79# Arriver à dire « non »

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79# Arriver à dire « non »

Vous trouver difficile d’arriver à dire “non”. Et vous la savez en relation avec la peur de décevoir. Cette peur est incroyablement puissante puisqu’elle affecte l’image que vous avez de vous-même, voire même, l’estime de vous-même.

Par conséquent, si vous voulez arriver à dire “non” avec une efficacité redoutable vous aurez besoin d’acquérir une bonne estime de vous-même. D’une autre manière, je dirais que vous avez besoin d’apprendre à vous aimer sans tenir compte de ce que pensent les autres. 

Si je dis « non », je prends le risque de ne plus être aimé

Parce qu’en réalité, la question de fond est là ! Vous avez adopté la croyance suivante : si vous dites « non », la personne sera déçue et prendra ses distances d’avec vous. Le regard qu’elle posera sur vous sera différent. Elle aura un point de vue vous concernant qui passera de positif à négatif. 

Cette façon de penser montre à quel point vous croyez utiliser des télécommandes pouvant agir sur le ressenti et le vécu des personnes qui vous entourent. C’est comme si vous vouliez garder le contrôle. Refuser de dire « non », est donc une manière de maîtriser la situation. Ainsi, vous vivez en gardien-conservateur d’une précieuse estime à conserver comme on prendrait soin d’une œuvre d’art dans un musée.

Pour commencer à travailler sur ce sujet qui consiste à arriver à dire “non”, je vous recommande vivement d’aller écouter le rendez-vous qui s’intitule « Qu’est-ce que vous valez ? ». Vous pourrez le retrouver sur ce blog Heureux au présent en cliquant sur le lien que je viens de mettre dans la retranscription de ce présent rendez-vous.

Pourquoi avez-vous tant besoin de plaire ? 

heureux et libre est celui qui ose dire non

Vous avez besoin d’abandonner la tendance naturelle et installée d’imaginer que l’on vous évalue en permanence. Je sais combien cette croyance est ancrée et difficile à déloger. Mais ce n’est pas parce qu’elle est difficile qu’il n’est pas possible de le faire. La question légitime est “Comment faire ? “

En plus de l’importance de réécouter le Rendez-vous “Qu’est-ce que vous valez ?”, ancrez en vous la croyance que les humains ont tendance à penser qu’ils savent ce que pensent les autres. C’est si souvent faux, pourtant. Il arrive régulièrement que des couples en prennent conscience, lors de mes accompagnements. Ils se rendent compte de leur prétention à écrire des scénarios à la place de leur conjoint. 

Imaginez à quel point il est encore plus évident de se tromper face à quelqu’un qui ne vit pas avec vous. Partez donc du principe que vous ne savez pas ce que l’autre vit, pense et ressent à votre égard. Laissez-le libre de sa vie et vivez la vôtre, focalisez vos efforts pour être vous-même, sans chercher à coller à ce qui est attendu, selon vous. 

Là encore, entrer dans une dynamique qui laisserait penser que vous savez les comportements attendus est présomptueux. Vous agissez encore comme si vous déteniez la télécommande qui permet de piloter les autres. Il est déjà tellement difficile de se piloter soi-même ! 

Premier exercice pour commencer à vivre sa vie

Le premier exercice pour arriver à dire « non » nous conduit donc vers le lâcher-prise. Cette expression est tellement employée que je vais l’expliquer de manière simple pour qu’elle ne soit pas un concept, mais une manière concrète de voir la vie. De vivre votre vie, même. Voici donc les étapes du lâcher-prise à appliquer pour mettre un terme aux scénarios que vous déroulez sans efforts : 

  1. Penser le plus fort possible : “Je ne sais ni ce qu’il pense, ni ce qu’il attend, ni ce qu’il ressent.”. Cette démarche pleine d’humilité remet chacun à sa place. Elle vous réinstalle dans votre identité présente, sans projections. 
  2. Passer à l’action verbale : Demander à l’autre ce qu’il pense, attend et ressent. 
  • “Que voulez-vous dire… ? ”, 
  • “Comment expliquez-vous que…?”, 
  • “Qu’est-ce qui vous amène à dire que…?” 
  • “Qu’est-ce que cela vous fait quand (de)…?”
  • “Qu’aimeriez-vous… ?”
  • “Pensez-vous que j’ai une responsabilité dans… (si oui) laquelle ?”

En adoptant cette démarche, vous abandonnez le statut de celui qui sait tout de ce que pensent, veulent dire et ressentent les autres pour entrer dans une relation avec eux. Et c’est là que la beauté de cette démarche s’inscrit, finalement. Grâce au fait que vous aurez appuyé sur “Stop” en pleine tentative de rédaction de scénarios, vous créerez du lien. Tout à coup, deux humains échangeront, se découvriront et se laisseront découvrir. 

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Laissez la pression aux autres

En laissant la pression aux autres, choisissez la douceur de vivre. En effet, il est temps que la pression qui vous pousse à vouloir plaire disparaisse. Car, quand vous vous mettez la pression, vous vous… : 

  • Guindez,
  • Brimez, 
  • Contrôlez, 
  • Surveillez, 
  • Contraignez, 
  • Interdisez, 
  • Négligez
  • Réprimez, 
  • Retenez…

Je préfère voir ces verbes-mauvaises-herbes pousser hors de votre jardin. Pour ce faire, cesser de les arroser. A vrai dire, moi qui aie un peu jardiné, j’ai bien vu que les mauvaises herbes avaient rarement besoin qu’on les arrose. Elles se sentent libres de pousser sans l’aide de quiconque. Une attitude passive de laisser-aller leur laisse donc le champ libre pour se développer (au sens propre comme au sens figuré ;- ). Le seul moyen de les faire taire est d’agir. 

Quand vous voyez une mauvaise herbe, passez donc à l’action le plus vite possible. Faites votre choix parmi les verbes-désherbants. Ainsi, décidez de vous : 

  • Autoriser,
  • Permettre, 
  • Détacher, 
  • Accepter, 
  • Écouter, 
  • Entendre, 
  • Affirmer, 
  • Exprimer, 
  • etc.

D’aucuns diraient qu’ils n’ont pas appris à dire « non ». Et c’est ce qui expliquerait le fait qu’ils n’y arrivent pas, pensent-ils ! Du coup, ils acceptent tout ce qu’on leur propose. Mais vous savez, vous et moi, que ce n’est pas vrai ! Dès la prime adolescence, à l’âge de trois ans, vous avez appris à dire non en vous basant sur deux années d’expérience pendant lesquelles vos parents vous ont dit « non » de manière répétée. Vous avez donc appris à dire « non » ! D’ailleurs, regardez votre vie en faisant un zoom particulier sur votre semaine écoulée, sur votre journée et visualisez les moments où vous avez dit « non ». Ils sont nombreux, finalement. Vous savez donc dire « non ». 

Ne pas arriver à dire « non » n’est pas général. Vous êtes confronté à ce dilemme de temps à autre et dans certaines situations bien précises ou face à certaines personnes ou certains profils de personnes. 

En réalité, vous savez dire « non ». Vous avez juste déterminé une incapacité à dire « non » par moments. Le problème n’est donc pas de savoir dire « non », mais plutôt de savoir être vous-même (au risque de déplaire) dans ces domaines spécifiques et devant des personnes ou profils de personnes précises. Mais quels sont-ils, ces profils ? Qui sont ces personnes ? 

Deuxième exercice pour arriver à dire « non »

Pour le savoir, prenez quelques minutes afin de : 

  • Identifier les domaines dans lesquels vous savez difficile de dire « non »
  • Repérer les profils de personnes ou les personnes avec lesquels il vous est difficile de dire « non »
  • Notez les situations concernées

Dressez cette liste sur votre cahier de vie ou sur papier libre. À présent, visualisez les verbes mauvaises-herbes que nous avons mentionnés tout à l’heure. Une fois que c’est fait, identifiez les verbes-désherbants que vous utiliserez pour éradiquer les verbes mauvaises-herbes. 

Ensuite, projetez-vous sur votre journée du lendemain et voyez si vous croiserez des profils de personnes ou des personnes pour lesquelles vous aurez besoin d’utiliser vos désherbants. Et faites la même chose avec les domaines. 

Par exemple, vous êtes habitué à ce que vos collègues déposent des dossiers qu’ils ne veulent pas traiter sur votre bureau. Préparez-vous. Rien ne peut remplacer la préparation. La méthode DESC dont je vous parlerai tout à l’heure affirme la même chose. Rien ne remplace la préparation quand il s’agit d’entailler une habitude ancrée depuis des décennies. Ne croyez pas en l’efficacité de la spontanéité pour avoir le déclic adapté. C’est mort dans l’œuf. Alors, préparez-vous sérieusement même si certaines situations ne survenaient finalement pas. 

Et alors qu’un de vos collègues vient déposer un dossier sur votre bureau, dites-lui « non », rien de plus. Il aura besoin de vous demander ce que vous avez dit. Vous pourrez alors lui répéter « J’ai dit non ». Et s’il vous demande de quoi vous parlez, répétez-lui la même chose : « C’est non ». Et surtout, continuez ce que vous avez à faire en détournant votre regard de la personne. C’est fait, vous réalisez que pouvez arriver à dire « non ».

Mieux comprendre pourquoi vous n’arrivez pas à dire « non »

Si vous vivez cette réalité consistant à avoir peur de déplaire, c’est que vous êtes en carence d’estime de vous-même. Apprenez à vous aimer. Et comment faire pour apprendre à s’aimer ? Pour ce faire, apprenez à vous connaître.

Pour apprendre à vous connaître, prenez le temps de vous observer. Quelque part, je vous invite à vivre comme si vous étiez dans l’action tout en étant observateur de l’action. Sortez la tête du guidon pour être en mesure de vivre et de vous regarder vivre en même temps. Comme si vous étiez sur scène et dans les gradins.

Attention, l’idée n’est pas de vous regarder vivre pour vous juger et vous critiquer. Mais de vous regarder vivre pour apprendre à vous connaître, comme si vous regardiez un film, un spectacle, des canards sur une rivière, quelque chose qui se passe devant vous. Regardez-vous donc avec bienveillance avec l’unique intention d’apprendre de vous-même.

En entrant dans l’observation de vous, vous pourrez ainsi focaliser votre attention sur les moments où vous avez perçu du bien-être et du mal-être. Cette démarche qui consiste à vous rapprocher de l’identité profonde qui est présente en vous et que vous avez tendance naturellement à négliger vous permet de vous rapprocher de vous-même. 

Dans le livre « le chemin de bouddha”, Osho écrit : « Le mental ne peut pas voir, il peut seulement répéter indéfiniment les données qu’il a acquises. Il est comme un ordinateur. D’abord il vous faut rentrer les données… Mais vous devriez en rester maître afin de pouvoir les utiliser les données. Sinon c’est lui (le mental) qui vous dirigera. »

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Vous n’arrivez pas à dire « non » parce que vous avez tellement répété les mêmes choix pour vous assurer de plaire que vous avez creusé des sillons. Votre naturel y glissera si vous ne prenez pas le temps de vous observer pour choisir vos actions, vos verbes désherbants. 

D’autres méthodes pour arriver à dire « non »

La méthode DESC pour arriver à dire « non »

Comme le recommande Fanny Marteau-Chasserieau dans Madame Figaro, une des premières choses qu’il est possible de faire pour arriver à dire « non » est de « se mettre à l’écoute de ses envies. Quand on accepte de prendre un verre au bout de la ville, cinq minutes après notre cours de Pilates, et que l’on accepte un dîner à l’autre bout avec une autre personne, on n’est probablement pas dans l’attention à soi. Si l’on dit « oui » à cinq propositions différentes le même jour, on se dit que l’on est capable alors que notre corps nous envoie des signaux contraires. »

Elle présente également une des techniques pour arriver dire « non »  dénommée «DESC». 

D : pour Décrire les faits, 

E : pour Exprimer nos Émotions

S : pour Spécifier des Solutions

C : pour Conséquences et Conclusions.

En lisant l’explication détaillée proposée par Dynamique-Mag, vous en aurez une vision plus claire. Mais Pilotis.fr présente cette même méthode avec un pragmatisme exemplaire. Le site fourni même des précautions à prendre que voici : 

  1. « Un DESC se prépare, surtout les premières fois (allez, au bout du 13e, vous pourrez le faire spontanément… courage !). Réagir à chaud est rarement bon et nous empêche parfois d’être factuels. Nous risquons d’émettre une opinion (« c’est inadmissible que tu ne m’aies pas répondu dans les temps ») suivie d’une accusation (« tu me déçois beaucoup »), dans cet exemple une accusation agressive, qui plus est.
  2. Respecter l’ordre des étapes est un gage de réussite. Cela donne de la clarté à votre discours et surtout en commençant par décrire la situation vous évitez de tourner autour du pot. Vous ressentirez probablement un soulagement une fois cette étape passée.
  3. Exprimer vos émotions vous procurera un deuxième soulagement. En salle de formation, il y a parfois un débat sur ce sujet des émotions. Encore des restes d’une époque pas toujours révolue où les émotions dans l’entreprise, c’était tabou. Nous sommes des êtres d’émotions. Les émotions nous renseignent sur nos besoins, qui sont universels et fondamentaux : Être écouté(e), respecté(e), partager, s’exprimer, comprendre, etc. Quand une émotion se manifeste, il y a un besoin non satisfait (en dehors de la joie et des émotions qui en sont dérivées : La joie indique un besoin de la partager, de la maintenir). »

Notez que le site que je viens de mentionner propose des formations sur cette technique si vous êtes intéressé de vivre une formation avec eux. 

« Heureux et libre est celui qui ose dire non » affirme Peter De Genestet

Le blog Être optimiste.fr propose 6 astuces : 

  1. Donner un “non” bref sans justifications
  2. Rester vague, mais convaincus sans vous excuser
  3. Ne répondez pas immédiatement, une manière de montrer que vous avez réfléchi à la demande
  4. Proposez une alternative. Le fait de proposer autre chose ouvre une porte tout en en fermant une
  5. Formulez un “non” reconnaissant. Remerciez donc la personne pour sa proposition 
  6. Utilisez la technique du disque rayé en répétant la même chose sans varier d’un poil. 

J’ajoute qu’en cherchant à varier votre refus, vous risquez de tomber dans des explications. 

Pourquoi refuser sans explications ? 

Parce qu’elles sont des perches tendues à votre interlocuteur. À partir du moment où vous lui expliquez les raisons de votre refus, il pourra passer vos arguments à la moulinette de sa propre critique. Une fois vos arguments pesés, s’il les trouve trop légers, il reviendra à la charge avec une approche contournant vos arguments. C’est comme si vous lui donniez les moyens de vous atteindre. Alors qu’un “non” simple et clair est plus difficile à contourner, voire, impossible, surtout s’il est répété.

Comme on le dit, dans le domaine commercial, l’objection du client est un signe d’intérêt. En effet, un client non intéressé dira “non”. Alors qu’un client intéressé tente de refouler son intérêt donnera des arguments. C’est le signe qu’il continue à caresser l’offre du regard, comme s’il attendait que le vendeur lui donne les arguments nécessaires à l’acte d’achat. On dit d’ailleurs que les clients ne savent pas prendre de décision alors, on les aide. C’est l’argument béton de la vente forcée non forcée. 

Par conséquent, donner un “non” sec, sans aucun accompagnement, donne, en effet, davantage de force à votre refus. 

Entrainez-vous pour arriver à dire « non » avant d’y être confronté

Entraînez-vous tel un sportif du “non”. Plus vous en donnerez et mieux vous les donnerez. Amusez-vous de voir leur effet. Observez que les personnes auxquelles vous donnez des « non » continueront à vous respecter, à être en relation avec vous, à vous aimer. Et s’ils ne vous aiment pas, qu’importe ! Vous êtes vous et c’est que qui prime. 

Souvenez-vous aussi que vos parents vous ont dit “non” par amour pour vous. Quelque part, arriver à dire « non », c’est dire « je me protège ». Cette protection n’a de sens que dans la mesure où elle est en relation avec la réponse à vos besoins. Mais dites-moi, quels sont vos besoins ? 

Si vous avez de la peine à répondre à cette question, faites-en la liste sur votre cahier de vie.

Si vous avez des questions ou des difficultés pour les identifier, allez sur la page “Go ! Je passe à l’action” du blog heureux au présent afin que je vous aide à vous rapprocher de vous-même en vous fournissant les moyens d’identifier vos besoins. 

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine,

Bye bye

Photo de Andrea Piacquadio provenant de Pexels

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