177# Vous n’êtes pas ce que vous ressentez

vous n’êtes pas ce que vous ressentez

Le savez, mais le savez-vous vraiment ?

Je suis ravi de vous retrouver pour ce rendez-vous du jour qui continue sur les émotions avec cette volonté de s’arrêter sur l’importance de comprendre que vous n’êtes pas ce que vous ressentez.

Quand j’aborde cette question avec une personne qui partage sa difficulté à vivre la jalousie, la colère, la tristesse, la honte ou la déprime, elle a tendance à me regarder avec des yeux étonnés d’un air « mais, qu’est-ce qu’il dit le monsieur, là ? »

J’aime cette réalité qui dérange un peu, mais qui, quand on s’arrête sur la question, finit par devenir claire. On se dit « effectivement, c’est le cas ! ».

Vous n’êtes pas ce que vous faites 

D’ailleurs, avant d’arriver à comprendre ce que j’avance dans ce rendez-vous en affirmant que vous n’êtes pas ce que vous ressentez, je prendrai le pendant avec l’action. Ainsi, je vous infirme que vous n’êtes pas ce que vous faites

La plupart du temps, là encore, certaines personnes bloquent en se disant « quand même, quand un gars fait comme ça, c’est parce qu’il est con. Et à l’inverse, s’il fait ceci, c’est parce qu’il est intelligent ! ». Pourtant, ce n’est pas aussi simple que cela. La situation est bien plus complexe dans la mesure où l’on peut être très intelligent·e et faire quelque chose de complètement idiot, être très idiot·e et avoir des pointes d’intelligence et de génie. De même, on peut être très raisonnable et prendre des décisions complètement farfelues tout en étant très oh lé, oh lé et prendre des décisions fondées et réfléchies. 

Vous n'êtes pas ce que vous faites

Les gens ne sont pas ce qu’ils font

Vous voyez qu’il peut y avoir un fossé considérable entre l’être et le faire, et c’est tout à fait normal. Je trouve cela aussi interpellant quand, suite à un drame tel qu’un assassinat, en interrogent les voisins au sujet du présumé meurtrier, on les entende dire « c’était un gars très bien, vraiment. Il était sympathique, agréable, jovial et bienveillant. C’est un homme serviable. Je ne comprends donc pas qu’il ait pu étrangler sa femme et assassiner ses deux enfants ». C’est parce, qu’en réalité, on n’est pas ce que l’on fait. Et que, par ailleurs, ce que l’on fait ne nous détermine pas. En définitive, si Monsieur Intel a égorgé sa femme et assassiné ses deux enfants, cela ne signifie pas qu’il soit un monstre. 

Je sais qu’il est difficile d’entendre ce genre de propos, je le sais. Et c’est encore plus difficile à entendre quand les victimes sont des proches. L’étiquetage en «montre» est une stratégie aidant à la survie, elle permet de s’accrocher, de se liguer contre un mal qui le sera d’autant mieux si on le «monstrifie». Dans le même temps, la «monstrification» ne change rien à l’identité de la personne coupable de meurtre, dans le cas présent. Cette personne reste elle-même, bien humaine, à l’insu de ses actes condamnables. 

Peut-être avez-vous besoin de faire une pause, de crier ou de m’en vouloir. Laissez-vous aller à ce qui vous vient tout en prenant conscience de chercher à répondre à un besoin de justice. 

Souvenez-vous qu’un humain reste un humain, quoi qu’il ait fait. De la même manière, un humain ne devient pas un objet à piétiner parce qu’il a commis une faute, qu’il ressent la honte ou qu’il a été humilié.

Vous n’êtes pas ce que vous ressentez comme vous n’êtes pas ce que vous faites 

Peut-être ressentez-vous de l’humiliation, pour garder ce dernier exemple. Imaginez que vous êtes au travail, ou optez pour la situation de votre choix pour garder de la liberté d’implication dans ce que je partage avec vous maintenant. J’insiste pour que vous vous sentiez libre d’adapter le contenu de ce que je propose ici à votre situation même si, pour ma part, je prendrai l’exemple de la jalousie tiré au hasard. Mettez-vous ainsi en relation avec votre souvenir, celui dans lequel vous avez vécu l’humiliation. Ça y est, vous percevez l’émotion ?

D’ailleurs, si vous faites véritablement attention à ce qui se produit en vous, il vous est possible de la géolocaliser dans votre corps. Alors, repérez l’endroit où cette humiliation et ressentie par votre soma, votre corps, là où elle se trouve somatisée. Est-ce dans votre gorge, dans votre nuque, au niveau du ventre, au niveau des mains ou encore ailleurs. Pour que vous ayez la liberté d’utiliser l’émotion avec une adaptation bien concrète, je la personnaliserai en employant le pronom « je ».

Mon émotion et moi ne faisons pas un

Je ressens une émotion de honte. Vous notez que j’ai choisi une formulation dans laquelle je mets en avant le verbe ressentir. Cette émotion et donc ressentie par moi tout en étant différente de moi-même. Elle n’est pas moi, n’étant pas à mon bras, ma main, mon visage ou ma jambe. Il s’agit d’un ressenti qui se manifeste en moi, qui va, vient et disparaît. Mon bras, ma jambe, ma main ou mon pied ne disparaissent jamais. Ils sont là, présents en permanence. Ils appartiennent à mon identité. Souvenez-vous que vous n’êtes pas ce que vous ressentez.

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Dissocier le moi du ressenti

Quelque part, mon identité n’est pas effaçable alors qu’une émotion va et vient, elle n’est pas pérenne. C’est déjà une première étape pour comprendre que vous n’êtes pas ce que vous ressentez, sans pour autant nier la réalité émotionnelle. Je ne suis pas mon émotion de honte. Elle est une manifestation émotionnelle en relation avec une biochimie qui dépasse la capacité d’explication de neurosciences à ce jour. 

L’émotion se manifeste dans un ressenti corporel, dans une manière physique, physiologique dans ce que j’ai nommé le soma un peu plus haut, le corps. L’émotion ne m’appartient pas, par conséquent, je la ressens comme une chose qui se manifeste en moi tout en étant séparée de mon identité. Par conséquent, je ne possède pas cette émotion. Je n’ai pas (en possessif) honte, mais je ressens une émotion de honte. Quelle que soit l’émotion que vous avez choisi de sélectionner, qu’il s’agisse de la peur, de la tristesse, de la déception ou autre, prenez la mesure du fait que vous ressentez cette émotion en vous, dans votre corps physique comme dans votre mental, mais qu’en réalité, cette émotion n’est pas votre identité

effet du développement personnel

L’effet du développement personnel sur les émotions

D’ailleurs, tout à l’heure, j’ai pris l’exemple du pied, du visage, de la main qui est mon identité. Cela signifie que, si on m’enlève une main, on aura porté atteinte à mon identité. Or, si je choisis de travailler sur mes émotions et de les apprivoiser, comme je l’ai évoqué dans le rendez-vous qui s’intitulait « Contrôler nos émotions », mon émotion sera différente, un jour. 

Par conséquent, si dans un cadre professionnel on me dit « Pascal, je suis déçu de ton travail. Le dossier que tu m’as rendu est vraiment décevant ». Et que pendant 15 ou 20 ans, je me sentais blessé quand on formulait ce type de phrases. Dans une formulation irrationnelle habituelle, cela donnerait plutôt ‘j’étais blessé par ce qui m’était dit, j’avais honte j’étais humilié». 

Puis, avec le travail de développement personnel qui m’a conduit à prendre conscience du caractère irrationnel de ma lecture d’un tel événement, j’ai choisi, à présent, de ressentir autre chose. Il est donc tout à fait possible que mon employeur vienne me dire exactement la même chose et que j’aille le voir pour lui dire « j’apprécie que tu me donnes ton retour sincère. Qu’est-ce qui fait que tu te sens déçu ? Qu’est-ce qui aurait pu te satisfaire ? Qu’attendais-tu de ce dossier que je n’ai pas importé ? ». 

Vous voyez à présent que, un des résultats de ce travail personnel pourrait que je me sois détaché d’une potentielle blessure ou humiliation. Grâce à cette opportunité, je travaillerai pour améliorer mes compétences, apprendre des choses que je pensais maîtriser et que je maîtrise peut-être moins que je l’imaginais.

Vous voyez combien un travail sur soi peut être fait de manière à me permettre de modifier mon ressenti émotionnel qui, antérieurement, était de la honte et qui aujourd’hui peut être de la joie. Eh oui, vous n’êtes pas ce que vous ressentez !

Qu’est-ce qui (ou qui) a changé ?

Alors, dites-moi, ai-je changé ou est-ce que mon ressenti émotionnel a changé ? Il peut être positif de dire « tu as changé ». Puisqu’il est question d’une émotion, je n’ai peut-être pas vraiment changé, après tout. 

En réalité, c’est plutôt ma manière de choisir le ressenti émotionnel qui a changé. C’est d’autant plus probant que je suis conscient que l’émotion n’est pas attachée à mon identité. Je ne peux pas changer ma main, mon visage ou ma jambe. Ma main me transmettra les informations qu’elle a à me transmettre que l’objet soit touché par mon majeur, mon index ou mon auriculaire. 

Cela dit, vous pourriez pertinemment me dire que je peux éduquer la perception de mon toucher et en cela, apporter un changement. En effet, cela tient la route si ce n’est que, ma main n’a pas changé. C’est ma perception du toucher qui a changé. Quoi qu’il arrive, les milliers de capteurs sensoriels qui se trouvent au bout de mon doigt n’augmentent pas en nombre. Vous comprenez en cela que ces capteurs font partie de moi, de mon identité, contrairement à ma perception tout comme à mes émotions. 

Parce que vous n’êtes pas ce que vous ressentez, sur le plan émotionnel, vous pouvez choisir de ressentir autre chose que ce que vous ressentiez antérieurement.

La cible parfaite à parfaire

Je pense à une dame que j’ai accompagné il y a quelques années qui me disait qu’en présence de sa maman, c’était très difficile pour elle de se maîtriser. Elle était en situation de quasi-danger systématique quand elle se rendait au déjeuner hebdomadaire commun. Déjà, la première question était de chercher à comprendre pourquoi elle s’échinait à se rendre à ce déjeuner hebdomadaire alors qu’elle en ressortait à moitié «écrabouillée». 

Je rappelle que nous agissons toujours par intérêt. Par conséquent, si elle choisit cette option, c’est parce qu’elle y  trouve un intérêt même si c’est par masochiste. Cela fait partie des fonctionnements dont parle Lise Bourbeau dans son livre « Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même». C’est aussi peut-être une solution pour éviter d’avoir à supporter la culpabilité en cas de décès ou, plus évident encore, d’esquiver les critiques de sa mère. 

À chaque fois elle était présente à ce déjeuner hebdomadaire, sa maman paraissait équipée d’une sorte de mitrailleuse chargée de balles spéciales pour atteindre des cibles bien précises, présentes en sa fille âgée de plus de 60 ans. La maman avait donc pris l’habitude. Elle savait quelles balles employer. Elle savait à quel moment tirer et à quel endroit pour faire mouche quasiment à chaque fois. Tout cela étant possible uniquement parce que sa fille lui donnait l’impression de faire un avec ses émotions. Du coup, à chaque tir de la mère la touchait en la fichait par terre.

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Je ne peux pas changer, mais je peux changer mes ressentis

En reprenant mon allégorie physique, si quelqu’un tire une balle dans ma main, que ce soit dans les années 80, en 2020 ou en 2076, j’aurai mal ! C’est parce qu’il s’agit de ma main. Ma main = moi. 

Quand quelqu’un marche sur mon pied, je ne dis pas « c’est pas grave, c’est juste sur mon pied. Vous ne m’avez pas marché dessus ». Non ! Ça fait mal ! 

Par contre, en termes de ressentis émotionnels, si quelqu’un tire une balle émotionnelle en ciblant une de mes sensibilités comme s’il supposait que j’ai la même sensibilité qu’il y a dix ans, il est possible que ça fasse pschitt, flop ! Et c’est possible parce que j’aurais travaillé de manière à changer mon ressenti émotionnel. Entre autres, j’aurais enregistré « vous n’êtes pas ce que vous ressentez« . Je ne peux pas changer ma main, mais je peux changer mon ressenti émotionnel. Je ne peux pas changer ma perception de la douleur, mais je peux le faire avec mes émotions. Et encore, certains diraient qu’en travaillant avec certaines techniques on peut modifier le ressenti de la douleur pour en baisser l’intensité. C’est juste, seulement il est déjà intéressant d’apprendre à le faire en travaillant sur ses émotions. C’est notamment possible sous hypnose. 

Vous n’êtes pas vos émotions. Une expérience comme celle de cette femme de 60 ans avec sa maman peut-être concrète pour qu’elle comprenne qu’elle n’est pas à ses émotions. Par conséquent, elle peut arriver à un dîner dans lequel sa mère pourrait tirer à boulets rouges sans ressentir quoi que ce soit. 

Et à l’inverse, qu’elle lui dise « maman, as-tu l’intention de continuer à tirer avec une telle insistance jusqu’à la fin du repas ? Y a-t-il quelque chose que tu voudrais me dire et que tu as l’impression que je ne comprends pas ? Voudrais-tu me le formuler ? ». Ce peut-être une opportunité magnifique pour voir à quel point les choses peuvent changer. Finalement, vous réalisez que vous pouvez changer votre vie si vous arrivez à percevoir que vous n’êtes pas ce que vous ressentez. Génial !

ressentis de la main

Le secret réside dans un travail personnel

C’est génial uniquement si vous choisissez de passer à l’action, que vous prenez conscience du fait que vous souffrez d’une situation et que vous êtes responsable de l’émotion que vous ressentez.  

Certes, il s’agit d’une émotion que l’on vous a apprise à ressentir. Vous l’avez acquise à la naissance avec une part d’atavisme. On pourrait dire que c’est inné parce que c’est présent dans votre famille depuis des décennies, des siècles ou des millénaires. Peut-être que vos ancêtres se m’étaient en colère ou avaient honte dans telles ou telles situations, tout comme vous. Cela dit, ce n’est pas parce que vos aïeux faisaient cela que vous êtes tenu·e de le faire.

Et, qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? 

OK nous avons noté que vous avez appris cela depuis l’enfance. Maintenant, que voulez-vous vivre ici et maintenant ? Qu’avez-vous envie de vivre demain et après-demain ? Et l’année prochaine ?

Si vous voulez que le programme change ici et maintenant, demain, après-demain et l’année prochaine, vous savez que vous avez un changement à opérer ici et maintenant. Par voie de conséquences, votre avenir sera différent. Donc, si vous avez conscience de souffrir d’une situation présente, vous pouvez vous inscrire à l’entraînement pour valider combien vous n’êtes pas ce que vous ressentez.

Comment changer et faire en sorte d’accepter que les émotions ne sont pas votre identité ?

Je pense qu’avec l’image tirée du corps humain immuable qui ne peut pas changer tout en restant  avec vos émotions qui sont «muables», quant à elles, vous pouvez de manière consciente vous dire « oui, c’est vrai, je ne suis pas tenu de continuer à croire et à fonctionner comme je l’ai fait ces dernières années ». 

Vous pouvez choisir d’être heureux pour des choses qui ne vous rendaient pas heureux·ses. De la même manière, vous pouvez choisir d’être triste pour des choses qui vous rendaient heureux·ses. Vous pouvez choisir de ne plus être en colère pour des choses qui vous faisaient démarrer au quart de tour. Vous pouvez choisir de ne plus avoir honte, de ne plus être timide, d’être jovial·e, d’être moins jovial·e et plus réservé·e. 

Libre à vous, avec des outils mis à votre disposition dans l’univers du développement personnel, de travailler vers ce que vous voulez vivre. Vous pouvez également être accompagné·e par un·e coach·e ou un·e thérapeute pour aller plus vite. Si vous me faites confiance dans cette dynamique, je me ferai un plaisir de vous accompagner dans une reprogrammation de manière à vous aider à sortir de la spirale dans laquelle vous vous êtes installé·e.

Souvenez-vous que la souffrance est une douleur installée dans le temps 

Comment sortir de la programmation qui fait que vous avez encore devant vous de mauvais jours dans lesquelles vous vivrez les émotions comme vous les avez vécues dans le passé ? C’est justement le travail que je réalise avec vous sur Heureux présent. Je ne peux pas vous le développer en quelques minutes puisqu’il existe toute une méthodologie, une approche est un travail d’écoute qui s’avère nécessaire. J’insiste vraiment pour vous informer du fait que c’est possible. C’est la bonne nouvelle !

ressenti du visage

Le scoop

À la rentrée, vous entendrez le témoignage d’une personne que j’accompagne. Elle a vu des modifications rapides et fortes grâce à Heureux au présent. Elle se reconnaîtra sans doute en lisant cet article ou en écoutant le podcast. Je l’enregistrerai afin que vous voyiez comment il est possible de progresser. Ce sera une manière de vous montrer que je ne veux pas vous jeter de la poudre aux yeux. Quand j’affirme que vous pouvez augmenter votre bonheur et réduire certaines souffrances que vous vivez actuellement, c’est réel. Ce dont je vous parle est réel. 

Des dizaines et des dizaines de personnes l’ont vécu avec Heureux au présent. Des millions d’autres le vivent chaque jour sur la planète. Elles travaillent sur elles-mêmes pour développer leur bonheur. Ainsi, elles font en sorte que ce qu’elles expérimentent maintenant corresponde à ce qu’elles ont choisi de vivre. Ou, à moindre mesure, de ne pas forcément subir ce qu’elles subissaient jusqu’alors. Elles vivent ainsi les choses autrement. Est-ce plus clair pour vous qu’en j’affirme que vous n’êtes pas ce que vous ressentez ?

Vous avez entre vos mains une opportunité pour avancer, changer et vous ressembler davantage. 

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine.

Bye-bye  

Photographie : Pexels

6 commentaires

  1. Merci pour les images et exemples utilisés qui permettent de bien comprendre la distinction entre ce qu’on est, sa propre identité et le ressenti des émotions.

    1. Author

      Je t’en prie, Edna. Je souhaite vivement que cela te soit profitable.
      Au plaisir





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