178# Que faire de ses émotions négatives ? 

Que faire de vos émotions négatives

Expérimenter un autre regard pour vivre en paix avec soi-même 

Notre rendez-vous sur les émotions continue. Vous avez remarqué que cela fait un bon mois que nous sommes sur ce même sujet de fond. Aujourd’hui, la question est de savoir que faire de ses émotions négatives ? C’est une question qui m’est régulièrement posée, en fait. En même temps, je dois dire que certaines personnes n’osent pas la poser. Elles peuvent avoir l’impression que c’est un aveu de faiblesse que de dire que l’on a des émotions négatives. Il est très rare que l’on mette en avant ce genre d’émotions.

Petit rappel bénéfique

Je rappelle juste que les cinq émotions des bases sont : joie, peur, colère, tristesse et honte. Donc, l’émotion positive serait la joie en laissant les autres dans le camp des émotions négatives. 

Pour camper le décor, je pense qu’il est judicieux de s’interroger avec une approche rationnelle. J’aime particulièrement faire cela ici, sur le blog heureux au présent. Cela me conduit à la question : que veut dire négatif ou positif

  • À vrai dire, si l’on s’arrête sur le sens du mot négatif, on trouve la définition suivante : 
  • Qui n’est pas constructif, qui refuse ou dénigre sans rien proposer. 
  • Qui est mauvais, nuisible, néfaste. 
  • Ou encore, qui n’a pas d’existence réelle et ne se définit que par l’absence de son contraire ou enfin, qui est inférieur à zéro sur une échelle, précédé du signe moins.
  • Qui s’effectue dans la direction inverse de ce qui est considéré comme naturel ou positif.

Nos émotions peuvent-elles être mauvaises ?

En lisant ces définitions, on découvre une définition tournant autour d’une impression de mauvais, de nuisible, de néfaste et qui n’apporte rien. On s’oppose à la notion de construction, ce faisant. Il me vient une question : nos émotions peuvent-elles être mauvaises, néfastes et ne rien nous apporter ? Si c’est le cas, pourquoi seraient-elles là ? 

deception

Il m’apparaît donc tout à fait judicieux, avant de poursuivre, de focaliser sur le qualificatif négatif pour le transformer en autre chose. En fait, aucune de nos émotions n’est négative en soi. Elle peut être, quelque part, acceptable dans le sens négatif, si l’on ne sait pas comment l’utiliser. Mais on s’éloigne d’une réalité naturelle, logique. 

C’est comme si vous me disiez qu’aller aux toilettes pour faire pipi ou caca était négatif. Non ! Dans tout cela, il n’y a rien de mauvais, de néfaste, d’inférieur à zéro ou qui affecte une direction contraire du positif ! Absolument rien.

L’avantage des termes agréable et désagréable

Je préférerais donc que l’on parle d’émotions désagréables ou agréables, au lieu d’employer les termes négatifs ou positifs. 

Ce que je trouve intéressant, en employant les adjectifs agréable et désagréable, c’est que l’on peut en même temps être conscient que ce n’est pas parce qu’une chose est agréable qu’elle est bonne. De la même manière, ce n’est pas parce qu’une chose est désagréable qu’elle est mauvaise, en soi. Vous constatez que cela nous conduit à placer quelques nuances, ou quelques gardes-barrières. Par ce bais, nous parvenons à ne pas attacher à ces qualificatifs une notion immédiatement péjorative ou méliorative. Parce qu’une chose peut être désagréable et être bénéfique.

La douche de mon chat

Quand j’ai cherché à donner une douche à mon chat, je me souviens qu’à aucun moment il ne se m’était à ronronner. Du début à la fin, il trouvait cela désagréable. Pourtant, c’était positif de laver mon chat, c’était bénéfique. Donc nous pouvons suivre la tendance à  connoter du mauvais ou du bon, du désagréable ou de l’agréable à mauvais escient. Pourtant, il peut y avoir du mauvais dans l’agréable et du très bon dans le désagréable.

Notez qu’il peut être très agréable de manger certaines pâtisseries ou plats cuisinés et, qu’en définitive, cela s’avère négatif. Ce choix alimentaire peut être dommageable ou problématique pour la santé. Et oui ! Il peut être très désagréable de manger des toniques amères, telles que des artichauts (qui sont très bons pour le foie, au passage, comme c’est le cas de l’ensemble des toniques amères dont les pissenlits) et les trouver désagréables à la bouche alors qu’ils sont bénéfiques à l’organisme. 

Ne soyons donc pas manichéens en disant que, comme c’est désagréable, ce n’est pas bien ou c’est négatif. Ou comme c’est agréable, c’est bien, c’est donc positif ou bénéfique. L’inverse est également possible. Et quand on regarde le champ émotionnel avec l’ensemble des émotions, on est invité à s’installer dans la nuance.

En accueillant une émotion désagréable comme étant potentiellement bénéfique (qui produit des bénéfices) ou maléfique (qui produit des maléfices, l’inverse des bénéfices) et une émotion agréable comme étant également bénéfique ou maléfique, on ouvre les yeux de la vigilance, de l’éveil, du développement de soi comme de sa propre responsabilité.

chat mouillé

Un nouveau regard

Avec cet apport, le regard qui sera posé sur les émotions sera bien différent. Quelle qu’émotion que ce soit sera donc accueillie sans être jugée. Elle sera regardée en disant «puisque c’est de la peur, c’est désagréable, ce n’est pas bien ». Ou bien, « puisque c’est de la joie, c’est agréable, c’est donc bien ». Non. La joie peut être mauvaise quand elle est placée sur une chose qui peut s’apparenter à de l’humiliation, par exemple. Si l’on est heureux d’avoir frappé quelqu’un, il s’agit d’une joie déplacée. La joie est donc mauvaise, dans ce cas-là, inappropriée et maléfique.

Une position neutre

On pourrait accueillir les émotions, qu’il s’agisse de la honte, de la gêne, de la jalousie, de la peur et de la joie sans chercher à leur donner un degré. Ainsi, on veillerait à ne pas les teintées d’agréables ou de désagréables tout comme de positives ou deux négatives en les regardant comme neutres. Il s’agit de mon émotion, elle s’est manifestée et je la considère comme une réalité neutre, sans chercher à savoir si c’est bien, pas bien, gênant ou pas. Non, je l’accueille comme cela.

Je le ferai de la même manière que j’accueillerai un événement, qu’il s’agisse d’une perte d’emploi, d’un accident de voiture, d’un enfant qui a eu une mauvaise note ou qui  a, selon le directeur d’établissement, fait une bêtise. Je l’accueillerai avec la même neutralité que l’émotion en disant « tu t’es manifestée, je t’accueille en l’état ». On entre ainsi dans la première grande partie de ce que je voudrais aborder avec vous aujourd’hui.

1. L’acceptation

En entrant dans cette dynamique, on s’installe donc dans l’acceptation. On le fait en accueillant l’émotion sans jugement, avec bienveillance. «je te reconnais le droit d’exister, de te manifester et je t’accueille dans ta manifestation». Mieux encore, je te préaccueille avant ta manifestation. Ainsi, je me prédispose afin que toute émotion qui se manifestera en moi soit la bienvenue. Parce que je partirai du principe qu’elle est naturellement manifestée. 

Il est tout à fait légitime qu’elle soit là, c’est le signe d’une santé psycho émotionnelle et physique que de ressentir une émotion. Par conséquent, il n’y aura pas de jugement. J’accueillerai l’émotion avec une décontraction de type «Tu es là, OK, je prends acte de ta présence ». Si cette dernière est condamnée par mon environnement, qu’elle a causé des dégâts chez mes aïeux, je l’accueillerai. Et d’ailleurs, ce n’est pas parce qu’elle a causé des dégâts chez mes aïeux qu’elle en causera chez moi. Ce n’est pas non plus parce qu’elle en a causé des dégâts chez moi que je devrai m’empresser de l’étiqueter, de la juger et de la condamner.

Le paratonnerre

Faisons juste une petite pause pour se dire « voilà mon émotion. J’ai honte, je suis en colère » ou mieux encore, comme je l’ai dit il y a quelques semaines, « je ressens de la colère, je suis conscient que ce n’est pas moi, car je ne suis pas mon émotion » en laissant l’émotion se manifester, en termes de ressenti, en étant conscient·e qu’elle a causé des dégâts dans mon existence avec la conscience que j’ai choisi de la regarder aujourd’hui avec une approche neutre. Je l’ai fait parce que j’ai appris à la considérer dans une neutralité. C’est comme si je débranchais l’émotion que je ressens de la charge qui, comme dans l’électricité, déterminera la puissance du courant qui pourra déclencher la foudre.

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foudre

L’émotion est là. Même si elle a déjà causé des dégâts chez moi, qu’elle a déjà généré du positif chez moi, elle est là et je peux la regarder et l’accepter en me plaçant en harmonie avec moi-même en étant conscient que je ne suis pas mes émotions. Elles sont toutes des manifestations se mouvant en moi. Je les accueille sans chercher à les contrôler ou à les juger, ni même à les limiter ou à les cantonner. Je ne cherche pas non plus à les faire taire, à les amplifier. Je les laisse venir et les accueille puis les accepte.

Ainsi, je vis dans une forme de quiétude parce que je sais que je suis en chemin, en train de travailler sur mon développement personnel pour mieux m’accueillir en tant que personne. Je veux également, dans ce travail, mieux accueillir mes émotions.

Vous n’êtes pas ce que vous ressentez

Si vous n’avez pas écouté le rendez-vous « vous n’êtes pas ce que vous ressentez » allez l’écouter puisque vous comprendrez pourquoi je ne m’arrête pas davantage sur cet aspect. J’ai pris le temps de le faire dans cettedite émission. Vous comprendrez mieux où j’en suis dans ce rendez-vous présent pour parvenir à observer ses émotions, les laisser se manifester sans sauter au plafond ni même sauter de joie sans prendre de recul. 

Souhaitez la bienvenue à vos émotions

L’émotion est présente, vous la voyez. Si elle est venue, c’est qu’il était bénéfique qu’elle vienne. En un seul mot, en français cela se dit : bienvenue. Accepter ses émotions, les accueillir c’est leur souhaiter la bienvenue. Quand vous ressentez de la honte, de la colère, de la tristesse ou que vous sentez monter une déprime, souhaitez la bienvenue à votre émotion. Peut-être même, vous pouvez manifester de la gratitude en disant « je te/vous remercie d’être là parce que je sais que tu/vous veux/voulez me dire quelque chose ».

Dans quelques secondes, nous passerons à l’étape numéro deux, mais je voudrais juste que vous viviez la dynamique de l’accueil émotionnel avec cet état d’esprit, celui que nous venons de décrire, à savoir : « Je te souhaite la bienvenue parce que tu as quelque chose à me dire. Parle-moi, je t’écoute, mon émotion. Je sais que tu n’es pas moi. Tu te manifestes en moi».  

Bienvenue

D’où la présence de ce possessif « mon » émotion. Nous les accueillons différemment de toutes autres personnes sur la planète. Personne ne vit les émotions comme un autre. Souvenez-vous que vous n’êtes pas vos émotions. Vous pouvez donc les accueillir, leur souhaiter la bienvenue et, presque, dirai-je, leur serrer la main. Vous pouvez également les inviter à s’asseoir près de vous pour commencer à entrer dans l’étape numéro deux ; l’apprivoisement de vos émotions.

2. L’apprivoisement

Dans le rendez-vous qui date de quelques semaines dans lequel je parlais des émotions « contrôler vos émotions » j’ai insisté sur la nécessité de ne pas chercher à contrôler ses émotions. Nous étions déjà dans les prémices de cet accueil du jour, de cette aptitude à lui dire «bienvenue». 

Ici, j’insiste pour dire à son émotion « tu es la bienvenue. Assieds-toi près de moi que l’on prenne du temps, l’un avec l’autre ». Dans ce fameux rendez-vous, j’avais commencé à évoquer l’apprivoisement en faisant allusion au renard du Petit Prince de Saint-Exupéry qui disait « si tu veux m’apprivoiser, on peut s’asseoir l’un à côté de l’autre, ne rien se dire,  juste se regarder, s’observer, apprendre à se connaître. S’apprendre l’un l’autre ». 

Le cocktail émotionnel 

Apprivoiser commence donc par un temps où vous serez seul à seul avec vous-même et votre émotion, où vos émotions, puisqu’il peut y avoir un cocktail d’émotions. J’aime cette expression déjà employée dans un rendez-vous de la toute première saison de Heureux au présent dans « le mystère des émotions ».

Parfois il est difficile de démêler l’émotion pour savoir s’il s’agit de la gêne, de la peur, de la honte, de la tristesse. Peut-être que toutes ces émotions sont présentes en même temps. Le nœud étant tellement important, il peut être difficile d’isoler chacune des émotions. Accueillez-les donc dans leur ensemble sachant que vous pourrez vous mettre seul·e à seul·e avec elles. Vous n’aurez personne à vos côtés. Vous serez tranquille, isolé·e, avec votre cahier de vie dont vous aurez besoin pour l’étape suivante de cette phase numéro deux afin de vous retrouver avec votre émotion. Ainsi, vous la regarderez dans les yeux, vous la ressentirez dans votre corps.

C’est bien mieux dehors que dedans

En disant cela, je pensais à une femme que j’accompagne. Elle se trouvait en ma présence, dans mon bureau. Lors d’un entretien, je lui demandais si elle se donnait l’autorisation d’en vouloir à ses parents. Sa réponse était « non, je ne veux pas en vouloir à mes parents. Ce n’est pas bien ». Voyez-vous la condamnation émotionnelle ? Or, le fait de ne pas en vouloir à ses parents a eu pour conséquence qu’elle a conçue un abcès chargé de rancœur et de douleur. À tel point que, quand je lui ai dit qu’elle pouvait en vouloir à ses parents, elle s’est mise à pleurer. 

Après plusieurs séances, quand je lui demandais de m’expliquer pourquoi elle en voulait à ses parents, les larmes lui venaient. Elle avait besoin, comme nous en avons besoin, d’être seule avec son émotion pour passer à l’étape suivante de cette phase numéro deux. À ce stade, le temps est venu d’exprimer nos émotions, de les faire sortir. Les exprimer c’est les primer à l’ex-térieur. C’est exactement l’inverse d’imprimer. Il s’agit donc de faire sortir. C’est la raison pour laquelle je vous parlais du cahier de vie. Que ce soit par des larmes, par des cris , par l’écrit ou tout autre moyen, il importe de les faire sortir.

Quand je disais à cette jeune femme de se reposer la question quant à la raison pour laquelle elle en voulait à ses parents, je lui ai demandé d’être face à son cahier de vie, de s’équiper d’un stylo et d’une boîte de mouchoirs. Cela fait partie du pack. Elle avait le droit de pleurer et de se dire « c’est normal que je pleure, j’accueillerai mes larmes, mes émotions de rancœur, de colère et de manque vis-à-vis de mes parents ». 

De l’intérieur vers l’extérieur

Vous aussi, accueillez comme tout à fait naturel de prendre la boîte de mouchoirs avec votre cahier de vie et votre stylo. Il vous apparaîtra comme nécessaire d’accueillir, de récupérer et de recueillir les larmes qui sortiront. Vous tendrez la perche à la rage, à la gêne, aux bouffées de chaleur, aux mains moites, etc. Accueillir sans chercher à les contrôler, laissez-les se manifester. 

Vous avez besoin que ça sorte. Quand les mains deviennent moites, c’est positif dans la mesure où ça va de l’intérieur vers l’extérieur. D’eux-mêmes, si vous avez une bouffée de transpiration, laisser venir. À l’inverse, certains peuvent ressentir le froid et avoir des frissons. Vous pouvez ressentir c’est impression d’être frigorifié. Laissez venir et accueillez ce froid qui vous habite, qui vient pour vous envoyer une information et faire en sorte que cela parte de l’intérieur vers l’extérieur.

L’avis médical

Rendez-vous dans un hôpital, aux urgences, aller voir un médecin et demandez-lui « est-ce préférable que ça aille de l’intérieur vers l’extérieur ou dans l’autre sens ? » Sa réponse ira très vite. Il vous dira « Mme, ou Monsieur, c’est bien mieux que ça aille de l’intérieur vers l’extérieur. C’est la raison pour laquelle quand vous êtes enrhumé vous vous mouchez. De même, quand quelque chose vous gêne, vous éternuez ou vous toussez». 

Et oui, le mouvement allant de l’intérieur vers l’extérieur est nécessaire quand une situation nécessite d’être assainie, guérie. Plus on garde et plus on risque de générer les pathologies notamment psychosomatiques (dans lesquelles le mental imprégnera le corps qui le manifestera d’une manière ou d’une autre). Et s’il y a maladie, c’est bien que cela va de l’intérieur vers l’extérieur. C’est justement quand votre corps manifeste un dysfonctionnement, qu’il soit cancéreux urticant, irritant, générant des pellicules, une langue chargée, un abcès ou un kyste, que vous verrez que quelque chose cloche à l’intérieur, qu’un mal s’est im-primé au lieu de s’ex-primer. Donc, faire sortir est nécessaire.

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Regardez ce que vous ressentez

Une fois que c’est sorti, on le voit mieux. C’est tout l’avantage. En conséquence, quand vous avez été seul avec votre cahier de vie, que vous avez écrit ce que vous vivez, vous voyez ce que vous ressentez. Vous prenez conscience, avec plus de clarté, de ce qui se meut en vous et des émotions qui sont présentes en vous

Grâce à ce procédé d’extériorisation, vous pouvez voir et ainsi, chercher à respecter ce qui vous parait enfin visible. Et s’il est une étape intense, c’est de chercher à comprendre ses émotions : « pourquoi es-tu là ? Pourquoi, quand je vis telle et telle situation, je ressens ta présence à toi, la honte (ou toute autre émotion) ? Qu’est-ce qui fait que je ressens cette chaleur et cette gêne ? Pourquoi ai-je envie de disparaître ? Qu’est-ce que je peux comprendre de cela ? ». 

Comprendre aide à accepter

Quand vous avez compris, vous pouvez plus aisément respecter. Mieux encore, vous pouvez également souhaiter la bienvenue avec plus d’empressement. Bien souvent, l’incompréhension, voire la xénophobie de cette émotion étrangère, peut générer de la peur faisant que l’on n’a pas envie de sa présence ni de sa fréquence. On voudrait fuir. Or, si vous partez dans la dynamique qui consiste à fuir, il y a de grands risques que l’émotion se manifeste de manière très forte et prégnante à un moment où vous ne vous y attendez pas.

Hélas, viendra le « mince ! J’ai craqué, j’ai fait ma crise d’épilepsie ou de tétanie… ». « J’ai fait une crise de larmes et d’angoisse » ou encore « je lui ai mis un gros coup dans la figure alors que je ne pensais pas être aussi violent·e », etc. D’où l’intérêt, en amont, de se retrouver seul·e, d’exprimer en faisant sortir, d’apprendre à observer puis à comprendre pour respecter. Apprendre à connaître vos émotions, à entendre ce qu’elles veulent vous dire.

Et, comme je l’ai fait tout à l’heure, vous pouvez les interroger : 

  • Que veux-tu m’apprendre sur moi ? Que veux-tu m’apprendre sur ma manière de voir les choses ou sur mes croyances ? 
  • Ai-je à avancer sur ma manière de croire ou mes valeurs ?
  • Serait-il donc je m’interroge sur la direction que je donne ma vie ? Peut-être sur ma manière de construire ma vie ?
  • Peut-être ai-je à reconsidérer ma manière d’être en relation avec les autres ou, avant tout, avec moi-même ?
  • Qu’est-ce que je peux apprendre sur ma perception de moi-même, sur mon estime ou sur l’image que je veux donner de moi ?
  • Que veux-tu m’apprendre de moi, toi, mon émotion ?  

Dans cet exercice que vous ferez à l’écrit, sur votre cahier de vie, prenez le temps d’écrire ce qui vous vient, comme si votre émotion était assise à table à vos côtés ou face à vous. Ainsi, répondez.

Sourire à vos émotions

Dans la dernière étape de cette deuxième phase d’apprivoisement, je voudrais vous inviter à sourire à votre émotion. Parce que vous lui avez souhaité la bienvenue, or, quand on souhaite la bienvenue à quelqu’un, en général, on lui sourit. On ne lui dit pas « bon, tu es là alors on va faire avec ! ». Non, on lui sourit, parce qu’il y a une forme de gratitude, de reconnaissance du bien-fondé à la présence de cette personne. 

Allez dans la dynamique du bien-fondé de votre émotion. Elle est là, accueillez-là sans chercher à la contrôler. Lâcher prise, souhaitez-lui la bienvenue avec le sourire et, à partir de là, fréquentez-là. Fréquentez votre peur, votre honte et bien en amont, avant qu’elle ne se manifeste. Entrez dans une dynamique dans laquelle vous choisirez de vivre quelque chose de particulier avec votre émotion

sourire à ses émotions

Ce faisant, vous limiterez de manière naturelle le risque de la survenue soudaine d’un phénomène émotionnel identique à celui que j’ai évoqué tout à l’heure, vous conduisant à regretter certaines situations. Ainsi, vous aurez choisi de ne pas retenir, de ne pas éviter d’y penser, de ne pas éviter de fréquenter votre émotion. Lui ayant souhaité la bienvenue, l’ayant invité à s’assoir à vos côtés ou face à vous, vous l’interrogez, l’observerez, apprendrez à la connaître, à la respecter, à la fréquenter, à l’apprivoiser, à être avec vous. 

Ne cherchez pas à ne plus ressentir l’émotion qui vous paraissait désagréable si vous n’avez pas encore réussi à débrancher le désagréable et l’agréable. Pire encore, si vous êtes dans le négatif ou le positif ! Fréquentez-là. Cherchez à vivre sur le chemin de ce que vous voulez vivre avec les émotions qui vous accompagnent. 

Vos émotions sont les vôtres

Vous avez vos émotions avec vous ? Elles se manifestent, même si elles ne sont pas vous. Elles sont là dans vos bagages. Acceptez qu’elles soient présentes sur votre chemin tout en rappelant que le bonheur n’est pas un résultat, mais un chemin, en soi. Cela signifie que, si vous voyez qu’une de vos émotions se manifeste à un moment donné, ne vous dites pas « oh ! C’est que je n’ai pas encore réussi à… ». Pas du tout, sortez du résultat. Vous savez que l’émotion est présente dans votre valise, qu’il s’agisse de la joie, de la peur et des autres qui les accompagnent. Elle est là et ne partira pas et c’est sain qu’elle ne parte pas, vous en avez besoin, d’où la pertinence de leur souhaiter la bienvenue. 

Apprendre de ses émotions

Par conséquent, quand vos émotions se manifestent, apprenez encore d’elles au lieu de vivre un sentiment de déception en vous disant « je me suis encore mis en colère » ou « j’ai encore ressenti de la jalousie ». Reposez la question à vos émotions « que voulez-vous me dire ? Je vous informe que vous êtes les bienvenues. Je veux apprendre à vous respecter, à vous accueillir, à lâcher prise pour que vous soyez présentes. En effet, je tiens à vous fréquenter pour que vous vous manifestiez d’une manière qui… ». Je voudrais terminer là-dessus  « …qui soit en mesure de me faire grandir ». 

Vous pouvez poursuivre en parlant à votre émotion en lui disant « je sais que tu ne changeras pas tes manifestations d’un coup de baguette magique. Ce n’est pas parce que je souhaite que tu ne te présentes pas quand ma mère est présente et qu’elle me dit certains mots que tu seras absente. J’ai besoin de m’habituer, de m’entraîner, de me programmer autrement pour le faire. Je sais que jusqu’à la fin de mon dernier jour, tu seras dans mes bagages. D’ailleurs, je te souhaite la bienvenue dans mes bagages ».

L’exercice du miroir 

J’emploierai l’exercice qui suit pour vous donner un exemple. Je l’appelle l’exercice du miroir.

Vous avez sans doute vu un danseur ou un chorégraphe. Ils ont besoin, pour danser, de se placer devant un miroir. Pourquoi ? Parce qu’ils ne font pas confiance à leur simple perception de mouvement corporel. Ils ne se disent pas « comme je veux avoir le bras vraiment tendu, je le tendrais et ça suffira. Parce que comme je veux qu’il soit tendu il le sera ». Pas du tout. Ils utilisent le miroir comme un système de contrôle pour s’assurer que, leur volonté d’avoir le bras bien tendu correspondre à ce qu’il contrôle dans le miroir. En conséquence, la tension du bras se fait dans une recherche de contrôle d’attention accompagné par un contrôle visuel. 

Finalement, le danseur ou le chorégraphe, quand il est en mouvement devant son miroir, cherchera à s’assurer que ce qu’il veut réaliser se produise comme il l’attend. Vous ferez la même chose avec vos émotions.

Le miroir et le coach vont de pair

En conservant le même exemple du danseur devant son miroir, vous vous rendrez compte qu’il ne se retrouve pas sur scène après un seul entrainement face au miroir. Combien de jours et de mois devant le miroir avant de se produire en spectacle ? Combien de jours et de mois avant que vous perceviez que l’émotion de la honte, par exemple, ce manifeste avec le résultat que vous auriez voulu, en empruntant le chemin que vous auriez voulu ? Combien de temps d’entrainement avant que les émotions auxquelles vous êtes habitués ne prennent plus le chemin antérieurement emprunté

Rien ne vaut l’entrainement 

Vous avez besoin de vous entraîner. C’est dans l’entraînement que viendra le résultat. Bien entendu, le miroir sera mensonger, comme celui du chorégraphe. Mais parfois, cela suffit. Il arrive cependant que le chorégraphe ou le danseur ait besoin d’un coach. Cela ne signifie pas qu’il enlèvera le miroir pour le remplacer par un coach ou un accompagnant. Il complétera son propre travail avec une personne physique qui pourra l’accompagner dans sa démarche. Malgré son talent, il est conscient qu’un miroir ne renvoie que ce qu’il est capable de voir de lui-même. Un regard vivant extérieur ne remplacera jamais un miroir.

Vous voulez travailler sur vos émotions de manière plus efficace ? Vous pouvez vous placer devant le miroir et travailler avec lui. Mais si vous voulez travailler avec encore plus d’efficacité et passer certains paliers avec un «miroir vivant», conservez votre propre miroir et faites appel à un regard vivant.

En allant juste en haut de cette page, vous verrez que je peux vous accompagner. Je suis là pour ça et me ferai un plaisir de profiter de votre confiance, comme de nombreuses personnes en fait avant vous, pour vous accompagner.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine.

Bye-bye 

10 commentaires

  1. 👍 merci de cette belle invitation a l acceptation de soi. Un bel instant de bonheur !

    1. Author

      Je t’en prie. C’était un plaisir de voir que tu as pu profiter de ce podcast.

  2. Merci pour cet article, j’ai pris du temps pour le lire pour me demander où j’en étais dans l’acceptation de soi … un travail de tous les jours je crois ! J’ai progressé sur l’accueil des émotions, mais les fausses croyances aïe aïe !

    1. Author

      Magnifique d’apprendre que l’acceptation de soi est un chantier en cours. Poursuivez, surtout

  3. Merci beaucoup pour ces conseils, j’aime beaucoup l’analogie avec le chat et également tout simplement le fait d’accepter toutes nos émotions pour ce qu’elles sont, elles ne sont pas moi, je ne suis pas elles.

    1. Author

      Merci Nathalie, je suis ravi que ce podcast vous parle, tout comme l’analogie du chat.
      Bien à vous pour un bonheur sain

  4. « le bonheur n’est pas un résultat, mais un chemin, en soi. » cette phrase tiré de vôtre article, résume si bien. merci pour ces rappels. 🙏

    1. Author

      C’est avec plaisir. Si vous gardez cette phrase à vie, serez bien plus heureuse

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