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La musique de nos émotions
Aujourd’hui, je m’arrêterai sur un film. Il s’agit d’un court-métrage qui dure une quinzaine de minutes et qui s’intitule The orchestra (l’orchestre). Pour ma part, The orchestra est le film sur les émotions.
Imaginez un monde dans lequel il n’y aurait pas de parole. C’est le cas dans ce court-métrage. Tout ce qui y est vécu, partagé est uniquement vu et exprimer en musique. C’est une expérience très intéressante.
Synopsis du film
Avant d’aller plus loin, je vous lirai le synopsis de ce court-métrage : Imaginez un monde où un orchestre de tout petits musiciens vous suivrait partout et jouerait la bande originale de votre vie, exprimant vos émissions, vos peurs et vos espoirs. Dans ce monde vit Ederly Vernon un homme solitaire dont la timidité maladive pousse son petit orchestre à jouer terriblement faux.
Les mots sont limités pour transmettre des émotions
Ce que je trouve particulièrement intéressant dans ce film c’est que, premièrement, les mots superflu, inutile. Il n’y a donc aucun mot prononcé dans ce film. Il s’agit donc d’un film d’animation muet.
Cela dit, il est très très proche de certains aspects de la réalité de notre vie. En effet, on peut se rendre compte que face à certaines expériences quotidiennes, les mots sont limités. Si vous n’aviez pas pris conscience de cela, c’est le moment de le faire.
Quand vous avez très peur, que vous êtes hyper heureux, que vous êtes très triste ou déprimé, les mots que vous chercherez à utiliser pour véhiculer ce que vous ressentez seront limités. En réalité, il est plus facile d’utiliser des mots en relation avec des objets (chaise, table, plateau, fauteuils,…) et par conséquent de trouver un raccourci pour créer une communication gain de temps que d’employer des mots qui correspondent à des émotions.
Si vous voulez exprimer une peur, vous verrez à quel point les mots sont limités si vous prenez vraiment conscience de votre émotion. Parce qu’en réalité, quand une personne exprime sa peur, j’aurai à chercher à la définir à partir des peurs que j’ai déjà vécues ou que j’ai déjà réussi à imaginer.
Nous définissions les émotions des autres à partir de notre propre expérience émotionnelle
C’est comme si vous arriviez dans un coin désertique d’Amérique du Sud. Imaginez-vous en pleine forêt, dans une peuplade qui n’a jamais vu de mobilier, complètement immergée dans la nature et que vous cherchiez à leur expliquer ce qu’est une chaise ! Pour vous c’est évident. Si vous avez quelqu’un au téléphone, qui vit au bout du monde, pour autant qu’il s’agisse d’un endroit industrialisé, il suffira de prononcer le mot « chaise » pour que la personne comprenne de quoi vous voulez parler. Cela n’empêche que vous saurez que le mot « chaise » dans votre esprit n’aura pas le même sens, la même forme exacte que dans l’esprit de votre interlocuteur. Il aura lui-même à traduire le même mot (sur lequel on est d’accord sur le plan générique) pour l’adapter à des chaises qu’il a déjà vues qui ont déjà pris forme dans son esprit et dans sa réalité quotidienne.
À partir du moment où l’on entre dans le domaine des émotions, je trouve très important, comme ce film le rappelle, de comprendre que les mots ne peuvent pas décrire nos émotions. Ils ne peuvent pas être véhicule d’émotion et, de manière plus large, même quand il s’agit d’objets, les mots ne décrivent pas l’objet que nous avons à l’esprit, mais permettre à quelqu’un qui nous entend le prononcer de recevoir l’information véhiculée par les mots en l’invitant lui-même à faire l’exercice de matérialiser le mot à partir de son expérience, de son histoire, de son cheminement pour tenter de comprendre ce que j’ai tenté de lui dire.
Le téléphone arabe est incontournable dans les émotions
Imaginons la situation suivante. Je parle à quelqu’un au téléphone auquel je dis « je suis rentré chez moi puis je suis rentré dans ma chambre dans laquelle je me suis mis au lit après avoir enfilé mon pyjama ». Mon interlocuteur devra être auteur de ce que je lui dis au lieu d’être uniquement un récepteur. Il n’a pas d’autres choix que de réécrire ce qu’il entend. C’est donc à lui qu’incombe de créer dans son esprit une image ou un scénario correspondant à ce que je suis en train de lui expliquer.
Nous ne pouvons rien recevoir sans utiliser le filtre de nos perceptions émotionnelles
Lorsque j’ai compris cela, je me permets de mieux appréhender les relations humaines, en comprenant à quel point ce que me dit quelqu’un sera interprété par moi-même au point de choisir de déclencher un visuel ou un ressenti qui correspond à ma propre expérience.
Bien des personnes se trouvent en difficulté pour comprendre à quel point un mot est neutre. Si je reprends le mot «Chaise », même si le français a choisi d’y mettre un genre féminin, une chaise reste neutre. Il en va de même pour un tabouret, une pelle, une fourchette ou un plateau. Il n’y a aucune valeur attachée à ces réalités-là. Chacun choisira d’y investir la valeur qu’il souhaite.
À supposer que, lors d’un conflit, quelqu’un m’ait planté une fourchette dans la cuisse, le mot fourchette n’aura plus jamais la même connotation dans ma vie. Ce mot revêtira un sens en relation avec une émotion qui sera différente de celle d’un gourmet, d’un chef cuisinier ou des critiques gastronomiques, voire même d’un enfant dont les parents cuisinaient comme des casseroles !
Vous comprenez que le même thème aura une définition différente en fonction du parcours de la personne qu’il entend.
La musique est un véhicule d’émotions
Dans ce film, The orchestra, on entre dans cette immersion dans laquelle les mots n’ont plus de place. Quand il s’agit d’émotions, on a compris, sans que le réalisateur ne le dise, que les mots sont trop limités pour véhiculer nos émotions.
Il devient donc pertinent d’utiliser le véhicule de la musique. En soi, la musique est un véhicule d’émotion. Bien entendu, en affirmant cela, je parle de musique sans paroles, dite, instrumentale.
Un des gros avantages de n’utiliser que la musique pour exprimer les émotions est que la notion de positivité et de négativité face à l’émotion s’estompe. Elle est exprimée, observable et accueillie dans sa réalité sans jugement, sans besoin d’être évaluée ou rejetée.
Une émotion n’est ni positive ni négative
Je rappelle juste que l’émotion n’est ni positive ni négative, également. C’est la manière dont elle sera utilisée, les décisions qui seront consécutives à une émotion ressentie qui permettra d’envisager d’accueillir une notion de positif ou de négatif sur une émotion.
Si vous voulez vous rafraîchir la mémoire sur ce sujet, allez réécouter le rendez-vous qui s’intitule « le mystère des émotions » dans lequel je vous parle du travail de Albert Ellis, le fondateur de la thérapie-émotivo-rationnelle que j’utilise beaucoup en accompagnement avec les personnes auprès desquelles je chemine dans le cadre de leur apprentissage au bonheur.
Dans ce court-métrage, il n’y a pas de mots, uniquement de la musique avec la plus grande pertinence étant donné que la musique instrumentale n’est que véhicule d’émotions. On aime ou on n’aime pas, on ressent ceci ou on ressent cela, on se sent emporté, transporté, on a le frisson, on est déçu ou frustré… Qu’importe. Toutes les musiques présentes dans ce court-métrage sont véritablement écrites pour véhiculer les émotions de ses personnages.
Les musiques présentent dans ce court-métrage sont vraiment bien écrites, également. Vous pouvez regarder ce film avec un enfant de trois ans ou avec un senior en permettant à chacun de vivre le film de manière différente. La musique nous renvoyant à notre propre expérience, le travail du compositeur de ce court-métrage ne permet pas de déterminer de manière effective ce qui sera ressenti par le spectateur.
Chaque émotion est unique et le restera toujours
Comme aucune des musiques n’existait avant ce court-métrage, il n’y a pour le spectateur aucun moyen de se rapprocher d’une expérience déjà vécue sur le plan émotionnel avec une œuvre musicale connue. Dans ce film, on est donc face à des musiques inconnues.
Je trouve cela particulièrement intéressant parce que quand il est question d’émotion, comme la peur, pour reprendre cet exemple, est une émotion unique, inconnue dans sa manifestation. La peur que j’ai pu ressentir pour un chien qui m’a attaqué un jour n’existera plus jamais de la même manière. La peur que je ressentirai face à un autre animal, qu’il s’agisse d’un lion, d’un ours ou d’une souris, sera nouvelle.
À partir du moment où je peux intégrer cette réalité-là, mon regard sur la vie sera différent. Ce n’est pas parce que j’ai eu peur devant un animal un jour que la peur ressentie devant un animal qui lui ressemble sera de la même nature. Ce n’est pas parce que j’ai été déçu par un homme qu’un homme me décevra de la même manière à l’avenir. Ce n’est pas parce que j’ai vraiment été très heureux quand elle m’a offert un bouquet de fleurs à une occasion donnée que je ressentirai la même émotion de bonheur le jour on m’offrira un bouquet de fleurs ! Il n’y a pas de rapport rationnel d’une émotion à une autre même si l’émotion est du même domaine que celle que j’avais vécue précédemment.
Le ressenti est vrai sans être rationnellement vrai
Si j’ai l’impression de la ressentir la même manière qu’avant, j’ai conscience que ce n’est pas vrai. C’est comme si on chercher, dans un arbre, de feuilles identiques. Ce n’est pas possible. Quand on attaque cette réalité, cela permet de dénouer et de déverrouiller certains réflexes qui consisteraient aller se référer à du connu. « J’ai été abandonné par quelqu’un et je reste conscient que le jour où je ressentirai de l’abandon il sera question d’un sentiment d’abandon d’une autre nature que celui que j’ai vécu précédemment. C’est moi qui aurai choisi de corréler les éléments pour ressentir de l’abandon parce qu’une expérience à ressemblé à une autre antérieure. Par conséquent, je prends conscience que je peux choisir de ressentir l’émotion présente comme étant différent de celle que j’avais vécue dans le passé même si de nombreux points sont communs avec ce que j’avais vécu et que j’avais alors défini comme étant un sentiment dénommé abandon ».
Dans ce film, je n’ai pas identifié deux fois la même musique. Et même si certaines se rapprochent, aucune ne se ressemble puisque chaque émotion est vraiment différente. Chacune d’elle est créée à sa propre mesure, en relation avec les événements présents ressentis.
Réviser la volonté de réparation est salutaire
Vous verrez que le personnage principal, Ederly Vernon, se met en colère, à un certain moment. Il saisit l’instrument de musique d’entre les mains du personnage qui symbolise sa colère et le tord au point que le son instrument n’est plus du tout le même qu’avant. J’ai choisi de ne pas vous donner le nom de l’instrument pour que vous gardiez le désir d’aller regarder ce court-métrage.
À un moment donné, et Ederly choisira de réparer l’instrument. Je trouve encore très pertinent que Mickey Hill ait choisi que cette réparation ne ramène pas l’instrument à ce qu’il était avant qu’il est été abîmé. Parce que, encore une fois, aucune émotion présente ne ressemble à une autre qui a pu exister. Cet instrument sera donc transformé en a un autre. Cette notion de réparation est donc à mettre entre guillemets, car on ne peut ni réparer ni corriger le passé. On pourra entrer en action ayant la possibilité de créer un nouvel instrument pour faire en sorte que l’émotion de la colère soit jouée autrement à l’avenir.
Combien y a-t-il d’émotions de base ?
Que certains psychologues discutent sur la pertinence de voir 5, 6 ou 7 émotions de bases, Mickey Hill a tranché en proposant 5 émotions de bases dans ce court métrage très parlant tout en étant sans paroles.
Vous trouverez le lien pour regarder ce court-métrage sur cette page pour que vous ayez 15 minutes dans lequel vous allez travailler à votre bonheur.
Ensuite, une fois que vous l’avez regardé, discutez-en avec des personnes de votre entourage. Si vous avez des réactions, mettez-les dans les commentaires et comprenez à quel point votre vie tout entière, comme c’est le cas dans ce court-métrage, est empreinte d’émotions symbolisées ici par la musique.
Quelles musiques jouez-vous au quotidien ?
Quelles musiques jouez-vous au quotidien ? Que percevez-vous de votre propre vie ? Que voulez-vous entendre de ce que vous vivrez ? Que voulez-vous composer ?
Comprenez-vous pourquoi The orchestra est le film sur les émotions ?
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine
Bye bye
Merci pour cet article 😉 !
Emotion et bonheur, toujours liés.
Merci pour cette découverte du film 😉 !
Alice, c’est un vrai plaisir que d’avoir partagé ce film et ce qu’il permet. Je suis ravi que vous en ayez profité