114# Faut-il travailler dur pour changer ?

est-ce dur de changer

La croyance capable de vous couper l’herbe sous les pieds

Je suis persuadé que vous faites aussi partie de ceux qui se posent la question « faut-il travailler dur pour changer ?». Si vous êtes là, j’espère que c’est vraiment par volonté de travailler à votre bonheur, au-delà de la curiosité potentielle. Qu’il en soit je vous souhaite la bienvenue.

30 jours pour être heureux 

Avant de commencer ce rendez-vous, je veux vous annoncer un événement pour les 30 jours qui sont devant nous. Chaque jour, pendant 30 jours, je publierai un rendez-vous par jour. J’ai décidé de les appeler « 30 jours pour vivre heureux ». Je vous donnerai donc des éléments tous les jours, en cherchant à être concret, pour travailler à votre bonheur. Mon objectif est qu’il n’y ait pas un jour pendant lequel vous ne travaillerez pas. Vous recevrez des éléments, des exercices, des défis pour faire en sorte que, jour après jour, vous fassiez monter votre impression de plusieurs crans. 

Si vous passez par une période de dépression, de déprime ou de mal-être, c’est 30 jours sont pour vous. Si vous êtes déjà heureux, vous pouvez utiliser ces 30 jours pour augmenter votre capacité à vivre heureux. Vous pourrez donc utiliser les outils que je vous donnerai pour y parvenir. 

Je vous donne donc rendez-vous dès la semaine prochaine. C’est 30 jours pour être heureux sont pour vous. 

Pourquoi une telle obsession pour le devoir ?

Alors maintenant directement dans le sujet : faut-il travailler dur pour changer ?

Il y a plusieurs éléments dans cette question. La notion d’obligation, l’idée du travail, la qualification de la difficulté du travail et enfin la notion de changement. 

Je m’arrêterai d’abord dans l’ordre en répondant directement à la question « faut-il ? ». Je réponds non. Il est très rare que je réponde de but en blanc à une question. J’aime bien creuser et vous amener à réfléchir, mais là, je peux vous donner mon avis sans réfléchir. Mais, là, sur un sujet qui est aussi clair je dis qu’il n’y a aucune obligation à travailler dur pour changer.

Ceux qui connaissent bien Heureux au Présent savent qu’il n’y a aucune obligation dans les exercices que je vous donne rendez-vous après rendez-vous. Au lieu de vous donner des devoirs, je vous donne des pouvoirs. Parce que le devoir a le très gros inconvénient de nourrir une possible culpabilité. Notamment, quand on a l’impression de ne pas avoir changé ou de ne pas avoir changé aussi vite au niveau que l’on aurait attendu, on commencera sans doute à se dire que « c’est parce que je n’ai pas fait mes devoirs correctement… ».

En fait, nous avons passé tellement de temps sur les bancs de l’école avec cette manière d’être évaluée en permanence, de vivre une vie de noter que nous avons tendance à rester dans ce travers. Je mets d’ailleurs sur ce blog le lien vers le livre de Idriss Aberkane dans lequel il dénonce cette manière de fonctionner qu’il appelle justement la vie notée. Si vous ne connaissez pas ce livre, suivez ce lien pour le lire. Vous verrez à quel point il est enrichissant pour participer à créer votre bonheur.

Dans son livre, il explique combien la vie notée participe à tordre notre capacité à percevoir notre propre vie humaine. Et cette distorsion se fait par une habitude nourrie de placer ce que nous vivons dans des cases et dans des grilles d’évaluations. Quand j’entends cette question « faut-il travailler dur pour changer », j’entends cette idée de la vie notée qui assoit l’obligation. Et dans cette perspective-là, si on ne fait pas ce qui est obligé, on risque fort de nourrir une culpabilité. Peut-être même, pouvons-nous nourrir une impression de ne pas en faire assez. Nous sommes donc dans une forme de contrainte de laquelle je voudrais que vous vous libériez. 

Sortez de cette contrainte pour sortir de l’obligation. Vous n’avez aucun devoir, aucune obligation. Je me réfère à l’excellent travail de Marshall Rosenberg dans son livre intitulé « les mots ce sont des fenêtres ou bien ce sont des murs » qui avance sur cette notion d’obligation. Vous êtes obligé de tellement moins de choses que vous l’imaginez que je voudrais que vous vous affranchissiez de cette notion d’obligation. 

travailler dur pour changer

Changer fait partie du programme

D’abord, il n’y a aucune obligation à travailler pour changer. Vous pouvez donc changer sans travailler. J’entends certains parmi vous se dire « qu’est-ce qu’il raconte, ce Pascal. C’est du grand n’importe quoi ! ». Et bien, je vous annonce que, sans faire quoi que ce soit, vous changez. Chaque minute, chaque seconde, chaque heure, chaque jour, chaque mois et chaque année vous changez. C’est ainsi parce que vous êtes vivant. Vous êtes donc inscrit dans un programme de changement perpétuel.

Changer sans obligation est bien plus fécond

Oui, mais, me direz-vous, « je ne change pas dans le sens de ce que je voudrais ! » Donc, «faut-il travailler dur pour changer ?» pourrait conserver sa pertinence, dans votre réflexion, quand il est question de viser un objectif particulier. Je ne répondrai pas immédiatement à la question, mais d’abord, j’insiste pour que vous sortiez de cette notion d’obligation en intégrant que vous êtes inscrit dans un changement naturel et permanent. Cela fait partie de votre identité humaine.

Pour que le changement ne s’opère pas, il faudrait y faire obstacle. Donc, laissez faire les choses sachant que vous changerez puisque vous changez quotidiennement. 

Il n’y a aucune obligation. Et même s’il est question de changer dans la direction de ce que vous voudriez, il n’y a pas d’obligation à vouloir changer pour atteindre un objectif. Mieux vaut aspirer à changer, choisir et désirer changer que d’être obligé de changer.

Changer par choix ! C’est top

Dans un autre blog que je tiens et qui s’appelle « couple heureux », je dis « ne changez surtout pas pour faire plaisir à votre conjoint ».  Le changement soumis à obligation est le changement le plus éphémère, le plus dommageable que l’on puisse connaître. On n’est pas dans une perspective de progression, quand on accueille le changement comme une obligation. On n’est pas non plus dans une démarche de maturité, de développement de soi. Au contraire, on prend la direction d’un enfermement, quand on intègre le changement comme une obligation.

Choisissez de vous installer dans le pouvoir 

Vous avez sans doute passé l’âge des devoirs. Sortez de cette dynamique-là pour entrer dans le domaine du pouvoir. Notamment, vous pouvez choisir de changer en l’accueillant comme un du pouvoir (et non comme un devoir). Vous pouvez désirer changer.   

Je pense à une connaissance qui a des accès de colère. Quand elle s’emporte, elle est très violente verbalement. Même pour une personne qui vit ce genre de débordements, je ne lui demanderai pas de sentir une obligation de changement. En fait, on sait d’avance que le changement sera un échec s’il est inscrit dans le devoir. Le système judiciaire carcéral le sait mieux que nous ! Le changement sera beaucoup plus enraciné si la personne envisage de le faire parce qu’elle se sent elle-même tellement dérangée par sa situation qu’elle choisit finalement de changer. 

Choisissez, désirez, aspirer à changer sans vous sentir obligé de changer est un des gages de succès vers le changement. 

Après ce premier point, dans lequel je pense avoir été clair, je vous incite à poser vos questions éventuelles au bas de cet article, dans les commentaires. 

Vous avez changé donc, vous changerez

Est-on obligé de travailler dur pour changer ? Je propose de m’arrêter sur cette idée de travailler dur à la fin de cet article pour focaliser mon attention sur le changement.

J’ai déjà dit que le changement est inscrit dans une réalité naturelle, sans désir, sans aspiration aucune et sans projet. Que vous y réfléchissiez ou pas, vous changez et changerez. 

Êtes-vous conscient de changer ? Si ce n’est pas le cas, j’aimerais que vous le soyez. C’est quand même encourageant de se rendre compte que l’on a changé. 

Vous vous souvenez que, quand vous étiez enfant et que vous vouliez marcher, vous avez fourni du travail pour arriver à changer au point de réussir à marcher. Ce n’était pas un travail dur, au passage, et vous avez changé. D’ailleurs, vous avez appris à danser, à compter, à lire, à conduire, à manger des choses que vous n’aimiez pas, à jouer à des jeux ou à pratiquer des sports que vous ne connaissiez pas. 

Par conséquent, vous avez changé et vous changerez. Vous êtes naturellement inscrit dans cette dynamique. Comme vous avez su acquérir de nouvelles capacités, vous le ferez également sans forcément que cela implique une notion d’effort. J’y reviendrai.

Notons que vous avez également perdu certaines capacités. La notion de changement est inscrite en vous aussi dans cette direction-là.

Etes-vous conscient d’avoir changé ?

Je vous repose la question : « êtes-vous conscient d’avoir changé ?». Si vous ne l’êtes pas, je vous encourage à prendre la mesure des changements qui ont été les vôtres. Ce sera pour vous l’occasion de prendre conscience de ce que vous viviez de telle ou telle manière il y a trois ou cinq ans et de l’évolution par rapport à votre présent.

Vous avez changé. Par conséquent vous changerez. Nul n’est besoin de savoir si vous avez changé en bien ou en mal. Prenez juste connaissance de l’information, du fait que vous changez et que vous changerez. C’est donc normal que vous vous inscriviez dans cette démarche puisqu’elle est inscrite dans votre programme intérieur. 

Attention ! Ne cherchez pas à changer pour être comme un autre. Vous ne changerez pas comme les autres ont changés mais comme vous-même changerez. Ayez pour objectif de changer pour être vous-même. Vous changez, donc vous changerez. 

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Comment prendre conscience de nos changements ?

C’est exercice est possible on se repassant le film de certains passages de notre vie. Un des meilleurs moyens de re-visionner le film est d’utiliser un cahier de vie. J’en parle dans de nombreux rendez-vous. 

Il est une opportunité pour écrire ce que vous vivez, ce que vous pensez, ce qui est heureux et difficile pour vous. Vous pourrez également y écrire ce qui fait l’objet de votre gratitude et de vos ingratitudes, vos souffrances et défis. Ce sera également le recueil de vos difficultés et projets. Et quand vous feuilletterez ce cahier pour voir ce que vous avez écrit il y a quelques mois ou quelques années, vous prendrez connaissance de vos changements multiples. 

En effet, vous ne pensez pas la même chose qu’il y a 3 ou 15 ans. Vous n’avez plus le même regard sur vous-même sur ce que vous trouviez génial ou moche de vous-même. Et c’est valable également sur des éléments qui n’ont rien à voir avec vous. Vous avez les moyens de constater ce qui a changé si vous possédez un album photo symbolique qui vous permet de suivre vos propres évolutions.

Que votre cahier de vie soit votre album. Faites-en le témoin de votre évolution et de votre cheminement. Il est le lieu dans lequel vous êtes vraiment vous-même sans vous mentir. Et vous le ferez parce que vous avez compris qu’il était un moyen de découvrir qui vous êtes et d’être témoin de votre évolution. Grâce à lui, vous verrez à quel point vous changez. 

Travailler dur pour changer !

La plupart du temps, quand il est question de travailler dur pour changer, on a tendance à avoir une arrière-pensée du besoin de volonté pour y parvenir. On continue, par ce biais, à nourrir l’idée que ceux qui ont de la volonté y arriveront plus facilement que les autres. 

Cette pensée est un super carburant de mensonges versé dans son moteur de croyances. Et une des voies de conséquences de cette pensée est que l’on se dit « comme je n’ai pas la volonté de travailler dur, que c’est trop pour moi, je n’y arriverai pas, n’ayant pas la même capacité que certains. Lui ou elles ont de la chance. Moi, je n’ai pas cette chance. Je n’ai pas cette volonté et cette capacité à travailler dur. » 

Finalement, cette idée de travailler dur peut servir d’échappatoire. Je mets de côté la notion d’excuse qui peut être une stratégie dans le but de gruger. Là, on est dans une échappatoire qui peut être complètement inconsciente. Elle prend la forme d’une issue de secours mental. Un peu plus profond, parce que plus inconscient, que l’excuse. L’installation dans cette échappatoire permet d’éviter de se retrouver en situation d’échec. 

L’exemple qui parle

Exemple : « Si je n’ai pas la volonté et que je n’y arrive pas, ce n’est pas parce que je n’ai pas la capacité, mais parce que je n’ai pas la volonté. Comme la volonté n’est pas donnée à tout le monde de la même manière, je n’ai pas de chance. N’ayant pas cette chance, ce n’est donc pas de ma faute. » 

Cette stratégie inconsciente peut être une manière d’éviter la culpabilité. Parce qu’avec tout cela, on a tendance à confondre, « ce n’est pas de ma faute » et « je suis responsable ». Pourtant, je demande de faire la différence entre responsabilité  et culpabilité. Ces deux notions peuvent être complètement séparées. On peut être responsable sans être coupable et coupable sans être responsable. Je vous laisse y réfléchir sachant que je l’ai déjà évoqué. 

Revenons sur la notion de « travailler dur ». N’utilisez pas la difficulté potentielle d’un travail comme une échappatoire. L’avantage de penser que travailler dur est nécessaire pour changer à vraiment l’intérêt de nourrir les croyances qui ressemblent à « ce n’est pas pour moi, c’est trop difficile pour moi, je n’y arriverai jamais et je n’ai pas de bol… ». 

Par contre, quand on est en mesure de répondre « non » à la question « faut-il travailler dur pour changer ? », on se rapproche d’une capacité à envisager le changement comme une réalité à notre portée. 

Du coup, la question n’est plus de focaliser sur la difficulté. En se libérant de la possible difficulté, on s’interrogera davantage sur la possibilité en se disant « peut-être que je peux ! »

Changeriez-vous s’il était facile de changer ?

Que répondriez-vous à cette question ? Si j’enlève la notion de difficulté aux changements que vous envisagez. S’il était facile de changer, changeriez-vous ? 

Si vous avez tendance à grignoter, vous le faites parce que ça vous fait du bien. Vous aimez ça. Vous prenez conscience de ne pas arriver réfréner vos accès boulimiques. D’ailleurs, jusqu’à maintenant, vous avez évoqué le fait que c’était trop dur pour vous d’arriver à maîtriser vos pulsions d’appétit. Supposons maintenant qu’il ne faille pas travailler dur pour arriver à stopper vos accès boulimiques. Seriez-vous d’accord de changer ? 

On pourrait prendre un autre exemple comme celui d’arriver à cesser de vous dénigrer. Vous avez tendance à vous dire « je ne vaux rien, je suis nul, je suis minable. Je suis incapable de toute façon, je suis moche. Et en plus, je n’y arriverai jamais ». C’est vraiment trop dur de changer et d’envisager de formuler les choses autrement en pensant « je peux y arriver. Et puis, finalement, je ne suis pas si moche que ça…». S’il était facile pour vous de cesser de vous dénigrer, de vous flageller et de vous minabiliser, seriez-vous prêt à changer ? 

Attention ! Ce n’est pas forcément évident. Parce que du coup, si c’est à votre portée et que vous vous rendez compte que vous pouvez vraiment changer, vous vous diriez peut-être « ce n’est pas parce que c’est difficile pour moi que je ne change pas. C’est parce que ça ne branche pas du tout. Le confort dans lequel je suis actuellement (qui inclut les inconvénients à mon habitude présente) me convient tout à fait. Ma situation me procure certains bénéfices et des bénéfices certains ». 

Lisez / écoutez : Nous agissons toujours par intérêt

Ma réponse est claire : « non, il ne faut pas travailler dur pour changer »

Je voudrais que les choses soient bien clairs. La réponse à la question « faut-il travailler dur pour changer » est « non ! Désolé de vous l’apprendre ». Il n’est pas question de focaliser sur la difficulté du travail. 

D’ailleurs, comment mesurer la difficulté ou l’effort nécessaire pour changer ? Comment pouvez-vous faire cela ? Comment savoir que telle personne a besoin de moins d’efforts pour changer que vous-même, dans le même domaine ?

« Pour cesser de regarder des films pornos, c’est beaucoup plus facile pour mon collègue que pour moi ! Il a beaucoup plus de volonté que moi. »  Comment faites-vous pour mesurer la force de cette difficulté ? Comment mesurer la force et la difficulté d’une personne qui a des accès de colère pour affirmer qu’il est beaucoup plus facile pour lui de se mettre moins fréquemment en colère que pour vous-même ? «C’est bien plus facile pour elle de faire des économies que pour moi ! Moi, je dois faire beaucoup plus d’efforts qu’elle. Je dois travailler beaucoup plus dur qu’elle pour changer ».

Pouvez-vous me dire quels moyens vous utilisez pour évaluer tout cela ?

Les critères d’évaluation de la difficulté d’accès aux changements 

Peut-être serait-ce lié à son éducation, à son milieu social ou socio-économique. Peut-être est-ce dû à son profil ou… Cessez de rajouter des échappatoires, de trouver des excuses ou des moyens bizarres. Vous n’avez aucun moyen rationnel pour mesurer la force ou le travail à fournir pour changer. Aucun. En croyant cela, on s’installe dans une réalité complètement subjective, irrationnelle. On vit dans son film ou dans son mythe.

Prenons un exemple. Vous vous souvenez des cours d’éducation physique et sportive au collège ? Comme beaucoup d’élèves, vous avez pratiqué la discipline qui s’appelait le cross (course à pied). Elle consistait à faire des tours de stade en courant. À la fin du trimestre, le professeur donnait une note sur votre activité sportive. Il était capable de vous donner 12/20 ou 15/20 ou encore 5/20… Parce que le prof avait évalué tous les élèves de la classe, quel que fût leur nombre, dans ce qu’on appelait une activité d’endurance, sur des critères qui étaient les siens et, pour certains, édictés par l’éducation nationale.

Comment un professeur peut-il évaluer des élèves issus de milieux complètement différents, dotés de morphotypologies complètement différentes avec des capacités physiques complètement différentes, sur la même grille en donnant une note sur une échelle de 1 à 20 ? Malgré toutes les réflexions menées, je ne peux pas répondre à cette question. Vous comprenez l’absurdité de certaines évaluations ?

changer en couple c'est dur

L’évaluation biaisée 

Un des inconvénients de s’être habitué à ce fonctionnement est que nous l’avons transposé à notre vie quotidienne. Par conséquent, ayant grandi, vous avez eu tendance à fonctionner de la même manière. Je vous parle de l’éducation physique dans l’exemple que je viens de mentionner mais c’est valable pour les mathématiques, le français ou l’apprentissage de langues étrangères. Comment peut-on mesurer la difficulté d’un élève ? Comme je l’ai déjà dit dans certains rendez-vous, un élève peut avoir une note de 5/20 correspondant à un excellent résultat compte tenu de son point de départ et de son point d’arrivée qui conduit à cette note-là. À l’inverse, un élève peut recevoir  un 20/20 en rendant un travail médiocre compte tenu de ses bases d’acquisition et du travail fourni pour obtenir cette note-là. Dans ces cas-là, 20/20 devient une note médiocre.  

N’étant pas en mesure d’évaluer la difficulté de l’élève et l’effort fourni par ce dernier, il est de la même manière très difficile d’évaluer le travail à fournir pour envisager un changement. Il est donc utopique d’estimer la difficulté pour envisager un changement. Pour l’un, un résultat donné est trop difficile alors que pour l’autre il sera trop fastoche, comme disent les enfants. Qui a raison ? Les deux ! Et qui a tort ? Les deux. En fait, la notion d’échelle ne peut pas être considérée pour évaluer la difficulté d’un travail à fournir comme d’un travail fourni.

Oubliez donc la notion de difficulté. Regardez plutôt autre chose. Pour vous aider, je vous donnerai trois éléments à considérer.

Première étape : viser l’accès adapté

Finalement, je détournerai mon regard de la difficulté pour voir si ce que j’envisage me correspond.

Pour le savoir, j’ai besoin de savoir qui je suis. Ainsi je vais apprendre à connaître mes valeurs, ma vision de la vie, le regard que je pose sur la vie. Cela me permettra de faire en sorte que le choix que je ferai correspondra à qui je suis. Évidemment, je ferai en sorte que mon accès soit adapté en fonction de qui je suis.

Cela me permet de me détacher du regard que les autres auront sur ce que je suis en train de faire. Une manière certaine de prendre de la distance avec la critique. C’est aussi un moyen d’éviter d’évaluer mon évolution sur la seule base d’une grille d’évaluation extérieure et moi-même. 

Comment ces personnes extérieures pourraient-elles savoir si l’accès est adapté à ma personne étant donné que je suis la personne qui me connaît le mieux ? (Pour autant que je fasse un réel travail pour apprendre à me connaître ! Quoi qu’il en soit, il est très peu probable qu’une personne me connaisse mieux que moi-même, incluant mes propres parents. Ils ne savent de moi que ce que j’accepte de leur montrer. Jamais qui je suis vraiment au fond de moi) normalement. 

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Pour apprendre à me connaître, j’ai besoin de travailler sur moi-même. J’ai besoin de me fréquenter, de me regarder en utilisant mon cahier de vie pour voir ce que je pense, où je vais, ce que je pense de ce que je fais. Grâce à cela, je peux regarder mes valeurs, ma vision de la vie, mes limites et ce que je voudrais vivre au-delà de mes limites, etc.

Vous êtes donc censé être la personne qui vous connaît le mieux. À partir de là, vous pouvez viser accéder à ce qui est adapté pour vous dans votre perspective de changement. Vous le ferez en ayant complètement abandonné la notion de difficulté. On est très loin de cette notion-là, à présent. Ce qui compte est que ce soit adapté à vous. Si c’est le cas, cela vous correspond forcément.

À partir du moment où cela vous correspond, on peut passer à l’étape suivante qui est de vous poser la question : par où commencer ? 

II. Deuxième étape : Par où commencer

La réponse est simple : commencez à votre niveau, pas à celui de quelqu’un d’autre ou demandé par un autre qui vous dirait « mieux vaut que tu commences par là ! » Commencez à analyser la situation pour savoir quelles sont vos compétences, vos aptitudes, vos savoirs, vos savoirs-faire et vos savoirs faire-faire. Prenez connaissance de votre niveau de connaissances pour commencer à changer à votre niveau. Ne cherchez pas à commencer plus haut ni plus bas que votre propre niveau. 

Si vous commencez à travailler en deçà de votre niveau, vous serez conscient de ne fournir aucun effort. Vous saurez ne pas entrer dans un processus de changement puisque vous savez déjà faire ce que vous faites. Il s’agit d’un domaine que maîtrisez déjà complètement. Vous êtes donc en train de vous mentir à vous-mêmes en participant à faire dépérir une partie de votre propre estime. Mieux vaut donc commencer à votre niveau en toute honnêteté.

Une seule marche à la fois

Vous voulez commencer au-dessus de votre niveau ? D’accord, mais une seule marche au-dessus de votre niveau actuel.

Si je prends la symbolique de l’escalier, ne vous projetez pas en envisageant de franchir les étapes en montant les escaliers quatre à quatre. Commencez par une marche après l’autre. Une seule marche. « Oui, mais c’est trop fastoche ! direz-vous ». On s’en moque ! Commencez par une seule marche. Si vous avez franchi rapidement la première marche, la suivante vous attend déjà. Vous la franchirez donc plus tôt. Qu’importe la notion de difficulté, nous l’avons jeté aux oubliettes depuis un bon moment. Le principe consiste à avancer sans tenir compte de cet aspect. 

Dès que vous avez franchi la marche suivante, passez à la suivante. Faites tout cela sans tenir compte de la rapidité  ou de la difficulté (je ne radote pas, j’insiste ;-). Faites uniquement un pas après l’autre. Quand vous marchez, vous ne pouvez pas faire cinq pas à la fois. Vous êtes contraint de faire un pas à la fois même si votre pas est plus grand ou plus petit que le précédent. Il n’y a rien de plus difficile à faire un petit ou un grand pas. Faites le pas que vous savez ou voulez faire.

En utilisant cette méthode, que vous pratiquez depuis tout petit, vous avez déjà parcouru plus de 150 km, sans aucune difficulté. Et ça depuis de nombreux mois. Vous ne vous en êtes pas rendu compte puisque vous l’avez fait un pas après l’autre ! En estimant que la distance moyenne d’un piéton est de 7,5 km (environ 10 000 pas) par jour, à l’âge de 30 ans, vous avez parcouru 67 500 km à pied (en ramenant ces 10 000 pas sur 300 jours par an) !

Avez-vous ressenti des courbatures ? Était-ce difficile de parcourir cette distance-là ? À supposer que vous ayez beaucoup moins marché que la moyenne recommandée, en coupant la poire en deux ou en trois vous avez parcouru entre 22 500 et 45 000 km. En lisant ces chiffres, ils paraissent énormes pourtant, vous n’avez ni courbatures, ni douleurs musculaires, ni problèmes structurels liés à cette énorme distance parcourue à pied. À l’inverse, tous ces kilomètres ont participé à changer votre vie sachant que vous avez été contraint de les parcourir en posant juste un pas après l’autre.

Cela nous introduit la troisième étape :

III. Troisième étape : utiliser la puissance de la répétition

Pour l’illustrer, j’utiliserai une image. Il m’est arrivé d’être en vacances au Pouliguen, en Vendée, tout près de La Baule. Là, j’ai vu une maison en hauteur à fleur de falaise située à une dizaine de mètres de haut. Ce qui a attiré mon attention, c’est que sous la maison, le terrain avait été grignoté par la mer. La préoccupation quant à la durée de vie de la maison sur cette falaise s’est posée à moi.  

Je vous pose la question suivante : est-ce que la mer a dû travailler dur pour grignoter la falaise au point de fragiliser le promontoire sur lequel elle a été construite ? Non.

Si la mer n’a pas travaillé dur pour parvenir à grignoter la falaise au point de mettre cette maison en danger, comment a-t-elle fait ? Elle a suivi une règle simple de la nature : la répétition. 

Je vous ai dit que vous aviez déjà parcouru des dizaines de milliers de kilomètres sans vous en rendre compte. Vous y êtes parvenu parce que vous avez répété le principe d’un pas posé après l’autre. Si vous intégrez cette réalité inscrite en vous-même que la répétition prévaut sur la force du travail, vous vous rendrez compte que vous pourrez amener des changements considérables dans votre vie. C’est une des raisons pour lesquelles je m’oppose à la notion de régime. En effet, quand on fait régime alimentaire, on se donne l’impression de travailler dur pour changer. Alors, pendant un temps déterminé, on va transformer son alimentation et manger ceci et cela en s’interdisant de manger tel autres aliments. Alors quand c’est difficile, on se retient très très fort pour gagner la bataille. 

Certes, de nos jours, les régimes se sont adaptés en incluant la possibilité d’une gourmandise à une fréquence donnée pour limiter la notion d’effort et pratiquer le principe de la récompense suite à un dur travail.  

Le problème est que l’on continue à nourrir l’idée qu’il faut travailler dur pour perdre du poids. Pourtant, je préfère mettre en avant le principe d’un style de vie qui aura des conséquences évidentes sur la perte de poids, entre autres.

Il suffit de répéter quotidiennement une nouvelle habitude alimentaire. Du coup, elle ne sera plus en lien avec la difficulté. 

En rendant le choix accessible, à son propre niveau, on ira sans doute dans la direction qui consiste à apporter un changement, un seul. Au bout de quelque temps, on n’en ajoutera un nouveau. Puis quelque temps après, encore un nouveau.

La fin assurée des courbatures mentales

Je ne demande pas que vous fassiez des efforts au point d’avoir des courbatures suite à des exercices de contorsion mentale douloureux. Surtout pas ! Je préfère faire prévaloir la puissance de la répétition. Ne vous faites pas mal. La souffrance n’est pas du tout aidantes. Son rôle a pour objectif de vous faire comprendre que vous avez dépassé vos propres limites. Vous pouvez donc remercier la souffrance en veillant à ne pas la faire réapparaître. Par contre, pratiquez régulièrement, quotidiennement et, dans certaines situations, pluri-quotidiennement, les mêmes actions. Et surtout, arrêtez-vous avant de ressentir de la souffrance. Vous verrez qu’à force de répétition, vous déplacerez la zone de souffrance initiale. 

C’est exactement ce qui s’est passé lors de la pratique d’endurance en sport. Au début, on avait un point de côté après avoir fait les premiers tours de stade. À force de le faire, à force de répétition, le point de côté arrivait un petit peu plus tard puis de plus en plus tard.

J’aurais aimé que le professeur tienne compte de cette réalité et demande aux élèves de pratiquer leurs activités physiques sans arriver au stade de la souffrance. Qu’il soit capable de leur dire « dès que vous sentez que vous arrivez au signal de la souffrance, arrêtez-vous immédiatement. Cela signifie que vous avez atteint une limite dont votre corps vous informe. Respectez-vous. Une fois que ça ira mieux, vous pourrez reprendre. Et cette reprise régulière fera que votre corps s’habituera et fera progressivement que cette limite sera repoussée progressivement sans que vous ne soyez confronté à la douleur ». 

Faut-il travailler dur pour changer ? Résumons : 

Faut-il travailler dur pour changer ? Non. Pas du tout. 

  1. Oubliez la notion de travail et celle qui touche à la difficulté. 
  2. Pour commencer, visez un niveau qui vous corresponde, sans viser plus haut. Commencez par quelque chose qui est vraiment à votre niveau pour ne poser qu’un pas après l’autre.
  3. Ensuite, utilisez le principe de la nature : la puissance de la répétition.

Si vous avez envie d’une illustration assez pratique qui vous permette de vous évader tout en vous imprégnant de cette réalité, lisez « L’homme qui plantait des arbres » de Jean Giono. Il est une belle allégorie de l’inutilité de faire un travail difficile pour instaurer un changement.  C’est un livre que vous pouvez lire en famille, avec vos enfants pour leur faire comprendre l’inutilité de l’effort dur au bénéfice de la régularité pour entrer dans la dynamique de la puissance de la répétition. Ce récit est une vraie parabole pour répondre à la question que nous nous posons aujourd’hui.

Maintenant, passez à l’exercice pour viser : L’accès adapté, savoir par où commencer pour travailler à partir de votre niveau, et pour utiliser la puissance de la répétition comme les vagues le font sur les rochers qui sont tellement durs que même vous, avec un marteau, n’y arriveriez pas. Vous auriez une tendance naturelle à vouloir frapper très fort pour casser le rocher. La nature nous explique que ce n’est pas la peine. À force de répétition, vous y arriverez.

Faut-il du temps pour changer 

Certains continuent à dire « oui, mais il faut beaucoup de temps ! ». Non non ! Le temps n’est pas un acteur. Il est un spectateur, un facteur. Le temps ne permet pas que vous changiez. C’est la répétition de votre action qui le fera. Il y a, certes, une concordance avec le temps puisque la répétition demande du temps. Vous avez parcouru plus de 60 000 km grâce à la répétition, pas grâce au temps. Le temps n’a pas du tout interagi pour vous permettre de le faire. Vous avez répété votre action en vous inscrivant dans une réalité qui applique le temps, mais vous êtes vous-même l’acteur de vos changements passés.

Souvenez-vous des 30 jours pour être heureux 

Avant de vous laisser, je vous rappelle que nous avons rendez-vous dès vendredi prochain, tous les jours pendant 30 jours. Ce sera pour vous une opportunité pour vivre votre bonheur. Saisissez-là en la partageant également avec des personnes que vous avez le souhait de voir heureuses. 

Pour que ces 30 jours soient vraiment une réussite, je vous propose de prendre votre agenda afin de définir un horaire précis de la journée que vous consacrerez.  Vous vous isolerez pour prendre le temps de vivre ces 30 jours pour vivre votre bonheur. 

Vous pourrez le faire dans votre voiture, vous pourrez prendre 20 minutes tous les matins ou les soirs ou pendant votre pause méridienne. Selon vos souhaits, vous pourrez le vivre seul, à deux ou en groupe. C’est aussi une belle occasion de travailler avec des amis ou en famille.

Que ce rendez-vous soit un rendez-vous avec vous-même pour travailler à votre bonheur.

Pendant ces 30 jours, créez votre propre discipline comme un challenge ou un jeu. Libre à vous. Faites en sorte que ces 30 jours soient pour vous, vraiment. 30 jours pendant lesquelles vous allez semer et, finalement, récolter du bonheur.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine

Bye-bye 

Photo de Andrea Piacquadio de Pexels

10 commentaires

  1. « Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie » a dit Confucius. Et si on adaptait le principe de cette citation au changement, on n’aurait pas à travailler durement pour changer ?! 🙂

    1. Author

      Merci Caro pour ton retour. Bien que je partage cette citation, je vais de ce podcast ne fonctionne pas du tout le travail professionnel. Du coup, je n’arrive pas avoir le rapport entre cette citation et le fait de changer soi-même en utilisant les trois axes que je propose. Est-ce que tu veux bien m’éclairer sur ta manière de voir peut-être ?

    2. Héhé, moi j’avais plutôt en tête « un voyage de 100km commence toujours par un premier pas »

      1. Author

        Oui, pourquoi pas. Je trouve le nombre 100 trop petit. Dans la retranscription du podcast sur le blog, je précise que « En estimant que la distance moyenne d’un piéton est de 7,5 km (environ 10 000 pas) par jour, à l’âge de 30 ans, vous avez parcouru 67 500 km à pied (en ramenant ces 10 000 pas sur 300 jours par an) ! ». Je trouve cela impressionnant surtout que tous ces pas ont été effectués sans penser qu’il serait dur de les faire.
        Continuer à poser juste un pied devant l’autre nous ouvre à les dizaines de milliers de kilomètres à venir.
        Belle journée

  2. Merci beaucoup pour ce podcast très agréable à écouter!
    Je suis tout à fait d’accord avec toi avec ton résumé à ce sujet!
    MERCI

    1. Author

      Alice, je suis ravi que tu ai déjà accéder à la compréhension de ce principe de fonctionnement. Je ne peux qu’espérer que tu continues à l’appliquer dans la suite de ta progression personnelle.
      Bien à toi

  3. Hello Pascal 🙂
    Je découvre ta voix à travers ce podcast et elle est aussi sympathique que ta photo de présentation.
    Je ne m’attendais pas à trouver autant de bons conseils en lisant le titre de l’article, ta manière d’aborder les choses est très plaisante et je vais m’empresser de partager ton coaching d’un mois à ma cousine et un ami qui en ont bien besoin (que je souhaite voir heureux).
    Personnellement j’ai beaucoup aimé la première partie sur les obligations, car j’ai remarqué que souvent je m’impose mes propres barrières/obligations/problèmes et j’essaie de changer cela. Il y a déjà eu du progrès, je vais continuer à avancer pas à pas, selon ton conseil qui ravigote 🙂
    Bonne continuation !!

    1. Author

      Merci à toi pour ton retour. Merci également de penser à partager ce podcast. Je me réjouis pour ton ami qui pourra vivre ces 30 jours pour vivre heureux. Génial
      Continue à avancer dans le bonheur que tu peux installer sans attendre qu’il ne vienne est tout ce que je te souhaite.

  4. Je prends une claque avec ce rendez-vous. J’aime beaucoup cette notion de la RÉPÉTITION pour arriver à CHANGER. C’est ce que je veux retenir aujourd’hui. Ça n’est pas une question de TEMPS, comme je le pensais jusqu’alors (peut-être un problème chez moi ceci dit).
    Un grand Merci Pascal.

    1. Author

      Je suis ravi que ce concept te fasse avancer. Vive le puissance de la répétition !

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