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La clé d’une joie à semer
Aujourd’hui, nous allons pratiquer l’autodérision. Il s’agit vraiment d’une capacité à rire de soi-même. Que veut-on dire quand il est question de pratiquer l’autodérision ?
Notons que la dérision est la capacité à regarder certaines choses en les considérant comme dérisoires. Cela met en évidence la nature que nous avons à juger de grave ou pas grave bien des choses que nous vivons. Plus la chose nous paraît grave et moins on a envie d’en sourire. Plus on est en mesure de prendre du recul, de la trouver peu grave, et plus on peut en rire ou en sourire.
L’avis ses autres ne compte pas dans l’autodérision
On ne passera pas par le vote. Quel que soit l’avis des autres, on déterminera le grave ou pas tout comme le drôle ou non. On passera par une forme de dictature en déterminant que la chose n’est pas suffisamment grave pour en pleurer. On l’utilisera donc pour bâtir de la joie.
Autodérision n’est pas moquerie
Cela n’a rien à voir avec de la moquerie. La moquerie est une action qui a pour but de rabaisser quelqu’un. L’humour est une démarche qui a pour but de rire de quelque chose ou de quelqu’un sans toucher à son intégrité.
Je ne cherche pas à vous inciter à vous moquer de vous dans une approche de jugement, mais à rire de vous sans aucun jugement. Justement, on va se positionner hors jugement. On est là dans l’autodérision dans laquelle on va nuancer la notion de grave ou pas grave.
J’aborderai l’autodérision sous trois angles avant de vous proposer un exercice.
Faire corps
1. La première raison pour laquelle je vous incite à l’autodérision et qu’elle pousse à l’immersion de soi dans une masse. Par conséquent, on va sentir une sorte de solidarité avec les autres. On va faire corps avec eux. Parce que c’est le cas, on ne va pas s’isoler en pensant « je suis le seul à être capable de faire cette bêtise-là », on va plutôt penser « il y en a sans doute plein qui l’ont faite, je ne suis pas tout seule ».
Par conséquent, on va se positionner dans l’inverse de la comparaison négative. Et cette capacité de faire corps nous fera appartenir à l’espèce humaine avec une charge émotionnelle et une forme de rationalité qui nous ramènera à une réalité qui est que « je suis exceptionnel comme nous le sommes tous ».
On est tous exceptionnels et en même temps tous humains. J’écoutais une chanson de Francis Cabrel il y a quelques jours qui s’intitule « Des hommes pareils ». Il explique bien combien nous sommes des hommes identiques les uns aux autres, quelles que soient nos origines différentes, nos cultures, nos couleurs de peau, nous sommes des hommes pareils.
Dans cette démarche d’immersion de soi, dans le corps, qu’est l’humanité, on accepte de faire partie de ce qui se plante intégrant que beaucoup se plante aussi. On a fait une chose bizarre, on a répondu faussement à la question qui nous a été posée, on a été en deçà du niveau escompté, notre plat n’a pas été raté et… on est capable de faire corps avec ceux qui vivent des expériences similaires ou approchantes.
Libérez-vous de la comparaison affectante
2. Le deuxième point qui émerge, quand on fait preuve d’autodérision, c’est que l’on constate une baisse de la comparaison affectante. Il s’agit là de cette comparaison qui touche à notre émotion et qui fait que l’on se sent isolé, petit, loin de tous les autres. Vous voyez que l’on est là dans une position du point précédent. Ici, on se retrouve tout seul, perdu au fond de la cave, convaincu que l’on est le seul sur la planète à avoir été incapable de faire ce qui était attendu.
Avec l’autodérision, on sentira la baisse de la comparaison affectante. Et même s’il y a comparaison, la charge émotionnelle attachée sera bien moindre.
«Je ne suis pas le seul à avoir raté et n’est pas la mer à boire.» Vous souvenez-vous tout à l’heure que j’abordais la notion de grave pas grave ? Dans cette capacité à faire tomber la charge émotionnelle, on acceptera la chose comme elle est. Et puisque l’impact est moindre en termes de charge émotionnelle, la pression sur l’estime de soi a également diminuée.
Et finalement, puisque l’on adopte une manière de penser qui s’approche de « c’est comme ça » on pourra vivre la situation avec un plus grand détachement.
La prise de distance
3. Cela introduit le troisième point qui émerge quand il est question d’autodérision. Il s‘agit de la prise de distance. On peut l’appeler le lâcher-prise, comme c’est la mode en ce moment.
Il s’agit de la capacité à accepter la situation comme elle est, reprenant le « c’est comme ça » que je viens d’évoquer.
On prendra la réalité au premier degré en réduisant considérablement la charge émotionnelle, donc en réduisant la comparaison affectante. On refusera alors d’en faire une affaire personnelle.
J’en profite pour vous renvoyer vers le livre très intéressant de Don Miguel Ruiz « Les quatre accords toltèques ». Si vous n’avez pas encore lu ce livre, je vous encourage à le faire d’autant que vous comprendrez des repères, ce que je veux dire quand il est question de ne pas en faire une affaire personnelle.
L’avantage, en plus, en lisant ce livre, est que vous serez en mesure de regarder votre vie en faisant preuve de plus de lâcher-prise. Quand je parle du livre de Miguel Ruiz, je dis régulièrement de ne pas s’arrêter à l’introduction de son livre. Regardez-là comme un passage obligé qui vous permettra de comprendre le contexte dans lequel ces quatre accords ont été conçus sans forcément chercher à adhérer à la philosophie ou à la spiritualité de cette peuplade Toltèque. Nourrissez-vous malgré tout de ce contenu très enrichissant.
Place à l’exercice pour vivre l’autodérision
Pour vous aider à la pratiquer, je vous propose l’exercice suivant. Prenez simplement le temps de télécharger l’affiche que j’ai mise juste en dessous pour la remplir et la coller sur votre cahier de vie.
Il vous suffit de mettre dans le cercle central l’exemple d’un événement que vous avez vécu pour lequel vous avez ressenti de charge émotionnelle négative d’intensité légère moyenne. Ne choisissez pas un événement à l’intensité émotionnelle élevée sans être accompagné.
Une fois que vous avez identifié cet événement, notez-le dans le cercle événement, au centre du schéma.
Ensuite, remplissez les trois espaces qui se trouvent autour du cercle pour relire votre expérience passée avec ce qui était potentiellement drôle dans ce que vous avez vécu et que vous n’étiez pas en mesure de voir à l’époque. Maintenant, regardez-là d’en haut sans être l’acteur principal de cette expérience passée. Ensuite notez dans la colonne correspondante ce que vous avez trouvé absurde ou burlesque de votre expérience. Enfin, dans la colonne correspondante, notez ce que vous avez découvert de vous, de ce qui était présent ou de l’expérience en elle-même et qui porte à sourire.
Rappel important sur les émotions
Je vous rappelle qu’il existe cinq émotions de base :
- Joie
- Colère
- Peur
- Tristesse
- Honte
La première émotion est considérée comme positive, communément, même si, sur le plan rationnel, aucune émotion n’est négative ou positive. Adoptons donc l’accord général de l’émotion positive pour cet exercice.
Les quatre émotions suivantes sont donc considérées comme négatives.
Quand vous vous sentez blessé par une situation, que vous ne faites pas preuve d’autodérision, c’est que vous êtes allés piocher dans une des quatre émotions négatives.
Pour faire preuve d’autodérision, vous avez besoin d’aller piocher dans l’émotion de joie. Gardez donc à l’esprit que l’objectif de cet exercice est de faire émerger de la joie.
Pour vous aider, souvenez-vous qu’une émotion déclenche une action. Une des actions les plus faciles d’accès dans le domaine de la joie est le sourire ou le rire. Par conséquent, dans le remplissage des différents points de cette fiche exercice, cherchez ce qui est drôle, ce que vous avez découvert et qui est absurde ou burlesque au point de déclencher chez vous un sourire ou un rire.
Après cet exercice, si vous voulez travailler sur une émotion dont l’intensité est élevée (une grosse tristesse, une culpabilité ou une forte honte…), sachez que vous pouvez-vous rendre sur la page Prenez rendez-vous vers le bonheur de manière à faire cet exercice avec moi. Ne le faites surtout pas seul, isolé dans votre coin, s’il vous plaît. Soyez accompagné pour cela, ok ?
Je vous dis à demain