232# Vous avez peur de vous sentir responsable

Vous avez peur de vous sentir responsable avec, parfois même, l’envie de vous défendre quand on vous pose une simple question. Vous vous demandez peut-être si la peur que vous ressentez serait en relation avec un héritage inné que vous subiriez, qui vous dépasserait et qui s’avérerait plus fort que vous. 

Je vous propose de répondre à ces questions et, en même temps, de vous donner trois clés pour commencer à expérimenter le sens de la responsabilité en en limitant considérablement les risques. Quelque part, en prenant du plaisir à être responsable.

Responsable de soi

La semaine dernière, j’ai abordé la responsabilité que j’ai qualifié de deuxième chose à faire quand vous avez pas le moral. Et comme il y a eu plusieurs commentaires à ce sujet, dont « accepter ma responsabilité n’est pas facile pour moi », je me suis dit qu’il serait intéressant d’aller plus loin avec le podcast du jour. Cela permettra à ceux et celles qui ont réagi, tant sur le blog Heureux au Présent que sur YouTube ou Facebook, d’approfondir le sens de la responsabilité avec une approche que je veux équilibrée.

En effet, je vous ai demandé d’accepter votre responsable avec plusieurs axes donc :

  • Responsable de ne pas avoir le moral,
  • Responsable de votre programmation interne (que j’appelle la pré-programmation),
  • Responsable de vos propres besoins,
  • Responsable en ne vous regardant pas comme une victime.

Avec ce dernier aspect, je souligne la tendance naturelle à penser « purée, je n’ai pas de bol. Ça m’est tombé dessus. Si j’avais eu le choix, j’aurais préféré autre chose ! ». Mais vus avez remarqué que ça ne fonctionne pas. C’est tout l’intérêt de se poser avec une approche rationnelle pour accepter que les choses se déroulent autrement, dans la vraie vie 😉.

Vivre votre vraie vie

Quand je vous invite à accepter que ça ne se passe pas comme ça, je n’emploie pas une figure de style pour faire genre. Je vous y invite pour vous donner des outils afin que vous développiez votre bonheur. En effet, le fait d’accepter ce qui est vous permet de regarder les choses en face avec beaucoup plus de sérénité.

Refuser d’entrer dans l’amalgame

Seulement, quand vous avez peur de vous sentir responsable, vous avez en même temps peur d’accepter. Vous vous dites « si j’accepte, ce qui s’est passé, c’est peut-être de ma faute ». Or, en pensant ainsi, vous faites déjà un cocktail, presque Molotov, entre responsabilité et culpabilité.

Si l’on pense, « c’est de ma faute si j’accepte d’être responsable », on se place dans un amalgame qui est véritablement délétère. Il n’y a pas du tout de lien naturel à faire entre ces deux dimensions.

Peut-être que certains d’entre vous qui m’écoutez se disant « mais qu’est-ce qu’il dit, le monsieur ? » en écarquillant grand les yeux. « Pourquoi n’y aurait-il pas de lien entre responsable et coupable ? Si je suis responsable, c’est que je suis coupable, si les choses tournent mal. »

Je me permets de ne pas m’arrêter sur ce sujet, car j’ai déjà enregistré une série sur la culpabilité dans laquelle j’ai pris le temps de vous inviter à faire la part des choses entre coupable et responsable. Je vous ai  donné des outils pour ne pas nourrir la culpabilité. Voici les podcasts en question :

La peur de la responsabilité paralysante

Aujourd’hui, je voudrais aller plus loin. D’ailleurs, sur le site psychologie, j’ai vu un témoignage que j’ai trouvé très fort que je partage ici : « C‘est peut-être irrationnel, mais dès que j’entends le mot responsabilité, tous mes muscles se contractent, confie Patrick, 35 ans, célibataire, sans enfant. Je ne peux pas supporter l’idée que quelqu’un dépende de moi. Quand une femme me demande de m’engager, j’ai des crises d’angoisse, j’étouffe, comme si j’étais bloqué dans un ascenseur. » Peur d’être jugé, de perdre son indépendance, de répondre de ses actes, de ses choix et de ses désirs… Le refus des responsabilités revêt différents visages, mais c’est presque toujours l’angoisse qui en est la cause, une angoisse susceptible de se transformer en authentique phobie (hypégiaphobie). » (Source, Psychologies).

Tout à l’heure, je vous donnerai quelques éléments pour expliquer ce qu’est l’hypégiaphobie. Il s’agit d’un des summums de la phobie faisant partie des pathologies. Cela dit, la plupart des personnes qui n’aiment pas l’idée d’être responsable ne sont heureusement pas atteintes d’hypégiaphobie. 

Quant à celles qui commenceraient à s’interroger sur la possible présence d’hypégiaphobie dans leur vie, comme une personne que j’accompagne qui souffre de ce trouble-là, il pourrait être intéressant d’avoir quelques éléments pour reconnaître cette dernière d’autant qu’elle pourrir la vie de la personne qui en souffre comme celle de son environnement relationnel.

J’ai peur d’être responsable

« J’ai peur d’être responsable », met en évidence l’alliance entre la peur et la responsabilité. Pourquoi ? Quand on a peur d’être responsable, ou que l’on ne veut pas de responsabilités, c’est systématiquement parce qu’on a adossé sa perception de la réalité à la peur. C’est très intéressant de l’entendre. 

On agit alors par peur, or, faire des choix fondés sur la peur est systématiquement un mauvais quand ce n’est pas pour une décision du moment qui met en péril la subsistance de la personne décisionnaire. En conséquence, toute décision prise sur le fondement de la peur devient délétère.

Je trouve cette équation assez facile à retenir : 

  1. Quand j’ai peur pour une chose qui met ma vie (subsistance) en danger, bingo ! J’ai raison d’avoir peur. C’est valable sur le plan rationnel puisque la menace d’extinction se présente. Or, notre programmation naturelle a pour mission la survie.
  2. Quand j’ai peur pour une chose qui ne me met pas en danger, ma peur est abusive, irrationnelle. Elle manque de fondement. 

Promouvoir le réel au détriment du virtuel

Quelque part, comme je le dis avec des personnes que j’accompagne, je joue mon Spielberg. C’est-à-dire que je projette un film ou je fais tourner la caméra pour une chose qui n’existe pas. Cette dernière relève de la fiction.

On ne sort pas d’une salle de cinéma en se disant que l’on a assisté la réalité. Non, quand le film est terminé, que l’on sort de la salle, on sait, qu’il s’agisse d’un film d’horreur (dont j’ai horreur) ou d’un autre type de film, on n’imagine pas rencontrer des personnages du film dans la rue. On sait, en conscience, que le film est terminé, clos. En effet, la maturité émotionnelle et l’intelligence de comprendre que l’on a changé d’univers. On est de retour dans le réel alors que le film était du virtuel.

Pourquoi insister sur la différence entre le réel et le virtuel ?

Certains se demandent sans doute pourquoi je tiens à préciser les choses à ce point. Parce que nous n’avons pas assez conscience que nos peurs sont quasi-uniquement virtuelles. Elles le sont quasiment toutes. 95 % de nos peurs sont virtuelles et nous construisons notre vie sur cette réalité virtualisée, permettez-moi ce néologisme. 

Cela me permet de vous partager une question d’André charbonnier, l’auteur du livre « Plus de peurs que de mal ». Il écrit : « … peut-être seriez-vous surpris de découvrir que parmi les 60 000 pensées que vous créez chaque jour, 95 % d’entre elles sont involontaires et que la majeure partie sont négatives ». Mais il prend soin, un peu plus loin, de préciser que « le plus terrible n’est peut-être pas là. Le plus terrible est qu’il est établi que 95 % de nos peurs ne se réalisent jamais. ».

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   229# L’intelligence émotionnelle

Et oui, je vous disais à l’instant que notre peur de la responsabilité est fondée sur de l’irrationnel, sur des peurs qui ne se réalisent jamais. Nous voilà de retour dans l’image du Spielberg que j’ai utilisée tout à l’heure pour dire que nous faisons tourner notre caméra pour réaliser notre propre film. Il n’est pas la réalité. 

Nous savons que, dans 95 % des cas, notre peur de la responsabilité  n’est pas fondée. Nous nous projetons, ou nous projetons des réalités sur ce qui pourrait se produire si jamais on acceptait de se sentir responsable, ou si l’on acceptait une responsabilité qui nous est confiée. On se fait frémir sur des rôles ou des choses qui nous seraient confiée alors que cela ne tient à rien. Ce n’est même pas fondé sur une expérience réelle.   

Nous nous faisons des films. Je reprends l’expression plus communément employées sur Heureux au Présent ; nous nous racontons des salades.

Appel à l’équilibre 

Le gros avantage de la salade est qu’elle n’est pas onéreuse. Le gros inconvénient est qu’elle n’est pas suffisamment nourrissante. Certes, elle contient des fibres, de l’eau, quelques vitamines, des oligoéléments et quelques antioxydants (en plus de protéines, de lipides et de calcium en faible quantité), mais on ne peut pas se nourrir que de salade. Si notre alimentation était composée de 95 % de salades, cela Appel à l’équilibre 

Le gros avantage de la salade est qu’elle n’est pas onéreuse. Le gros inconvénient est qu’elle n’est pas suffisamment nourrissante. Certes, elle contient des fibres, de l’eau, quelques vitamines, des oligoéléments et quelques antioxydants (en plus de protéines, de lipides et de calcium en faibles quantité), mais on peut pas se nourrir que de salade. Si notre alimentation était composée de 95 % de salades, cela occasionnera un déséquilibre alimentaire énorme.

Si notre alimentation est constituée de 95 % de bobards relatifs, notamment relatifs aux peurs face au sens de la responsabilité, on vivra un déséquilibre qui, assimilé à l’équilibre alimentaire, conduira à des conséquences néfastes sur tout l’organisme. Par conséquent, ce dernier subira un dysfonctionnement général, avec des carences en protéines, des déficits en graisses non-saturées telles que les oméga 3, etc. On pourrait lister les carences avec un risque d’erreurs très faible.  Si nous vivons un déséquilibre fonctionnel relatif à notre façon de vivre nos responsabilités, nous porterons des conséquences que nous aurons à assumer. 

Le paradoxe

Le paradoxe est que l’on a peur de se sentir responsable, ce qui nous conduit à faire des choix (en toute responsabilité) qui nous conduisent à devoir supporter (en responsables) les conséquences de nos choix. Mince, alors ! C’est tout le paradoxe ! Autant prendre la mesure de sa propre responsabilité en éduquant notre fonctionnement pour se défaire de la peur.

C’est plus fort que moi !

Alors, diront certains, comme le sous-entendent certains chercheurs, « c’est plus fort que moi ! ». D’ailleurs, Jerome Kagan, l’auteur de «La part de l’inné », en 1999. Il était chercheur à l’Université américaine de Harvard et a mis en évidence le fait que, « 20 % des individus présentent, dès la naissance, des particularités neurochimiques qui les rendent hypersensibles au stress et à la nouveauté ». Quelque part, on pourrait dire de ces personnes qu’elles sont néophobes, ayant peur de ce qui est nouveau, parce que ça génère en elle de l’angoisse. 

Selon lui, « il s’agirait de personnes qui héritent d’une amygdale, une partie du cerveau qui commande et gère la peur, qui est hyper-réactive et qui s’affole à la moindre alerte ».

Faites-vous partie des 20 % ? Vous pouvez comprendre que la plupart du temps, la réponse est négative. Vous faites donc partie des 80 % qui ne peuvent pas dire « c’est plus fort que moi. ». On se réfugie dans le caractère inné de la phobies ou de la peur de la responsabilité qui générerait une hyperréactivité manifestée par une angoisse. 

Un déséquilibre alimentaire énorme.

Si notre alimentation est constitué de 95 % de bobards relatifs, notamment relatifs aux peurs face au sens de la responsabilité, on vivra un déséquilibre qui, assimilé à l’équilibre alimentaire, conduira à des conséquences néfastes sur tout l’organisme. Par conséquent, ce dernier subira un dysfonctionnement général, avec des carences en protéines, des déficits en graisses non-saturées telles que les omégas 3, etc. On pourrait lister les carences avec un risque d’erreurs très faible.  Si nous vivons un déséquilibre fonctionnel relatif à notre façon de vivre nos responsabilités, nous porterons des conséquences que nous aurons à assumer. 

La paradoxe

Le paradoxe est que l’on a peur de se sentir responsable, ce qui nous conduit à faire des choix (en toute responsabilité) qui nous conduisent à devoir supporter (en responsables) les conséquences de nos choix. Mince, alors ! C’est tout le paradoxe ! Autant prendre la mesure de sa propre responsabilité en éduquant notre fonctionnement pour se défaire de la peur.

Ce n’est plus fort que vous

Alors, diront, certains, comme le sous-entendent certains chercheurs, « c’est plus fort que moi ! ». D’ailleurs, Jerome Kagan, l’auteur de « La part de l’innée », en 1999. Il était chercheur à l’Université américaine de Harvard et a mis en évidence le fait que, « 20 % des individus présentent, dès la naissance, des particularités neurochimiques qui les rendent hypersensibles au stress et à la nouveauté ». Quelque part, on pourrait dire de ces personnes qu’elles sont néophobes, ayant peur de ce qui est nouveau, parce que ça génère en elle de l’angoisse. 

Selon lui, « il s’agirait de personnes qui héritent d’une amygdale, une partie du cerveau qui commande et gère la peur, qui est hyper-réactive et qui s’affole à la moindre alerte ».

Faites-vous partie des 20 % ? Vous pouvez comprendre que la plupart du temps, la réponse est négative. Vous faites donc partie des 80 % qui ne peuvent pas dire « c’est plus fort que moi. ». On se réfugie dans le caractère inné de la phobies ou de la peur de la responsabilité qui générerait une hyperréactivité manifestée par une angoisse. 

Peut-être faisons-nous face à une question : sommes-nous responsables d’avoir peur d’être responsable ? Seules les 20 % concernés par l’étude mentionnée ci-dessus pour répondre par l’affirmative. Sommes-nous responsables de ne pas se sentir responsables ? Responsables d’avoir peur de ne pas être responsables ? 

100% responsables 

Les 80 %, dont vous faites sans doute partie, puisque vous écoutez ce podcast, peuvent répondre « oui, je suis responsable de mes peurs. Je suis également responsable d’avoir peur d’être responsable. Je reconnais être pleinement responsable », comme cela a été évoqué la semaine dernière dans le podcast. « Trois choses à faire quand je n’ai pas le moral ». Vous êtes 100 % responsable de ne pas avoir le moral, puisque, sur le plan rationnel, nous sommes 100 % responsables de :

  • Nos ressentis physiques
  • Nos ressentis émotionnels
  • Nos actions
  • Nos pensées
  • Nos croyances
  • Nos valeurs.

Notre égo fait de la résistance

Dans le même temps, je veux entendre que ce soit une réalité difficile à percevoir, à accepter ou à entendre. La semaine dernière, quelqu’un m’a dit « mon père a une difficulté avec la notion de responsabilité, puisque si l’on est responsable de ses émotions, on pourrait balancer quelque chose à quelqu’un. Et si cette personne reçoit mal ce qu’elle a entendu, on pourrait se dédouaner en lui faisant porter la responsabilité de sa propre souffrance ! ». On pourrait donc insulter quelqu’un et, si cette personne réagit mal, lui dire « tu es responsable de tes émotions ». 

En effet, c’est vrai. En même temps, connaissez-vous une réalité qui ne soit pas teintée d’inconvénients ? Et bien oui ! On est responsable de ses émotions, et on ne le sera pas moins parce que quelqu’un se déchargerait de sa propre responsabilité en adoptant un comportement agressif, insultant, irrespectueux, ou autre qui ferait que l’on sortirait de ses gonds en exprimant de la frustration, en étant prostré, déçu ou en colère. 

En même temps, ce raisonnement ne change rien à la réalité. On peut être responsable de ses émotions malgré tout. Même si la prise de conscience peut servir d’outil offensif pour des personnes mal intentionnées. 

La responsabilité est indispensable au bonheur

En conséquence, responsable des émotions, responsable en soi, prendre conscience de sa responsabilité est un gage de liberté. Je pourrais vous dire que vous ne pouvez pas être heureux si vous ne prenez pas conscience de votre responsabilité.

Je le formulerai autrement pour contourner l’emploi de la forme conditionnelle. Formulons-le ainsi : pour être heureux, vous avez besoin de passer par la case « je suis responsable de ce que je vis. Je suis responsable de ce que je ressens, de mes pensées, de mes croyances comme de mes valeurs

La responsabilité serait-elle innée ou acquise ?

Dans le raisonnement qui oppose ceux qui pensent que l’humain est pétrie d’inné, alors que d’autres estiment que ce dernier vit sur la base d’acquis, je pense à Denys Cuche (Anthropologue, Sociologue, Professeur des Universités, émérite, Université Paris Descartes) qui estime que « Rien n’est purement naturel chez l’homme. Même les fonctions humaines qui correspondent à des besoins physiologiques, comme la faim, le sommeil, le désir sexuel, etc., sont informées par la culture : les sociétés ne donnent pas exactement les mêmes réponses à ces besoins. A fortiori, dans les domaines où il n’y a pas de contrainte biologique, les comportements sont orientés par la culture ».

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A suivre ses travaux, il en conclut que « toute recherche d’un comportement inné chez un être humain serait vouée, dès le départ, à l’échec ».

Cela demande de continuer à être prouvé. En même temps, bien des comportements adoptés, comme l’attitude générale en Occident face au deuil d’un être cher, n’a rien d’inné. Ce comportement est le résultat de l’acquis. Il en est de même pour la peur du loup, comme de nombreuses autres peurs. Notre peur de responsabilité est attachée à l’acquis

Nous avons évoqué la pré-programmation la semaine dernière. C’est dans cette dernière que se trouvent les raisons pour lesquelles on est responsable de la peur de se sentir responsable.

Les 5 blessures sont une mine de base 

Pour vous aider, je vous encourage à vous diriger vers le livre dont j’ai parlé dans de nombreux podcasts, et pour lequel un podcast porte même son titre « Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même ». 

Dans ce dernier, je vous présente le travail de Lise Bourbeau. Et, dans le podcast, je prends le temps de vous donner de comprendre les causes des peurs d’être responsable. Pour rappel, les cinq blessures sont : le rejet, l’abandon, l’humiliation, la trahison et la justice. 

Il est d’ailleurs intéressant de noter que dans la blessure de trahison, on adopte le masque du contrôlant pour se protéger du risque de blessures. Or, un des traits du masque de contrôlant est qu’il a la volonté de compenser en étant hyper responsable. Notez bien qu’il s’agit d’une volonté. Dans la réalité, il ne l’est pas forcément puisqu’il est capable de trouver des stratagèmes pour dire que dans certains cas, il n’est pas responsable quitte à trouver les moyens de raconter des salades pour se tirer d’affaire. 

Écouter ce podcast et lisez le livre qui existe en livre audio (audible.fr) comme en version papier. 

Des outils pour sortir de la peur de la responsabilité

Ce n’est pas vrai 

Le premier outil que je vous propose, qui a déjà été évoqué précédemment dans ce podcast, est de prendre conscience que, dès que vous sentez que vous avez peur de vous sentir responsable, c’est que vous projetez quelque chose qui n’a rien à voir avec la réalité. Vous êtes l’auteur de ce que vous vivez, inscrit en plein tournage d’un film qui ne correspond pas à la réalité.

Il s’agit donc d’une prise de conscience dans laquelle vous acceptez d’être vous-même, l’émetteur de ce que vous perçoit. Sachant que ce que vous percez n’est pas réel, ce n’est pas vrai.

On peut s’amuser, comme dans la chanson de Goldman, à chanter « c’est pas vrai ! ». Prenons conscience qu’il s’agit de nos propres films. On se construit, on se fait des rêves ou des cauchemars, à sa guise, mais quoi qu’il en soit, « c’est pas vrai ! ».

Si vous voulez utiliser ce leitmotive dites-le vous à haute voix ; c’est pas vrai ! Supposons que votre ami vous dise, « tu te rends compte, quand tu as dit ça, j’ai vécu ceci, et cela, et ça m’a fait ça ». Si vous commencez à sentir dans votre tête, la pensée, « c’est de ma faute », dites-vous « c’est pas vrai ! ».

Par exemple, vous percevez que vous commencez à vous sentir responsable de ce que ressent quelqu’un d’autre ! Dites-vous « c’est pas vrai ! Je me raconte des salades. J’ai choisi de cesser de faire tourner la caméra comme ça ». Ayez le courage et la lucidité rationnelle de vous dire. « c’est pas vrai ». Ce n’est pas vrai.

La critique destructive

Le deuxième outil auquel vous pouvez penser, dès que vous avez peur de vous sentir responsable, c’est que vous n’avez pas peur d’être responsable, mais de vous sentir, jugé, rejeté, humilié, etc. Cela vient du fameux dossier des blessures dont parle Lise Bourbeau.

Plus que la peur de la responsabilité, vous avez peur que l’on vous juge ou qu’on vous condamne. Vous craignez qu’on vous critique, qu’on vous réduise, que l’on parle mal de vous. C’est ce que vous craignez, avant tout. Or, quand vous commencez à prendre conscience de ça, réalisez que, finalement,… Ça commence à être difficile si je vais dans cette direction, puisque normalement, j’utilise cet outil en accompagnement. Alors, je m’arrête là. Je n’irai pas plus loin, parce que je risque de griller les étapes et de vous empêcher de bien comprendre le processus qui permet de sortir de cette peur de la responsabilité avec un risque de méprise.

Il est déjà édifiant de comprendre qu’en réalité, vous avez peur d’être critiqué, d’être abîmé, par ce que pensent les autres et sur quoi vous n’avez aucun contrôle.

Un besoin de maîtriser

Et la troisième chose que vous pouvez mettre en œuvre, que vous pouvez travailler dans votre prise de conscience, et que vous avez peut-être peur de ce qui est nouveau. Peut-être avez-vous le sentiment de démaîtrise, d’un manque de compétences projeté que vous ignorez, puisque ce qui vous attend est nouveau. 

Et puisque c’est nouveau, cela signifie que vous ne l’avez pas encore expérimenté. Vous ne pouvez donc légitimement pas savoir si vous avez les compétences nécessaires. Naturellement, vous l’adosser à votre automatisme qui consiste à faire tourner la caméra pour projeter vos propres peurs. 

Vous avez donc une faible tolérance des émotions qui peut vous paraître négative. De ce fait, vous préférez rester dans ce que vous connaissez déjà, dans votre bulle. Ainsi, vous avez le sentiment qu’il sera plus difficile de vous critiquer, de vous réduire, de vous humilier, ou de vous rejeter, puisque vous vous êtes maintenu dans une situation que vous connaissez, dans quelque chose que vous maîtrisez déjà faire. D’ailleurs, en regardant bien votre quotidien, vous percevez que vous aimez faire et refaire les mêmes choses déjà expérimentées au point d’exceller dans certains domaines bien connus. 

Comprendre l’hypégiaphobie 

Terminons avec l’hypégiaphobie dont je vous ai parlé dès le début de cet entretien. C’est une situation qui touche Patrick, 35 ans, célibataire et sans enfant. Il a peur des responsabilités. Parce que, précise-t-il, il a peur d’être jugé, il a peur de perdre son indépendance dans une relation conjugale, de devoir répondre de ses actes, bref. 

Nous avons compris que hypégiaphobie est une pathologie dont je vous donne quelques symptômes qui peuvent peut-être vous alerter et vous encourager à vous adresser à un médecin si vous repérez des symptômes qui vous concernent :

  • Accélération du rythme cardiaque,
  • Perception de tremblements
  • Difficultés respiratoires
  • Douleurs musculaires qui peuvent se produire à différents endroits du corps
  • Possible crispation musculaire
  • Nausées
  • Transpiration qui augmente et s’accélère
  • Sentiment de ne pas réussir à se maîtriser.
  • Perception d’une fatigue soudaine, comme si quelque chose vous tombait dessus au point d’avoir le sentiment d’une paralysie avec un besoin, parfois, de vous prostrer ou de vous replier sur vous-même, comme pour vous protéger d’une éventuelle menace.

Si l’un ou plusieurs de ces symptômes vous concernent, s’il vous plaît, allez consulter. Si vous vous trouvez, en-deçà des symptômes de l’hypegiaphobie, vous savez que vous pouvez travailler en accompagnement avec moi, ou avec n’importe quel praticien thérapeute pour sortir de votre peur de vous sentir responsable. Notamment, vous pourrez travailler à accepter que quelques émotions ressenties, désagréables ou non, soient le fait de votre propre responsabilité. Idem pour les actions que vous avez posé ou que vous refusez de poser. En fait, vous êtes responsable de votre vie.

La limite de responsabilité

Notez que je ne vous dis pas que vous êtes responsable de ce que vous subissez. Vous êtes responsable de ce que vous faites de ce que vous subissez. Par conséquent, s’il vous plaît, si vous avez le sentiment que des propos ont été irrespectueux, vous n’êtes pas responsable de l’attitude de la personne qui vous a insultée, injuriée ou qui a fait usage des paroles violentes. Cela dit, vous êtes responsable de ce que vous ferez à partir de l’événement manifesté par une parole ou par un acte.

Je vous renvoie, comme je l’ai dit tout à l’heure, aux podcasts sur la culpabilité afin de percevoir la distinction entre responsabilité et culpabilité, de manière à ce que la frontière soit nette, et que vous n’ayez plus à souffrir de ce malheureux amalgame.

J’attends vos commentaires, vos remarques et vos questions juste ci-dessous. Vous pouvez également mettre vos 5 étoiles sur les réseaux sociaux, Apple podcasts et Google podcast.

Enfin, sachez que je reste à votre écoute en off. Si vous avez une question que vous voulez me confier, faites-le par message ou retrouvez-moi sur Facebook, puisque c’est bien plus rapide que par e-mail.

Enfin, vous pouvez profiter de vos 30 minutes offertes en allant sur « Go ! Je passe à l’action ». Je prends le temps de vous écouter pour vous donner des clés pour commencer à déverrouiller certaines choses qui vous permettront de commencer à évoluer vers votre vie au mieux.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine.

Bye-bye.

POUR ALLER PLUS LOIN :

Prendre confiance : Peur des responsabilités ou hypégiaphobie : comment s’en sortir ?

Ethologie info : La part d’innée et la par d’acquis dans le comportement

Psy92 : l’hypégiaphobie

5 commentaires

  1. Article très complet, merci. « Je suis responsable de ce que je vis. Je suis responsable de ce que je ressens, de mes pensées, de mes croyances comme de mes valeurs»; j’ajoute: « j’en prends conscience, je ne lutte pas, j’avance ».

  2. Je me retrouve tout à fait dans ce que tu dis, que la peur d’être responsable est surtout la peur d’être jugé… en tout cas c’est mon cas 🙂 Je travaille dessus, mais ce n’est pas toujours évident.
    Et j’ai bcp aimé la phrase « je suis responsable de ce que je vis. Je suis responsable de ce que je ressens, de mes pensées, de mes croyances comme de mes valeurs.», je vais la noter !

    1. Tu m’en vois ravi. Continues à travailler sur toi car tu vivras une évolution qui donneras forcément plus de place à ton bonheur.

  3. Faire Ho’Oponopono est quelque chose que j’ai découvert il y a quelques années : cela m’aide beaucoup car cette philosophie on accepte d’être à l’origine de ce qui nous arrive ET on a de la gratitude pour cette situation ! ça paraît très contre-intuitif – voire choquant sorti de son contexte – mais quand on a en tête la démarche globale de cette approche, cela fait totalement sens… et cela ramène de la sérénité et du positif !
    Ce livre faire partie des livres qui ont changé ma vie (j’en ai même parlé dans un article de mon blog), tout comme la lecture « Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même » que j’ai lu aussi et qui m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses très intéressantes ! 🙂

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