gêné et ait envie de se replier sur lui-même ?
- Comment pourrai-je agir et parler pour éviter que la personne ressente le besoin de se protéger, de se camper dans une forme de mutisme ?
Un des moyens d’être dans un partage dans lequel on va rééquilibrer l’échange est ne de pas aller dans un autre extrême. Ce dernier consisterait à entrer dans une relation donnant-recevant dans laquelle on a le sentiment de ne rien avoir à apporté à l’échange. Ce qui est valable dans le cas où l’on a l’impression d’avoir souvent ou toujours tort. De n’être en mesure de vivre dans un partage que dans l’attente de ce que les autres auront à donner. On est dans un déséquilibre, dans ce cas-là. Dans un mensonge.
Vivons un partage équilibré sans jugement
Entrons dans un équilibre dans lequel on est vraiment d’égal à égal. Une approche dans laquelle je vais partager avec l’autre mon mode de pensée, mes pensées, mon expérience, le regard sur ce que j’ai vécu tout en restant ouvert à ce que l’autre voudra partager avec moi.
Je ne pars pas du principe que j’ai raison ou qu’il a tort ou qu’il a raison et que j’ai tort. Je pars du principe que nous pouvons nous enrichir mutuellement. Par conséquent, on entre davantage dans une dynamique de croissance mutuelle.
Je ne peux pas savoir si l’autre croît, en face de moi. Cela dit, je peux, malgré tout, me fonder sur le principe que je suis en croissance de par l’échange. Je partage mon expérience et mes pensées. Libre à l’autre de partager son expérience et ses pensées sans avoir à l’esprit de savoir s’il a tort ou raison ou si c’est moi qui ai tort ou raison.
On est plutôt dans une ouverture qui permet cette croissance personnelle, qui permet un mieux être une satisfaction comme une ouverture. Tout le contraire de ce que nous avons vu tout à l’heure dans le mutisme avec le repli sur soi. Dans cette dynamique là, parce qu’on ouvre et que l’on permet l’ouverture, on va augmenter la possibilité pour les personnes qui sont en face de nous de s’exprimer.
Avez-vous remarqué que quand vous avez, en face de vous, des personnes qui ne fonctionnent pas sur ce registre j’ai raison tu as tort ou j’ai tort tu as raison, vous avez davantage la capacité de vous ouvrir et de partager ? Vous avez plus envie de donner votre avis et de demander un avis. C’est ce qui va se produire d’une manière assez naturelle quand on part du principe que l’on est sur un même plan et qu’il est possible d’échanger, de discuter, de partager sans entrer dans un déséquilibre.
Faites votre shopping dans les points de vue des autres
On profitera également de l’avantage d’avoir des moments pendant lesquelles on sera prêt à accepter et à accueillir la manière de penser de l’autre. On pourra même faire plus que cela. On pourra même faire son shopping dans la manière de penser de l’autre. On ne le fera qu’à partir du moment où on sera en mesure de découvrir qu’il y a des choses qu’il pense auxquelles on n’avait jamais pensé. De même pour des approches que l’on aurait jamais formulées comme il le fait parce que dans notre parcours, nous n’avons pas emprunté le même chemin. C’est évident puisque nous ne sommes pas les mêmes personnes. Du coup, ça profite… à qui, justement ?
A qui profite la relation de partage ouvert ?
C’est assez difficile puisqu’il n’y a pas de possibilité de savoir réellement à qui ça profite. Qu’est-ce qui profite à qui quand on entre dans cette maturité capable de partager sur le même plan ? Je pourrais faire le point sur ce qui me profite à moi, mais peut-être que je ne saurai jamais ce qui a profité à l’autre.
Et finalement, je n’ai pas tant besoin que ça de le savoir si dans ma démarche je n’entre pas dans une relation qui a pour objet de chercher à me faire aimer, à me faire valoriser et à me donner l’impression d’avoir plus de valeur. On entrera dans un échange dans lequel on partagera simplement des expériences, des pensées, des idées parce qu’elles sont là. Avec ces idées là, je poursuivrai mon chemin avec la conviction d’un enrichissement mutuel sans pouvoir évaluer ou juger de ce qui a été un enrichissement pour mon interlocuteur.
A la rigueur je pourrais avoir un avis au présent sur l’éventuel enrichissement produit en l’autre à partir de ce que j’ai dit mais, à quoi bon juger ? Cheminons. Le mieux est que je poursuivre mon chemin avec ce que j’ai reçu, ce que j’ai récupéré de l’expérience de l’autre et que je vois si, dans mon expérience, je peux l’utiliser d’une manière ou d’une autre pour rejoindre l’expérience d’un autre.
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine riche d’expériences.
Bye-bye
Photo de Nathan Cowley provenant de Pexels