200# Comment vivre les critiques pendant les fêtes ? (suite)

Mettez la balle dans votre camp pour les fêtes

Mettez la balle dans votre camp pour les fêtes

«Comment vivre les critiques pendant les fêtes» avait besoin d’une suite. Je veux que vous viviez les fêtes en en profitant un max en faisant, en sorte qu’elles ne soient pas gâchées par la remarque «blessante» de l’un ou de l’autre. 

Dans ce podcast, je vous donne le maximum d’outils pour bien vivre les fêtes en beauté. Pourquoi ? Parce que, qu’il s’agisse de votre propre vie ou de personnes de votre connaissance, vous avez connu des personnes retrouvées en 1000 morceaux, à pleurer, à rentrer à la maison plus tôt que prévu. Cela s’expliquait par le fait qu’elles s’étaient senties déçues, dépitées, découragées. Il est même possible que certaines aient résolu de ne plus vivre de fête de famille ou à ne plus croiser le chemin d’un des membres de la famille ou encore des personnes présentes lors de l’événement.

Dans cet article pour mieux vivre les fêtes avec les critiques (sans se leurrer), je vous propose : 

  • Opter pour un regard rationnel
  • Pourquoi l’approche rationnelle exclut les blessures
  • Pourquoi activons-nous des blessures qui nous font mal ?
  • L’effet de la réminiscence ou du flash-back
  • Une méthode pour se préparer à faire face aux critiques

Bonne lecture 

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Le simulateur de vol

Je commencerai en partageant un événement évoqué par une femme que j’accompagne. Elle a vécu une expérience qu’elle a trouvé très chouette. Elle s’est rendue dans un simulateur de vol. Waouh !

L’expérience lui avait été offerte par son entreprise. Poursuivant ses explications, j’ai entendu son impression. D’ailleurs, elle prit soin de me préciser que l’expérience n’avait durée qu’une minute. Mais en même temps, l’impression d’une minute dépend considérablement de ce que l’on vit, n’est-ce pas ? 

Le temps qui passe est soumis à notre perception

On peut avoir une appréciation relative du temps qui passe. Une minute peut paraître minuscule quand on vit quelque chose de délicieux, ou plutôt, avec un regard rationnel, qui nous paraît délicieux. Ce n’est pas, parce que la minute nous paraît délicieuse, qu’elle l’est, en soi. 

Et, a contrario, une minute peut s’avérer beaucoup trop longue quand il s’agit de situations pénibles, douloureuses, gênantes. On peut avoir l’impression que le temps se suspend, comme si la trotteuse avait oublié de passer à la seconde suivante !

Dans le cadre de son expérience du simulateur de vol, cette femme me disait trouver incroyable le fait d’être dans une cabine, de le savoir en pleine conscience. Et malgré le fait qu’elle se sait au sol, elle a l’impression de voler. « On vole », me dit-elle. Mais vous comprenez qu’elle n’a pas volé. Son cerveau a accepté d’être trompé, comme le nôtre, en envoyant des signaux qui ont fait qu’elle a eu l’impression de voler alors qu’elle ne voulait pas. Elle était bien sur terre, dans un hangar dans lequel se trouve une grosse boîte rectangulaire appelée simulateur de vol.

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Photo by Gelatin on Pexels.com

Opter pour un regard rationnel

Il est intéressant de comprendre ce phénomène quand il est question de la gestion de nos émotions. Il peut donc s’agir de la peur, de la tristesse et des blessures qui feront que l’on vivra une remarque ou une critique de manière très négative. La première chose que l’on peut faire, face à une critique négative, c’est de se demander « qu’est-ce que mon cerveau a choisi de construire et d’élaborer qui ne correspond pas à la réalité ? ». Autrement dit, « comment puis-je avoir un regard rationnel sur ce qui se passe ?». 

C’est là que nous avons à mettre l’accent. Au point d’être en mesure de dire à son cerveau. « Je sais que tu m’envoies tel signal. Toutefois, sachant que tu as une tendance naturelle à être irrationnel, je voudrais contourner ta tendance fondée sur une bonne attention, cela dit. Je sais que tu veux que je me sente bien, que je me sente important et, parfois, le plus important du monde parce que je tiens à avoir ma place. Tu veilles à ce que je n’ai pas l’impression d’être exterminé·e, rejeté·e ou désaimé·e par le groupe. Mais, en même temps, tous ces inconvénients ne se suivent pas que d’avantages. J’aimerais, mon cher cerveau (ou mon égo, si j’adopte des termes connus en développement personnel ou en psychologie) que tu acceptes que tu es en train de me raconter des salades».

L’approche rationnelle exclut les blessures

La plupart du temps, quand nous entendons qu’une chose nous parait blessante, nous avons accepté que notre cerveau ou notre ego nous raconte des salades. Ce n’est pas parce que la personne nous a dit que notre buche était minable et que c’était une honte de la présenter sur une table de Noël que nous nous sentons mal. Ce n’est pas non plus parce que la personne nous a dit que nous étions habillés avec des vêtements que nous donnaient 50 ans de plus. Ni même parce qu’une personne nous a fait une remarque sur notre coiffure. Tout cela ne devrait déclencher aucune blessure personnelle.

Si nous déclenchons ces blessures-là (ou que nous les activons, pour reprendre l’expression employée par Lise Bourbeau, dans son livre «Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même»), c’est parce que nous avons choisi d’accepter d’être trompés.

Le résultat d’un choix

Nous avons choisi d’accepter d’interpréter ce que nous vivons d’une certaine manière, comme c’est le cas dans l’expérience du simulateur de vol. En effet, on sait pertinemment que l’on est au sol et, en même temps, on a des sensations et des ressentis qui correspondent complètement à une expérience de vol. Nous affirmant que l’on n’est pas au sol. On se croit en l’air, en train de voler, comme le disait cette femme.

Dites à votre cerveau « je t’ai repéré. Je sais que tu veux me faire gober des salades et je refuse. On m’a dit que ma bûche était dégoûtante et que j’étais habillé comme un sac. Je sais que tu veux me faire avaler des couleuvres et je le refuse ». 

Finalement, on se rapproche considérablement de la méthode proposée par Don Miguel Ruiz dans « Les quatre accords toltèques » quand il dit « quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle ». En adoptant cette stratégie, je choisis que ce soit moi qui laisse entrer en moi ce qui me touchera. Je fais donc une sélection de ce qui va m’impacter comme des conséquences de cet impact.

Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle

Pourquoi activer des blessures qui nous font si mal ?

Plus haut, j’ai mentionné Lise Bourbeau qui dit que ce n’est pas pour rien que l’on prend une parole ou un geste en activant une blessure. Pourquoi fait-on cela ? 

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Si vous n’avez lu aucun des livres de Lise Bourbeau, que vous n’avez assisté à aucune conférence ou aucun atelier « écoute ton corps », peut-être que ça ne vous dit rien. Par contre, si vous connaissez ces ateliers, vous avez sans doute déjà répondu intérieurement à ma question.

Nous activons nos blessures parce que nous avons quelque chose à régler avec nous-mêmes ou avec la vie. Nous utilisons donc ce qui s’est passé (la critique, la remarque, la parole, l’attitude) pour activer une blessure dans le but de… non, pas de se faire mal 🙂 nous activons les blessures dans le but de nous soigner.

Souvenez-vous du carton d’invitation

La semaine dernière, j’expliquai que vous recevez des cartons d’invitation envoyés par les personnes qui vous disent « aïe, j’en ai marre, ça suffit ! ». Mais quand c’est vous qui avez mal, que c’est vous qui dites « aïe, j’en ai marre, ça suffit ! », c’est parce que vous avez besoin de vous soigner. Vous percevez le besoin de prendre conscience que cette blessure est encore sensible.

Si la cicatrisation est achevée, que la purification de la blessure est terminée, que la peau a recouvré son état sain, si l’on vous touche sur la zone précédemment douloureuse (même si vous avez eu une douleur qui a duré pendant 20 ou 30 ans), vous n’aurez plus mal ! Vous verrez peut-être des stigmates, des cicatrices, des parties de peau reconstruites avec une coloration différente, certes. Il y aura sans doute une pigmentation distincte compte tenu du temps long de rétablissement. Seulement, quand on touchera la zone, vous ne ressentirez plus aucune douleur.

Si on touche la zone et que vous ressentez une douleur, cela signifiera que vous avez besoin, là, sur cette zone, de prodiguer des soins particuliers.

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Le bénéfice de la prise de conscience

Prenez finalement conscience de la survenue d’une douleur. Qu’à chaque fois quelqu’un vous dit quelque chose et que vous ressentez le besoin d’un soin particulier, d’une convalescence quelconque, prenez-en conscience. 

Si vous pétez un câble très fort, c’est que vous avez besoin d’aller aux urgences pour des soins prioritaires. Différemment, si vous sentez que vous avez envie de vous consumer, de pleurer, de disparaître quand vous sentez une douleur profonde, prenez conscience que vous avez besoin de repasser en convalescence. Comment vivre cette convalescence ? Ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui. Prenez-en au moins conscience, même si vous ne savez pas encore comment vous y prendre. 

Ici, prenez rendez-vous avec Pascal Quionquion en visio, au téléphone ou en présenciel

Vous pouvez avoir un discours avec vous-même dans lequel vous pouvez vous dire « moi qui pensais que ça allait mieux, que j’étais guéri, je me rends compte que ce n’est pas le cas. J’ai encore mal ».

La réminiscence ou le flash-back

Je m’attache particulièrement au mot réminiscence. Quand vous êtes en familiale, dans un événement, à une fête, comme c’est le cas à Noël au jour de l’an et que quelque chose ou quelqu’un dit quelque chose qui vous touche, que vous ressentez une douleur, en plus de ce que l’on vient  d’évoquer, vous vivez une réminiscence. Cela signifie qu’au moment où l’on touche la zone qui vous fait mal, c’est comme si vous aviez un flash-back à une vitesse incroyable qui vous ramène dans le passé. 

Ceux qui ont vu le film Ratatouille, des Studios Pixar, peuvent comprendre ce que j’exprime ici. Je revois Gusto, le critique gastronomique, assis dans un restaurant en train de goûter une ratatouille. Au moment même où il met la fourchette dans la bouche, il y a une sorte de flash-back à une vitesse incroyable qui nous montre cet homme assis à la table de sa maman quand il était enfant. 

Nous vivons quelque chose d’assez similaire, quand nous vivons la réminiscence. C’est le fait de se souvenir, littéralement. C’est une conscience profonde de souvenirs pareils à un voyage dans le temps qui nous ramène au moment où l’on a ressenti une blessure pour la première fois. Ce peut-être également un voyage vers un moment où l’on a vécu la réactivation de la blessure.

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Le temps n’est pas un acteur

Je me permets d’ouvrir une parenthèse pour dire que le temps ne fait rien à la guérison. Il est un facteur, pas un acteur. Cela signifie que j’aurais besoin de temps pour prodiguer les soins qui permettront un complet rétablissement, mais si je me croise les bras en espérant que le temps fasse quelque chose, j’aurai de très grosses surprises. 

En effet, dans bien des situations, si je ne fais rien, ma plaie s’infectera davantage. En conséquence, au lieu d’avoir à éteindre une étincelle, j’aurai à éteindre un feu de forêt ! Il est juste important de prendre conscience que le temps n’est pas un acteur, contrairement à la croyance populaire. Bien au contraire, quand on pense que le temps est un acteur, on accélère le risque d’amputation relationnelle suite à un phénomène d’aggravation.

Puisqu’il est question de réminiscence, je voudrais utiliser un outil que je trouve très intéressant, moi qui suis propriétaire d’un smartphone. Quand je l’ouvre, il suffit qu’il me voit pour qu’il me «reconnaisse» et se déverrouille. Pour le paramétrer, il m’a fallu environ trois à quatre minutes. Ainsi, j’ai initié le logiciel pour activer la capacité de reconnaissance faciale en 3D. 

Je me suis un peu renseigné sur cette méthode de reconnaissance faciale que j’ai trouvé intéressante et qui peut être corrélée à l’activation ou à la réminiscence de nos émotions.

Reconnaissance faciale 3D

J’ai trouvé six étapes suivies par le téléphone pour reconnaître le visage humain. Je mettrai en italique les décodages que nous pouvons faire sur le fonctionnement de notre cerveau en matière de gestion des émotions quand nous accueillons une critique de manière négative.

1ere étape : détection

  • Votre visage peut être capturé directement en tant qu’image 3D par les caméras de reconnaissance faciale (comme lorsque vous effectuez un scan du visage avec votre téléphone). Il peut aussi être capturé en scannant une photo 2D.
  • DÉCODAGE : Bien entendu, nous sommes en mesure de faire de la reconnaissance événementielle, faciale, ou autre, à partir de n’importe quel support, qu’il soit en couleur en noir et blanc, en 2D, en 3D ou simplement évoqué par la suggestion ou l’auto-suggestion.

2e étape : alignement

  • Le logiciel de reconnaissance faciale détermine la position et l’angle de votre visage, ainsi que sa taille. Tant que votre visage est orienté à moins de 90 degrés par rapport à la caméra, le logiciel de reconnaissance faciale 3D peut l’identifier.
  • DÉCODAGE : Contrairement à une machine, le cerveau humain a une capacité à reconnaître un objet ou un visage, quelle que soit la position dans laquelle il se trouve. Il peut se présenter à l’envers, tête en bas, inversée, etc. les scans peuvent même être efficaces dans l’obscurité.

3e étape : mesure

  • Maintenant que votre image a été détectée, le système mesure (au millimètre près) la forme particulière de votre visage. Avec cette mesure très précise, il crée un modèle.
  • DÉCODAGE : Avec beaucoup de performance, bien entendu, notre cerveau travaille de manière assez similaire à celle-ci.

4e étape : représentation

  • Comme pour l’étape d’analyse de reconnaissance faciale traditionnelle, le système prend le modèle unique qu’il a créé à partir des caractéristiques de votre visage et le convertit en code.
  • DÉCODAGE : Le cerveau humain fonctionnant par image même s’il s’agit de phénomènes non visuels à proprement parler. Il ira donc se retourner dans la banque de données d’images constituées. En ce sens, si quelqu’un vous racontait une histoire, votre cerveau la transformerait en images. On peut également parler de codage comme le fait un ordinateur. Tout codage cérébral se fait donc sous forme d’images. 

5e étape : correspondance

  • Cette étape consiste à effectuer une recherche dans la base de données pour trouver une correspondance avec votre modèle nouvellement converti. Si la base de données est entièrement constituée d’images 3D, une correspondance peut être établie sans aucune étape supplémentaire. 
  • DÉCODAGE : Je pense que cette étape se passe de commentaire tant elle paraît évidente. 

6e étape : vérification ou identification

  • Selon le cas, le logiciel de reconnaissance faciale 3D peut soit vous vérifier, soit vous identifier. La vérification permet de confirmer votre identité, en faisant correspondre votre scan avec une image qui vérifie votre identité (comme la photo d’un permis de conduire).  Le logiciel peut également identifier une personne, le scan étant alors comparé à toutes les photos de la base de données pour trouver d’éventuelles correspondances.
  • DÉCODAGE : De la même manière, en cas de doute, un système de contrôle se met en mouvement dans le cerveau humain pour s’assurer que l’identification est bien correspondante. Si cette dernière paraît ressembler à un événement vécu, elle sera validée. Dans le cas contraire, il y aura rejet. 

POUR ALLER PLUS LOIN : COMPRENDRE LE CERVEAU, SON DÉVELOPPEMENT, SON FONCTIONNEMENT, SA PLASTICITÉ ET SES PATHOLOGIES.

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Le processus de réactivation des blessures

Nous comprenons qu’en écoutant une remarque ou une critique nous activons une blessure qui est déjà présente. Vous savez que l’essentiel de notre corpus de croyances a été verrouillé à l’âge de six ans. Quand je parle de verrouillage, je veux dire que l’écrasante majorité, pour ne pas dire 90 % d’entre elles, se trouve présente, enregistrée. La suite de notre vie servira à conforter nos croyances acquises. Le but étant de se convaincre que l’on avait raison d’avoir adopté telle ou telle croyance. « Je suis aimable, je ne suis pas aimable, je suis beau, je ne suis pas beau, je suis intelligent, j’ai de la chance, je n’ai pas de chance, les gens sont sympas, les gens sont des loups, etc. » 

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Toutes ces croyances-là seront vérifiées pendant le reste de notre vie. Et pendant certaines phases, que j’ai décrites dans le podcast intitulé « L’image de soi », on osera, fort heureusement, remettre en question certaines croyances. 

L’importance de nos archives

Mais si l’on regarde une vie de façon linéaire, l’ensemble de nos croyances étant construit, on passera l’essentiel de notre temps à repérer ce que nous avons déjà emmagasiné. À partir de cela, nous corrélerons ce que nous vivons chaque jour avec ce qui a déjà été vécu, dit, fait, non-dit, non fait, etc. C’est ainsi que nous réactivons des blessures.

La plupart de nos blessures ont été construites dans l’enfance. Vous imaginez que, si vous avez 50 ans, ce qui est mon cas, cela veut dire que vous trimbalez une blessure depuis 30, 35 ou 40 ans. Et depuis tout ce temps, soit vous avez compté sur le temps pour que les choses s’améliorent (et là, vous réalisez que le temps n’est qu’un facteur), soit vous avez commencé à mettre des choses en place. 

Peut-être que vous réalisez que ça n’a pas été assez efficace parce que vous continuez à être hypersensible quand quelqu’un vous dit une critique qui vous paraît négative. Soit ce que vous avez mis en place a été interrompu. Du coup, vous avez continué à bichonner une croyance que vous aimiez pour qu’elle règne dans votre petit univers. 

L’art de couver ses blessures 

En gros, si on ne fait rien pour soigner sa blessure, si on ne fait rien pour contrecarrer ses croyances en se disant « ça y est, le cerveau, j’ai compris que tu veux faire ceci…, mais maintenant, j’ai choisi de faire autrement… », on revivre maintes fois les souffrances que nous avons vécu intérieurement et réactiverons des blessures. 

Comme il n’est pas rationnellement possible que le futur nous serve l’identique du vécu passé, quand il est question de revivre, c’est donc une expression impropre. En effet, il n’est pas possible de revivre une situation passée de la même manière que deux feuilles d’arbres identiques n’existent pas sur la planète. 

Une identification partielle

Notre fonctionnement se fonde sur une identification partielle. On repère certains éléments présents comme on le fait avec une chanson dans laquelle, pour information, à la SACEM, on a droit à huit mesures communes maximum avec une autre œuvre. Cela signifie que sur les milliards de chansons ou de musique que nous écoutons, il suffit qu’il existe huit mesures communes à une autre pour que celle-ci soit catégorisée dans la rubrique plagiat.  

Huit mesures seulement ! Vous comprenez que dans notre vie, symboliquement, nous avons besoin de moins de huit mesures pour commencer à se dire, « c’est une chose identique à… ».

Cela nous permet de réaliser à quel point notre cerveau nous trompe. Aucun événement n’est identique à un événement passé. Chacun d’eux est contextuel, survenant donc à un moment unique dans l’histoire des événements que nous avons croisé et que nous vivrons. Il est donc uniquement question d’une réminiscence, d’un rappel d’éléments qui, en quelques points, se trouvent communs à certaines choses que nous avons vécues. 

Contourner le piège sans masochisme

Comment faire pour ne pas se laisser croire que l’on revivra une chose déterminée ? Comment faire pour ne pas se laisser berner par le cerveau pour ne pas se laisser entrainer vers ce qu’il veut au point d’activer une blessure ?

Quelque part, c’est génial (si vous me permettez l’expression) si une blessure est réactivée. Comme nous l’avons dit, ça veut dire que vous avez besoin de convalescence, de soins. Or, cette prise de conscience est particulièrement intéressante. En effet, si vous ignorez cette blessure, vous continuerez à en souffrir et contribuerez à l’aggravation de cette dernière. 

Un jour, on pourrait éventuellement vivre l’amputation ou vivre une amnésie partielle, similaire à une sorte de coma artificiel émotionnel. Grâce à ce procédé, vous pourrez vivre une sorte de refoulement ou d’ignorance dans le développement de stratégie d’évitement comme nous le faisons tous. Ce sera une manière d’éviter d’avoir à panser la plaie pour la conserver, la garder en l’état. 

Finalement, c’est une bonne chose, même si elle est douloureuse, que de voir des blessures se réactiver.

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Photo by Helena Lopes on Pexels.com

Comment faire si l’on veut limiter le risque de mal vivre certaines remarques ou critiques ?

Il n’y a pas beaucoup d’autres options que de commencer par se préparer. Ainsi, on va se projeter dans un phénomène dans lequel on « sait » (ce qui est faux sur un plan rationnel) que certaines blessures seront réactivées par des critiques négatives. 

On ne peut pas maîtriser l’événement ou le contrôler en faisant en sorte que l’autre ne dise pas ou ne fasse pas ce qu’il va dire ou faire. Par contre, on peut se maîtriser ou se contrôler pour veiller à vivre les choses autrement dans la préparation.

Se préparer à faire face aux critiques 

Cette préparation passe, selon moi, par des phases d’acceptation. Je sais que certaines personnes sont allergiques à la notion d’acceptation. Comment accepter l’inacceptable ? pensent-elles. Pourtant, nous n’avons pas le choix si nous voulons avancer que de passer par l’acceptation. Elle est fondamentale, au sens premier du terme

1. Accepter de ne pas chercher à contrôler l’événement

Accepter de n’avoir pas su empêcher que la situation se passe ainsi sans se sentir coupable ou incapable.

2. Accepter de n’avoir pas pu contrôler l’événement

Fréquenter sa blessure identifiée en lui disant « j’accepte que tu sois là ». Et on peut poursuivre en disant « j’accepte que tu sois là, parce que si tu te manifestes dans une réactivation c’est parce que j’ai besoin de prendre soin de moi, de me soigner ». 

Quelque part, de manière imagée, je pourrais dire « merci, maman, d’avoir dit ça parce que j’ai pu utiliser ce que tu as dit pour activer ma blessure et me rendre compte qu’elle n’est pas aussi indolore que je l’imaginais ».

L’idée n’est pas de se réjouir d’avoir été blessé. Mais de remercier l’opportunité que vous avez saisie afin de travailler sur vous-même et de progresser.

3. Accepter de s’aimer soi-même comme d’aimer l’autre 

Accepter de s’aimer soi-même et d’aimer encore l’autre tout en vivant, une situation dans laquelle on a réactivé une blessure et que la relation est devenue difficile. Cette étape est en relation avec la croyance que l’amour ne se mérite pas. «Ce n’est pas parce que tu as dit quelque chose que j’ai utilisé pour réactiver ma blessure que je ne peux pas t’aimer. Justement, grâce à ton authenticité et à ton regard, j’ai pu utiliser quelque chose que tu as dit pour prendre conscience que ma blessure est encore à vif. Je pourrai donc ainsi, grâce à cette prise de conscience, travailler sur moi-même ». 

4. Revivre la différence entre l’être et le faire

Finalement, on est dans une réalité très concrète. Évidemment, si vous lisez cet article aujourd’hui, sans doute avez-vous lu les articles précédents. Mais je rappelle quand même l’importance de revivre mentalement la différence entre être et faire sachant que la critique ne porte que sur le faire, jamais sur l’être. Si vous ne comprenez pas ce que je viens d’écrire, c’est que vous n’avez pas lu les articles précédents 🙂 alors, allez-y.

Changez de chaussures

Avant de vous laisser, je voudrais souligner un dernier élément qui pourrait vous aider.

L’émetteur de la critique vit, lui aussi, des blessures. Parfois, on a l’impression d’être une cible pensant que l’autre va très bien. Sa vie lui convient et il ne voit aucune de ses erreurs. C’est fou, non ?Comment peut-on penser cela ?

Au fond, on sait que l’émetteur de la citrique vit également des blessures. Il est également possible que, parce qu’il vit des blessures, il formule ou agit et parle d’une certaine manière pour ne pas être le seul à souffrir de ses blessures. Il est également possible qu’il agisse de sa façon de partager sa volonté d’inviter les autres à participer à le guérir.

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Photo by Andrea Piacquadio on Pexels.com

Bonnes fêtes à tous avec les critiques

Finalement, nous allons vivre les fêtes entre personnes blessées et « blessantes ». J’ajoute, des guillemets, parce qu’il est irrationnel de considérer qu’une personne qui a dit quelque chose que nous avons utilisé pour activer nos blessures est blessante.  Cela dit, je pense que c’est une opportunité pour être empreint de bienveillance. C’est intégrer l’autre dans cette humanité que nous partageons ensemble. Se placer dans une barque symbolique commune, dans laquelle on partagera, les uns et les autres, nos blessures, nos besoins d’être soignés, l’opportunité de participer au soin de l’un ou de l’autre en prenant soin les uns des autres.

Quand une blessure est activée, nous pouvons l’entendre avec toute la richesse de ce qu’elle peut véhiculer en termes d’invitation vers l’autre et vers une centration sur soi.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine.

Bye-bye

4 commentaires

  1. J’ai lu ton article sur la gestion des critiques pendant les fêtes avec beaucoup d’intérêt, car c’est un sujet fort important !
    J’ai trouvé que tes conseils étaient très pertinents et utiles pour quiconque essaie de naviguer dans les relations compliquées qui peuvent surgir pendant cette période de l’année…

    1. Merci Jessica,
      Je te souhaite de profiter des clés qui t’ont enrichies dans cet article.
      Je reste disponible pour toute question.

  2. Intéressant cette notion de perception du temps relative !

    1. Merci. Cette perception est présente dans tout ce que nous vivons sachant que chacune de nos actions ne prend sens qu’une fois inscrite dans le temps.

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