81# L’effet placebo et l’effet nocebo

placebo et nocebo

Une aide pour prendre votre bonheur en main

81# L'effet placebo et l'effet nocebo

Je voudrais partager, avec vous, une réflexion par rapport à une étude que je viens de lire. Elle a été publié par l’université de Harvard, la fameuse université américaine, qui traite de réalité à savoir, l’effet placebo et l’effet nocebo. 

Pour dire vrai, cette étude traite essentiellement du placebo et, j’en ai profité pour faire des études sur le nocebo. Et de manière à compléter son regard et vous devez des éléments pour travailler à votre bonheur.

Etymologie d’un placebo ?

La définition que j’ai trouvée se trouve sur le cnrtl.fr, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales. Elle définit le placebo comme venant du latin « je plairais », à la première personne du singulier. Le placebo est donc une chose qui plaît, le nocebo devenant son exact opposé. 

Histoire très courte du placébo

La première fois que le placebo a été utilisé remonterait à l’Antiquité. L’invention du mot remonterait, elle, du XVIe siècle. Le principe existait donc longtemps avant que le mot n’apparaisse puisque l’on proposait à certaines personnes des solutions que l’on savait a priori neutres dans le seul but de provoquer des effets désirables.

A lire : Science et vie : « Les vrais secrets de l’effet placebo »

Les études que j’ai compilées ou feuilletées sur l’effet placebo et l’effet nocebo, que ce soit à partir du site Internet de Harvard ou d’autres études universitaires et autres travaux, montrent que l’on a entre 15% et 30% d’efficacité quant à l’effet d’un placebo. 15 à 30 % d’efficacité,  vous rendez-vous compte qu’il est possible de produire un effet désirable sur une personne à partir d’un élément ne contenant aucun effet pouvant déclencher l’effet constaté  ? 

Les placébos ont un effet physiologique

Laissez-moi vous lire un extrait de l’article qui a été publié sur le site de l’université de Harvard sur le placebo. Vous verrez qu’il est très intéressant. Voilà ce qu’ils disent :

« le fonctionnement des placebos n’est pas encore tout à fait compris, mais il implique une réaction neurobiologie complexe qui va de l’augmentation des neurotransmetteurs de bien-être, comme les endorphines, la dopamine est une plus grande activité à certaines régions du cerveau lié aux humeurs, aux réactions émotionnelles et à la conscience de soi. Tout cela peut avoir un effet thérapeutique. « L’effet placebo est un moyen pour votre cerveau de dire au corps ce dont il a besoin pour se sentir mieux », explique M. Kaptchuk

Vous vous souvenez que je vous parlais des neurotransmetteurs et des neuromédiateurs sécrétés par le cerveau en situation de bonheur, et de bien-être, il y a deux ou trois rendez-vous en amont. Ces neuromédiateurs et neurotransmetteurs sont sécrétés, entre autres, quand on utilise l’effet placebo.

Le placébo et l’usage thérapeutique

Continuons la lecture de la citation : « Tout cela peut avoir un effet thérapeutique. L’effet placebo est un moyen pour votre cerveau de dire encore ce dont il a besoin pour se sentir mieux », dit le Professeur Kaptchouck. Il continue en présentant le résultat de cette étude, publiée dans la revue Science Translational Médecine en 2014, dans laquelle il a testé la réaction des gens avec des médicaments contre la migraine.

Je me permets de préciser que la migraine n’est pas un simple mal de tête. Il s’agit d’une douleur persistante et intense. Elle peut être parfois, localisée en un endroit précis du crâne. Certaines personnes se voient contraintes de cesser leur activité parce qu’elles sont handicapées par cette douleur invalidante. Ils voient mise à mal leur aptitude à utiliser leur plein potentiel. 

Poursuivons l’étude du professeur

« Cette étude a été réalisée sur des personnes qui avaient la migraine. Un groupe a pris un médicament contre la migraine. Le soin a été pris de leur donner un médicament portant un nom ayant trait à leur pathologie. Un autre groupe a pris un placebo portant la mention « placebo ». Cela signifie que ce deuxième groupe savait qu’il prenait un placebo. Enfin, le troisième groupe n’a rien pris. Les chercheurs ont découvert que le placebo était 50 % plus efficace que le vrai médicament pour réduire la douleur lors d’une crise de migraine. »

Le placebo « contient » une puissance chez certaines personnes pour faire en sorte que même sans médicaments, elle puisse se sentir guérie voire, augmenter la force ou l’efficacité d’un médicament.

Il n’y a pourtant aucun élément extérieur chimique permettant de crédibiliser la raison du mieux-être, voire de la guérison. On a juste le déclenchement cérébral qui mettra en mouvement des neurotransmetteurs et neuromédiateurs qui permettront d’apaiser la douleur, de l’atténuer, voire, de l’annuler complètement. 

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Les chercheurs ont émis l’hypothèse qu’une force motrice au-delà de cette réaction, était le simple fait de prendre une pilule. « Les gens associent le rituel de la prise de médicaments à un effet curatif positif », explique M. Kaptchuk. « Même s’ils savent que ce n’est pas de la médecine, l’action elle-même peut stimuler le cerveau à penser que le corps est guéri ».

Cette étude permet d’arriver à plusieurs constats. Entre autres, qu’il n’y a pas forcément à associer l’effet placebo avec le fait de prendre quelque chose, comme médicament. La simple idée de poser une action, de faire un choix peut produire un effet placebo. 


TED Talk sur l’effet placebo et l’effet nocebo

TEDMED 2014: Ted Kaptchuk

Applications possibles suite à l’étude de Kaptchuk et collaborateurs à Harvard

Cette prise de conscience nous permet de comprendre que nous pouvons décider d’amener un changement de notre vie. Ce dernier peut être mélioratif, permettant un mieux-être, à partir de… rien, pour ainsi dire. Ceci étant, les études montrent que cela ne fonctionne pas sur tout le monde. D’ailleurs, avant de m’arrêter sur le phénomène du nocebo, on s’est rendu compte que les personnes sensibles au placebo le sont tout autant au nocebo. Mais que, comme c’est le cas pour l’hypnose, certaines personnes ont une sensibilité moindre à l’effet placebo comme à l’effet nocebo que d’autres. 

Quoi qu’il en soit, pour toutes ces personnes sensibles à ces deux effets, il y a là une possibilité d’avoir accès à un accroissement de près 15% à 50 % d’efficacité face à un problème pathologique puisque, il est question de thérapeutique. Il n’est donc pas seulement question d’une amélioration de l’humeur, d’un mieux-être, d’un passage difficile émotionnel ou que sais-je ! 

Nous faisons véritablement face à une action bénéfique possible même dans le cadre d’une pathologie. 

Quand il est question de migraine, comme nous l’avons évoqué tout à l’heure, il est bien question de pathologie. Il est donc possible avec une situation neutre de déclencher une réalité qui viendra guérir. Le corps pensera qu’il est guéri. Au-delà du phénomène de la pensée, il mettra tout en œuvre pour l’être véritablement. Nous avons vu cela dans le cas de la céphalée, de la migraine, des acouphènes ou d’autres pathologies. Il importe toute fois de noter que certaines études en la matière restent sur le fin, après des essais de travaux sur les placebos, comme en témoigne Cochrane, une organisation médicale et paramédicale internationale, présente dans près de 130 pays. 

Le placebo mental, un bénéfice gratuit

Appliquons, toutefois, l’effet placébo sur une sphère plus large et non pathologique. En ce sens, vous pouvez décider que, dans votre vie quotidienne, vous fassiez appel à des actions placebo qui permettront à votre vie d’être meilleure.

Plusieurs actions placebo sont possibles. Une des premières est la posture physique. Je me suis déjà arrêté sur ce sujet avec vous lors d’un rendez-vous Heureux au présent. Je ne ferai donc ici que rappeler le fait qu’une posture physique détermine une position mentale. Une action donnée peut donc prédisposer le cerveau à être dans telle émotion ou dans tel type de pensée et par conséquent, conduire à certains types de ressources au lieu d’aller puiser là où il serait allé puisé naturellement. 

Prenons un exemple concret. Disons qu’à chaque fois vous êtes aller demander une augmentation à votre employeur, vous êtes revenu bredouille. Situation loin d’être évidente. À partir de là, vous savez que votre manière de positionner votre corps peut faire en sorte que vous alliez puiser des ressources dans certains domaines de votre être qui vous donneront davantage d’assurance, de sérénité, de moyen d’accéder à vos compétences et votre aptitude à argumenter face à votre employeur afin de vous rapprocher d’une réponse favorable. C’est une chose exceptionnellement efficace. Je vous assure que cela l’est, compte tenu des études menées sur le sujet.  

Exemples d’actions avec possible effet placebo

Je peux vous donner d’autres exemples concrets pour le quotidien :

Dans le sport et les passions

Pratiquer un sport ou une passion peut produire un effet placebo. Bien entendu, certaines actions physiologiques permettront de sécréter certaines molécules biologiques telles que des hormones ou des neurotransmetteurs, mais mentalement, à force de pratiquer votre exercice sportif, avant même de vous lancer dans votre exercice physique, votre corps se prédisposera en sécrétant certains neuromédiateurs qui vous permettront de ressentir le bien-être et le bonheur. C’est la même chose pour la méditation, un art comme la peinture, dessin ou autre chose que vous aimez beaucoup. 

C’est également le cas pour une rencontre entre amis. Le simple fait de vous projeter vers cette rencontre entre amis, copains, collègues, déclenchera un plaisir et une sécrétion de neurotransmetteurs comme je viens de l’évoquer.

2. L’image stimulante

On peut dire également que c’est le cas dans le cadre du visionnage de certaines images. Si vous savez que ce visionnage vous plaît, qu’il vous remonte le moral. Si visualiser certaines images vous permet de vous projeter vers une satisfaction à venir, vous serez l’heureux bénéficiaire de l’effet placebo.

3. La placebo dans la foi

Cela peut être également le cas dans l’expérience de la foi. Les croyants me diront peut-être « mais qu’est-ce que c’est que cette affaire ! ? » Oui, la foi produit également cet effet placebo. À cela s’ajoute un avantage notoire de sécréter les neurotransmetteurs qui permettront d’apaiser, de donner confiance, etc.

4. Le placebo et l’amour

On pourrait également parler de la relation amoureuse. C’est un sujet un peu plus épineux parce qu’il y a, quelque part, une direction qui consiste à projeter ce que l’on veut voir dans sa relation. On entre donc dans une démarche de foi relationnelle. Dans cette dynamique, on est convaincu qu’il y a amour.  Cela participera à déclencher également les sécrétions de neurotransmetteurs et favorisera la relation. En même temps, elle permettra de mobiliser les ressources qui permettront de positiver la relation dans la direction de la relation amour. Finalement, il y a une démarche de foi dans cette relation amour, comme c’est le cas dans la relation de foi religieuse. On est dans une dynamique très proche puisque, généralement, dans la démarche religieuse, il est aussi question d’amour.

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L’effet nocebo

Continuons maintenant avec l’effet nocebo. Il fonctionne exactement de la même manière que l’effet placebo, mais à l’inverse, évidemment. L’effet nocebo veut dire, en latin, « qui ne me plaît pas ». Par conséquent, qui aura des effets négatifs, délétères sur moi.

On a donné une pilule de sucre à des personnes en leur décrivant certains effets secondaires du médicament qu’elles prenaient, tout en sachant  qu’il ne s’agissait pas d’un médicament, vous l’aviez compris, mais bien d’une pilule de sucre. Il a été constaté que 20 % des personnes qui avaient pris cette pilule de sucre avaient ressenti plusieurs des effets secondaires. 

utiliser l'effet placebo et nocebo

On est donc dans une dynamique quasiment identique à celle du placebo. C’est le cas même si on est sur un effet d’une valeur de 20 % alors que tout à l’heure je vous parlais de 15 à 50 % d’efficacité majorée.

Voici un autre exemple donné par l’étude du professeur Kaptchouk de Harvard.

«On a dit à des volontaires qu’un léger courant électrique leur passerait par la tête et pourrait provoquer un mal de tête. Aucun courant électrique n’a été réellement passé, mais deux tiers d’entre eux ont développé un mal de tête». Deux tiers soit,  près de 66 % !

«Le même traitement peut fonctionner à la fois comme un nocebo et un placebo. Les expérimentateurs ont donné aux sujets qui se croyaient allergiques à divers aliments une injection dont on leur a dit qu’elle contenait l’allergène. Il ne s’agissait que d’eau salée, mais elle a provoqué des symptômes allergiques chez beaucoup d’entre eux. Les expérimentateurs ont ensuite réinjecté de l’eau salée, en disant cette fois que cela neutraliserait l’effet de l’injection précédente – et c’est ce qui s’est produit dans de nombreux cas.»

Autres expériences de l’effet nocebo

Je continue à vous lire l’extrait de cet article publié par l’université de Harvard :

«Dans une expérience, on a demandé à des sujets de trois groupes de garder une main dans de l’eau glacée aussi longtemps qu’ils le pouvaient. Un groupe a été informé que cela pouvait avoir des effets bénéfiques pendant une période allant jusqu’à cinq minutes (instruction placebo). Le deuxième groupe a été informé que cela pouvait être nocif, de sorte que l’expérience a été arrêtée au bout de cinq minutes au maximum par précaution (instruction nocebo). Le troisième groupe a seulement été informé que ses réactions au froid étaient testées (instruction neutre). Les personnes ayant indiqué une forte anxiété face à la douleur sur un questionnaire avant l’expérience ont eu les réponses les plus fortes – mesurées par le temps qu’elles ont passé les mains dans l’eau froide – non seulement à l’instruction nocebo, mais aussi à l’instruction placebo.»

Pour cette dernière étude, on constate qu’il est possible d’introduire un nocebo ou un placebo sans prise de substances matérielles. 

Si vous voulez vraiment créer votre bonheur en prenant votre vie en main, vous pouvez choisir vos placebos, comme nous l’avons dit il y a quelques minutes, mais aussi choisir de neutraliser ce qui pourrait représenter, pour vous-même, des nocebos. 

Vous pouvez aussi prendre conscience de l’impact des placebos de certaines de vos paroles, de certaines de vos actions, sur vous, sur vos enfants, sur vos collègues, sur vos parents, sur vos voisins… Oui ! Parce que vous avez compris que, dans les dernières études que je vous ai montré, la simple parole pouvait faire office de placebo ou de nocebo ! Cela signifie que vous pouvez agir sur les autres, mais aussi sur vous en choisissant vos mots.

Le placebo est-il un mensonge servi à soi-même ? 

Exemple classique que j’entends régulièrement : « oh, que je suis bête ! Oh, que je suis nul ! Ah ! Je fais n’importe quoi… ». Vous percevez là la présence de nocebo. Cette manière de répéter avec plus ou moins de conviction certaines choses qui vous impact négativement participe au fait de s’ouvrir aux effets néfastes de ses paroles. Imaginez-vous à quel point cela peut être plus embêtant si ce genre de propos étaient prononcés à destination d’un enfant que l’on traiterait de bête, de nul ou auquel on dirait qu’il n’arrivera jamais ! Surtout, ne faites jamais cela.

À l’inverse, vous pouvez agir de manière à semer en vous et dans votre environnement de nombreux placebos. Pour cela, vous pouvez utiliser la gratitude reconnaissant les choses que les gens ont faites et ont dites et que vous avez trouvé géniales. De ces choses qui vous ont fait du bien. Vous pouvez également identifier ce que vous avez fait et dit et que vous avez trouvé génial au point que cela vous ait fait du bien. Prenez-vous le temps de dire : « Là, vraiment, tu as fait du bon boulot ! ». Ou encore, « Tu peux être fier de toi. Tu es vraiment donné le meilleur de toi-même. Je vois que tu es sur la bonne voie » et tout cela, en parlant de vous ! Avez-vous pris le temps de le faire en vous parlant à vous-même ?

Vivez les bénéfices du placébo et rejetez les effets nocebo

Faites-le parce que c’est un bon moyen d’utiliser l’effet placebo à votre avantage.

Certains diraient que cela équivaut à se raconter des salades ! Ne serait-ce pas une manière de se mentir de se faire des films ? Je réponds « oui et non ». Vous avez remarqué que cela impacte positivement votre être, votre vie, votre corps physique. Cela vous conduirait à sécréter les neurotransmetteurs et neuromédiateurs dont nous avons parlé au début de ce rendez-vous.

Nous ne sommes pas dans une fiction, ce n’est pas du pipeau ! Les neurotransmetteurs en question sont effectivement sécrétés ! Vous vous sentez effectivement mieux, mieux dans votre peau, mieux dans votre tête, mieux dans une situation comme celle de la demande augmentation de vous en parler tout à l’heure. Utilisez l’effet placebo et prenez conscience de l’impact de l’effet nocebo pour choisir vos mots, vos phrases qui déclencheront du bonheur ou freineront du malheur. Choisissez des mots et des phrases qui déclencheront du bien-être ou freineront du mal-être en prenant les clés de votre vie en main.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine

Bye-bye

Pour aller plus loin : 

Futura science présente l’effet nocebo : «L’effet nocébo est l’alter-égo néfaste de l’effet placébo. Du latin « je nuirai », il est de nature psychologique. Il a été démontré que certains patients consommant des produits inertes qu’ils pensaient être des médicaments actifs ressentaient des effets secondaires indésirables. L’effet nocébo est donc le fruit de la conviction qu’une substance ou qu’une pratique médicale peut être nuisible. Il existerait aussi dans le monde animal.»

Image par Free-Photos de Pixabay 

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