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Choisissez de vous libérer de la pression
Alors que vous lisez «faites-le pour vous», j’espère que vous lisez vraiment cet article pour vous ;-). Plus sérieusement, vous avez de nombreuses activités, qu’elles soient professionnelles, familiales, amicales ou sociales. Et dans chacune d’elle, la question suivante se pose : pourquoi vous le faites ? Est-ce parce que vous percevez une pression, une obligation ou un devoir ? Ou le faites-vous parce que vous avez choisi librement de le faire ?
Choix ou corvées
Lorsque vous êtes chez vous, par exemple, et que vous faites le ménage, le faites-vous parce que vous devez le faire ? Voulez-vous éviter d’entendre les remarques de votre conjoint·e ? Quand vous cuisinez, le faites-vous par contrainte ? Allez-vous travailler parce que vous vous sentez obligé·e de le faire ? Que vous avez le sentiment de vivre une corvée ? Peut-être même, participez-vous à des mariages, des soirées ou autres alors que vous n’en avez pas envie ? Vous y allez parce que c’est comme ça. Quand vous partez en week-end, en famille, vous ne pouvez pas laisser vos enfants. Ressentez-vous donc l’obligation de les emmener avec vous ?
Cet ensemble d’interrogations et de points évoqués constitue le plat de résistance de ce que nous verrons aujourd’hui. Pour ma part, je voudrais que vous fassiez les choses pour vous. Trop de contraintes tuent celui qui les porte.
Seulement, après avoir dit cela, vous pourriez vous retourner vers moi en disant : « Pascal, tu es bien gentil, mais ça ne marche pas comme ça. Il y a bien des obligations. On est obligé·e de faire pas mal de choses et c’est comme ça ! Il y a une pression, on est obligé·e de payer ses impôts. On ne choisit pas d’aller bosser, de faire le ménage, de faire la lessive, les courses… Je me passerais bien de faire certaines choses que je fais. Même en pensant au fait de m’occuper de mes enfants. Cela ne veut pas dire que je ne les aime pas, mais je fais parfois des choses pour eux, ce n’est pas pour moi. Si je m’écoutais, je ferais d’autres choses… ».
Le test rapide pour savoir si vous le faites pour vous
Si, dans ce que je viens de décrire, vous retrouvez un ou plusieurs points qui ressemblent à votre manière de penser, ce ressenti pointe que vous ne vivez pas assez de choses pour vous. Si vous mettiez en priorité des actions qui nourrissent votre quotidien, il vous paraîtrait bien moins lourd de faire des choses pour vos enfants, pour votre conjoint ou pour des entités extérieures à votre cercle rapproché.
Plus vous vous nourrissez, plus vous avez le carburant énergétique pour faire des choses qui requièrent moins le besoin de ressentir du plaisir. En conséquence, vous aurez le sentiment d’un allègement de certaines contraintes parce que vous vous nourrirez par ailleurs. Ainsi, vous comblerez vos propres besoins. Dans le cas contraire, vous aurez l’impression de subir encore plus. Déjà que vous n’avez pas ce dont vous avez besoin, mais en plus vous devrez faire ce qui correspond aux besoins des autres. C’est vraiment marcher sur la tête.
Répondez à vos propres besoins
La première étape consiste donc à chercher à identifier ce dont vous avez besoin. Ainsi, vous pourrez vous nourrir vous-même de votre nécessaire. Répondez à vos propres besoins sans attendre que d’autres le fassent. Que ce soit une passion, une aspiration, un désir ou un rêve et, quel que soit son domaine, cherchez à répondre à vos besoins. C’est une manière de vous rapprocher de vous.
Je prendrai l’exemple de la cuisine au sein d’une famille. Il est possible que l’on cuisine comme l’autre le veut. Ce peut être une façon d’avoir la paix, au passage. Mais si vous vous entendiez au sein du foyer afin de répondre à vos besoins respectifs, certaines choses changeraient. Il est possible que vous ne mangiez pas ce que vous cuisinez actuellement. Qu’est-ce qui empêche que vous cuisiniez pour la famille et pour vous différemment ? Ce serait une manière de répondre à votre besoin que d’être attentif à vous. En conséquence, il y a de grandes chances que vous trouviez moins lourd de cuisiner différemment selon le attentes.
Il existe un mythe selon lequel tout le monde devrait manger la même chose et en même temps. Comme si tout le monde avait les mêmes besoins et le même appétit ! C’est ce qui nous conduit à des questions telles que « pourquoi tu n’en prends pas plus ? » Ou «pourquoi manges-tu autant ? ». Je crois enrichissant d’apprendre à respecter les besoins de chacun en commençant par les siens propres. Ainsi, cela nous éduque vers le respect du besoin des autres. En même temps; il intègre que répondre à ses propres besoins est primordial pour vivre plus légèrement la réponse aux besoins/demandes des autres.
La base de nos choix quotidiens
Du coup, à partir de quoi ferons-nous nos choix ? Ils seront conduits par une motivation en relation avec une cohérence identitaire corrélee à une vision, à une valeur de la vie.
Retournez-vous vers votre identité, votre vision de la vie et vos valeurs pour être en cohérence avec elle. Par conséquent, que ce soit dans le domaine professionnel, conjugal, familial, amical ou social, que vous ayez cette aspiration à être davantage en phase avec votre identité et vos valeurs et votre vision de la vie. Cela vous aidera à trouver un meilleur équilibre.
En réalité, plus vous êtes en cohérence avec votre identité, vos valeurs et votre vision de la vie et plus vous ferez des choses pour vous. Cela ne signifie pas que vous ferez uniquement des choses égocentriques en disant « tant pis pour les autres ». Mais cela signifie que les choses que vous ferez pour vous prendront une part importante. De plus, ce que vous ferez pour les autres sera fait également en partie pour vous. Il en sera ainsi parce que vous serez en cohérence identitaire, de valeur, et de vision.
Exercice pratique n°1
Je voudrais enchaîner avec un premier exercice qui s’articulera autour de deux questions. Avant de vous y mettre, je vous recommande de vous équiper. Prenez votre cahier de vie ou une feuille de papier, si vous n’en possédez pas. Je vous inviterai ensuite à répondre aux deux questions qui suivent par écrit :
1. Que faites-vous pour les autres ?
Dans cette question, je vous demande de viser ce pour quoi vous n’avez pas le sentiment d’agir pour vous-même. Listez chacun des éléments qui vous viennent en touchant au domaine professionnel, familial, conjugal tout comme au domaine amical et social.
Exemple : je travaille comme ceci en acceptant la méthodologie que m’a confiée mon responsable… Je fais le ménage et les courses sachant que si je m’écoutais, je ne le ferais pas. Il est vrai que je ne le fais vraiment que pour les autres… Je vais à une soirée et fréquente une association uniquement pour les autres. Je sens une pression qui fait que je me dois de…
Une fois que vous avez répondu à cette première question, vous pourrez continuer la lecture de cet article.
2. Qu’aimeriez-vous faire avec de nouvelles motivations ?
En répondant à cette question, vous viserez ce que vous faites pour les autres, mais pour vous. Là, vous pouvez déjà regarder la liste et repérer des choses que vous avez notées précédemment. Ensuite, avec un symbole ou une autre couleur, cochez ce que vous voudriez faire pour vous. Notez qu’ils peuvent se trouver dans la liste de ce que vous faisiez pour les autres.
Peut-être même que dans cette liste-là, certains éléments sont manquants parmi ce que vous auriez pu mettre dans votre liste. C’est possible alors qu’en réalité, ce sont des choses que vous ne faites que pour les autres. Identifiez-les en repérant que si vous vous écoutiez réellement, vous ne les feriez pas du tout. Vous pouvez, dans ce cas, rajouter dans cette liste ce que vous aimeriez faire pour vous.
Là encore, je vous laisse quelques minutes pour faire cet exercice avant de poursuivre votre lecture.
Pourquoi veiller à faire des choses pour soi ?
Certains parmi vous se demandent pourquoi chercher à faire des choses pour soi ? Il est donc temps d’y répondre.
Quand vous faites les choses pour vous, vous en augmentez la justesse et, par conséquent, la qualité. Il s’y trouve une réalité de l’implication personnelle qui devient prioritaire. En plus, naît une satisfaction potentiellement plus grande pendant l’exécution. En effet, si vous faites les choses essentiellement pour les autres, franchement, vous avez parfois tendance à vous débarrasser. Si vous étiez le bénéficiaire de ce que vous avez fait, vous auriez fait certaines choses bien mieux que ce que vous avez fait jusqu’à maintenant ! À l’inverse, vous pouvez supporter une pression lourde par peur du jugement des autres, quand vous agissez pour eux, chose dont vous pouvez vous débarrasser quand vous êtes la cible de votre action.
Certains diraient « je ne m’aime pas assez, j’ai donc besoin de faire des choses pour que d’autres m’aiment et m’admirent. Je suis donc tout à fait à l’aise à l’idée de faire les choses pour les autres. Par conséquent, quand quelqu’un me demande de faire une chose, je m’empresse de le faire parce que, du coup, je sens que je serai davantage aimé·e… ». J’entends bien, mais en même temps, vous êtes conscient·e que se trouve un os, dans votre démarche. L’intention consistant à faire une chose pour être aimé·e est une manière d’acheter de l’affection. Du coup, ce n’est pas vraiment de l’amour puisque l’amour ne s’achète pas. Il est forcément gratuit. L’amour de se mérite pas. Vous faites donc fausse route.
Faire pour soi nourrit et révèle l’être
Mieux vaut donc que vous fassiez des choses pour vous parce que ça correspond à ce que vous êtes, à votre valeur, à votre vision de la vie plutôt que de chercher à monnayer de l’affection, de l’intérêt et de l’admiration à travers ce que vous faites.
En agissant ainsi, vous agissez pour les autres en leur présentant la facture. Cela vous conduit à être inconsciemment en mesure de percevoir que l’amour que vous avez obtenu est mérité, quelque part. Et un amour mérité (qui n’est pas non plus de l’amour) ne procure pas autant de satisfaction qu’un amour gratuit dans lequel on peut se demander « pourquoi m’aime-t-elle comme ça ? Pourquoi tient-il autant à être mon pote alors que je lui dis que je pense de manière parfois exécrable ? ». Parfois même vous rendez-vous compte que l’on vous aime alors que vous n’avez pas été à la hauteur de ce que vous escomptiez.
Là, on est dans un amour gratuit. L’amour gratuit est le seul qui ait véritablement de la valeur, tout le reste n’est que business. Sortez de l’amour business en faisant les choses pour vous, en prévision d’une satisfaction personnelle comme d’une qualité qui correspondra à ce que vous voulez véritablement expérimenter. Ce faisant, vous pourrez vous retrouver face à quelqu’un qui vous dira « le travail que tu as fait me paraît ceci et cela » sous entendant qu’il n’était pas à la hauteur des attentes de la personne qui s’exprime. Vous serez alors en mesure d’entendre le ressenti et la perception de la personne. En même temps, vous saurez que le rendu du travail ne correspondait pas à ce que la personne aurait voulu sans pour autant entamer votre propre satisfaction.
Il peut être tout à fait compatible que vous soyez pleinement satisfait·e alors que quelqu’un d’autre ne l’est pas. C’est peut-être une opportunité pour apprendre à chercher à satisfaire quelqu’un d’autre. Mais cela n’empêche que vous étiez vous-même satisfait même si la personne en face ne l’était pas.
La question peut se poser avec beaucoup d’artistes, qu’ils soient peintres, danseurs ou autres. Il est aisé de trouver des exemples dans le domaine artistique. Tout le monde n’aime pas le travail de Renoir, de Rodin ou de Vassily Kandinsky. Chacun a son goût sans pour autant vouloir dire que ce que l’artiste a peint et que l’on peut ne pas aimer signifierait que ce dernier est mauvais. On accepte que d’autres aiment sa production. C’est d’ailleurs une preuve de maturité.
Exercice pratique n°2
Si vous percevez la difficulté à accepter de faire des choses pour vous parce que vous avez tendance à monnayer l’amour des autres et que vous voulez commencer à adopter la mentalité du « faites-le pour vous », , je vous propose de commencer par une chose.
Choisissez un domaine ou une activité. Sélectionnez une chose simple. À partir de là, vous pourrez vous dire « cette chose-là, je commencerai à la faire pour moi».
Par exemple, on peut dresser une jolie table, que vous soyez seul·e, à deux ou avec toute la famille. Il peut s’agir de choisir la tenue que vous porterez le matin sans tenir compte de ce qu’en diront les autres.
Ça me rappelle une expérience avec mon épouse. Je ne sais plus à quelle occasion je lui ai dit que je trouvais qu’un vêtement récemment acheté ne lui allait pas spécialement. Elle m’a remercié pour mon avis. Un jour, je lui ai dit que je comprenais qu’elle le porte : « je sais que tu ne t’habilles pas pour moi, ça va de soi. Mais est-ce que tu veux bien que l’on trouve un terrain d’entente dans lequel tu pourras porter davantage ce vêtement en mon absence et moins fréquemment quand je suis là. Ce serait une manière de te satisfaire pleinement, en faisant les choses pour toi tout en tenant compte de moi ». Malgré tout, il lui est arrivé de porter son vêtement en ma présence, une présence, une manière de me dire « Pascal, je choisis d’être moi et de m’habiller pour moi-même ».
Faites-le pour vous
Dans cette même dynamique, choisissez vos vêtements pour vous. À une occasion, si vous allez au resto avec vos collègues ou en famille, choisissez ce que vous avez envie de manger parce que ça vous fera du bien, même si vous savez que quelqu’un vous fera une remarque. En définitive, préparez-vous à rejeter les remarques des autres. Vous n’êtes pas tenu de les accepter. Restez libre !
Si quelqu’un vous disait « je trouve que tu aurais pu faire les choses autrement », intérieurement dites-vous « je ne l’ai pas fait pour toi. Je l’ai fait pour moi ».
Même face à des compliments. Si quelqu’un vous disait « waouh ! Vous êtes canon aujourd’hui ! », vous pouvez répondre ou pas « merci » et poursuivre dans votre tête en vous disant « je me suis habillé·e pour moi. Je suis maquillé·e pour moi. Si je suis allé chez le coiffeur, c’est pour moi. Et le pantalon que je porte, je l’ai acheté pour moi, pas pour plaire à quelqu’un d’autre. Je ne cherche pas les compliments, je voulais me faire plaisir à moi. Certes, je suis ravi que ça te fasse plaisir au point que tu me fasses des compliments, mais j’entends bien que les compliments que tu formules te font du bien à toi, en priorité. Sache que, même si tu n’avais pas apprécié ma manière d’être habillé·e aujourd’hui, j’ai eu du plaisir à faire ce choix pour moi ».
Si besoin est, vous pouvez répéter ce refrain plusieurs fois dans la journée. Que les propos qui vous sont adressés soient agréables ou pas, répétez-vous « je l’ai fait pour moi », pour autant que vous l’aviez effectivement fait pour vous. Et je souhaite que ce soit le cas : faites-le pour vous.
Choisissez la liberté
Finalement, c’est une manière de camper dans le terrain des gens libres que d’accepter de saisir la liberté en faisant les choses pour soi. Je sais et j’entends que la liberté est un risque. C’est un danger et il est possible également que vous n’ayez pas pris l’habitude de vivre sans elle.
La bonne nouvelle, c’est que vivre libre s’apprend. Il s’agit d’un apprentissage parfois nécessaire, bien plus souvent que nous pouvons l’imaginer. D’où l’intérêt de commencer par des petites choses comme dresser la table, cuisiner, s’habiller, choisir son activité ludique et une suite de petits détails de l’existence que vous ferez pour vous-même, sans tenir compte de la vie des autres. Faites-le pour vous.
Je crois que vous êtes face à un apprentissage nécessaire surtout si vous avez eu l’habitude de vivre bridé en faisant les choses pour les autres. Vivre libre passe par un apprentissage nécessaire. Faites les choses pour vous et davantage de choses pour vous au fil des jours, des mois et des années. Augmentez les domaines dans lesquels vous vous exercerez à faire les choses pour vous de manière à ce que, progressivement, la liste augmente.
Il va de soi que vous pouvez vous référer à la liste que nous avons évoquée dans l’exercice numéro un. Ce sera le moyen de faire en sorte que la liste des activités, des choses et des choix que vous ferez pour vous, augmentera progressivement. Par ce biais, vous prendrez la mesure de votre capacité à être de plus en plus libre, de plus en plus vous-même, de plus en plus proche de vous pour être heureux.
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine.
Bye-bye