52# Dominez la déprime avant qu’elle ne vous domine (2)

52# Dominez la déprime avant qu’elle ne vous domine (2)

Lors de la dernière émission, nous avons vu que la déprime était révélatrice de choses qui se vivent en vous. De ce fait, même si la tentation de dominer la déprime avant qu’elle ne vous domine pourrait être grande, la première chose à faire est de l’accepter. « Je vis un temps de déprime ». 

La plupart d’entre nous sommes opposés au dopage des sportifs. Mais quand il s’agit de nos propres dopages, nous ne pensons plus les choses de la même manière. J’utilise le mot dopage pour vous faire réagir mais je trouve que l’état d’esprit demeure, malgré tout, assez proche de celui des athlètes dopés. Il est question de dépasser les limites de ses propres performances en faisant usage de certaines substances. Or, quand vous avez mal à la tête, que faites-vous ? Est-ce que vous buvez un grand verre d’eau avant de vous reposer dans un endroit aéré et calme ? Vous cherchez à vous détendre en arrêtant ce que vous faisiez, qu’il s’agisse de travail ou de loisir ou vous prenez un médicament ? Si votre décision est de prendre un médicament, vous entrez dans la mentalité de l’athlète dopé. 

La démarche est assez proche de cette état d’esprit du dopage si, votre réflexe, en cas de déprime, est de prendre rendez-vous chez le médecin dans l’attente qu’il vous donne quoi supprimer la déprime. D’autant que parfois, il ne s’agit que de la masquer. Les conséquences de ce masquage peuvent être d’autant plus pénibles qu’elles empêchent de voir ce que votre déprime peut vous apprendre de vous, de vos relations, de vos limites, de vos mal-être et de vos déceptions. 

La bienveillance est un excellent carburant contre la déprime

Il est vrai que notre société n’aime pas les gens qui ne vont pas bien. Ceci étant, par-delà la société, vous vivez en relation avec des gens qui vous aiment. Eux, peuvent vous accueillir sans jugement, avec bienveillance. Offrez-vous à vous-même, d’abord, puis à d’autres qui peuvent vous aider, les moyens de regarder votre vie avec lucidité. Prenez le temps de regarder votre déprime avec les outils exposés dans les deux émissions précédentes. Et enfin, ne vous jugez pas parce que vous passez par un temps de déprime. Même s’il ne s’agit pas du premier. Même si votre déprime est récurrente, ne vous jugez plus. Acceptez-là et regardez-vous avec bienveillance. 

Je vous invite à comprendre combien votre auto-jugement sur vos déprimes nourrit votre déprime. Plus vous parviendrez à être bienveillant avec vous-même et plus vous faciliterez votre sortie de la déprime. La bienveillance est un carburant extrêmement sain et bénéfique pour la déprime. Servez-vous en et utilisez ce même carburant pour vos relations même pendant votre phase de déprime. Si vous avez besoin de réécouter l’émission sur « La bienveillance » pendant que vous êtes en phase de déprime, faites -le. Ce peut être un bon outil pour vous regarder de manière plus juste. En effet, la déprime déforme certaines perceptions et, notamment, votre propre perception de vous-même. Elle déforme également le regard que les autres ont sur vous. 

Dans une phase de déprime, ne faites plus confiance à vos sens d’interprétation de vous-même comme à votre manière d’interpréter les faits et gestes des autres envers vous. Imaginez que vous potiez des lunettes déformantes qui amplifient les traits négatifs des autres comme les vôtres. Quand vous déprimez, les gens paraissent plus fades, moins drôles, plus exigeants, plus critiques, plus moqueurs. Certains vous paraissent sournois, durs, agaçants et blessants. Vous-même vous vous sentez incapables, pas à la hauteur, négligent(e), incompétent(e), à la mauvaise place, moche et insignifiant(e). Vous vous sentez fatigué(e) et fatiguant(e). In-intéressant(e). 

Si vous parvenez à réaliser qu’il y a quelques jours, quelques semaines ou quelques mois votre regard sur vous même n’était pas du tout celui-là, vous aurez la confirmation de la déformation évidente des choses et des personnes en relation avec l’état de déprime.

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Marquer clairement les étapes vers le pic de la déprime

Je vous ai invité à faire un exercice qui consiste à identifier les étapes du tout début de vos phases de déprime. Si vous l’avez bien fait, vous devriez avoir réalisé le graphique sur quatre expériences de déprime. Si vous avez choisi de le faire sur plus d’expériences, ce ne sera que plus probant. Mais si vous ne l’avez fait que sur une seule expérience, il vous sera plus difficile de vous observer et d’en tirer des conclusions aidantes. 

Ensuite, je vous ai invité à placer des ACTIONS, ou des suites d’actions, en les intercalant entre les phases 1 à 4 de votre progression vers le pic de déprime. Quelqu’un m’a dit qu’elle n’était pas arrivée à placer des événements pour redescendre après avoir atteint le pic de la déprime. Notez juste que je ne vous ai encore rien donné pour cela. A ce jour, vous n’avez que les moyens d’empêcher le déroulement naturel des phases qui vous conduisent vers la déprime.

Un travail fait consciencieusement devrait vous empêcher d’arriver au pic. Si vous ne l’avez pas fait avec suffisamment de soin, je vous encourage à réécouter l’émission intitulée « Sortez de la déprime en moins d’une heure, en septique intelligent » pour bien marquer les étapes vers le pic et les actions qui viendront s’intercaler dès le début des premières phases vers la déprime. 

Je reste encore à votre écoute selon vos besoins. Posez-moi vos questions dans les commentaires ou en « off » comme certains préfèrent le faire. Mais ne restez pas bloqué(e) sur un exercice si vous n’en voyez pas l’efficacité, ok ?

Petit résumé sur les étapes qui enrayent l’ascension vers le pic de la déprime

A ce stade, vous avez les outils pour : 

  1. Accueillir la déprime comme un fait et l’accepter. Vous comprenez l’importance de ne pas vous juger en faisant preuve de bienveillance
  2. Regarder les phases qui vous conduisent vers la déprime. Vous les visualisez et vous savez qu’elles se déroulent dans un ordre plus ou moins identique. Vous avez fait ce travail sur, au moins, quatre expériences de déprime
  3. Vous avez fait preuve de créativité pour créer des actions que vous avez placées dès la première phase vous conduisant à la déprime. Et vous avez fait la même chose avec les trois ou quatre phase suivantes. Une ou plusieurs actions entre chaque phase. Vous avez veillé à ce que chaque action soit facile à mettre en oeuvre et suffisamment en rupture avec ce que vous feriez naturellement. 
  4. Vous savez que certains lieux et certaines personnes sont à éviter quand survient le début de votre première phase de déprime
  5. Vous savez aussi que vous pouvez écouter certaines émissions telles que : Se nourrir de positif, La bienveillance
  6. Et j’ajoute que vous êtes sensé(e) savoir que la déprime ne touche en rien à votre valeur personnelle. Vous gardez votre valeur de personne quoi que vous viviez de pénible ou de beau. 
  7. Enfin, vous avez pris en compte la pertinence de vous supplémenter en oligo-éléments, en vitamine C et en Magnésium accompagné du complexe de vitamines B incluant d cela Taurine. 

En résumé, vous en savez beaucoup sur la déprime ! Sans doute plus que ce que vous imaginiez savoir et être en mesure de faire. Oui, parce que savoir ne sert à rien si vous n’en faites rien. Je n’ai pas partagé tout cela avec vous pour que vous en parliez lors d’un apéro entre ami(e)s. Je vous l’ai donné pour que vous en fassiez quelque chose de concret, de pratique. Que vous posiez les choix qui changeront votre vie. De toutes façons, dès que vous aurez fait chaque exercice et testé son efficacité, vous ne serez qu’encouragé(e)s à vivre la méthode. 

Créer des étapes concrètes pour constater votre domination sur la déprime

Comme c’est le cas pour tout travail d’évaluation, il est essentiel d’établir les critères d’évaluation la tête froide. Par exemple, vous saurez que vous êtes une personne attentive quand… La réponse à cette question est à produire avant de vous trouver dans une situation dans laquelle vous aurez à faire preuve d’attention. 

Bien entendu, l’évaluation ne sera pertinente que dans la mesure où vous mettez des verbes d’actions dans vos critères d’évaluation. Il très difficile d’évaluer l’immobilisme. En gardant le même exemple de la personne attentive, vous pourriez lister des points similaires à ceux ci : 

je serai une personne attentive quand…

  • je me centrerai sur ce que l’autre dit sans le prendre pour une critique envers moi
  • j’écouterai ce que l’autre me dit sans chercher à savoir quoi lui répondre pendant qu’elle me parle
  • j’aurai un retour de la personne me remerciant pour l’écoute dont elle a bénéficié
  • j’aurais eu le sentiment de me décentrer de moi pour donner davantage de place à l’autre
  • etc.

Une fois l’événement d’écoute attentive passé, vous pourriez revenir à la liste des actions et faits pour cocher ce que vous pensez avoir vécu. Vous pourriez même créer une échelle de 1 à 5, par exemple, pour dépasser le simple « oui » ou « non ». Du coup, si vous avez l’impression de vous être centré(e) sur ce que disait l’autre sans le prendre pour vous, vous pourriez mettre 5/5 ou 3/5 en fonction de l’aisance que vous avez eu à vivre cet aspect.  

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Créez un exercice à votre mesure pour dominer la déprime

Je vous invite, tout simplement, à faire ce même exercice pour la déprime et votre manière de chercher à la dominer. Ainsi, vous ne vivrez pas seulement l’impression de l’avoir dominée mais vous aurez des éléments factuels à valider, éléments que vous avez énoncés en période de pleine forme, avant de vous retrouver en situation de déprime.

Voilà donc la question : A quoi vous verrez que vous avez dominé la déprime au lieu de vous laisser dominer par elle ? Notez les points en veillant à avoir des éléments visuels et des données en action. Vous aurez donc des photos et des films, pour illustrer mon propos. Une photo adaptée à l’exemple de la personne attentive pourrait ressembler à … une personne sereine, assise et concentrée. Maintenant, pour le film, cela pourrait ressembler à… une personne qui regarde son ami(e) dans les yeux alors qu’il/elle lui parle de choses désagréables à entendre. 

De la même manière, listez une suite de photos et de films qui vous permettront de vous regarder à postériori, après avoir vécu votre phase une ou deux de la déprime. Vous vous verrez bifurquer vers les actions intercalées entre ces phases. Vous vous verrez adopter de nouveaux comportements et de nouvelles manière de voir votre vécu. Vous vous connaissez suffisamment pour lister ces photos et actions que vous savez vous aider à évaluer votre aptitude à dominer la déprime avant qu’elle ne vous domine. 

utiliser la bienveillance contre la déprime

Le verbe dominer est-il positif ?

Je n’aime pas dominer. la domination implique que de mettre quelqu’un sous son contrôle. C’est lui imposer sa volonté. On peut percevoir ce regard condescendant, quand il est question de domination. Une forme de dédains. Pourtant, bien que j’emploie ce verbe quand il s’agit de déprime, je sens bien qu’il est à sa place. En réalité, beaucoup de déprimés vivent l’inverse. Leur choix lexical montre bien qu’ils vivent la déprime comme une sorte de chape qui leur tombe dessus, les empêchant de continuer à vivre heureux. Quand j’accompagne des personnes touchées par la déprime, elles sentent une forme d’enfermement. Elles se sentent dominées, impuissantes. 

Si donc, j’ai choisi le verbe dominer c’est, d’une part, parce qu’il n’est pas question de dominer quelqu’un mais quelque chose. Et d’autre part parce qu’il en ressort un sentiment de justice quand la personne déprimée sent qu’elle reprend le contrôle. Il s’agit d’un retour aux commandes de soi. La domination est donc faites sur une chose, si tant est que la déprime puisse être chosifiée, mais surtout, un contrôle de soi-même. Il s’agit bel et bien de s’auto-contrôler. Il n’y a donc rien de négatif à reprendre le contrôle de soi. Il avait été perdu. Il est maintenant retrouvé. 

Mon témoignage à coeur ouvert

Je suis passé par des temps de déprime importants. Je me souviens même de ma décision de me suicidera à l’âge de 21 ans. J’avais été embauché pour travailler dans une radio à Ventimilles, à la fondrière de la France et de l’Italie. Tout près de Menton. Pour moi, les choses étaient claires, après ces deux mois de travail estival, j’allais mettre fin à mes jours. J’estimais que la vie chez mes parents était insoutenable. Je ne me sentais pas aimé par eux et je n’avais aucune aide pour prendre du recul sur mon état déprimé, voire, dépressif. Ma lecture des événements était loin d’être celle que j’ai apprise depuis. Je me voyais comme un gars malchanceux. Je disais de moi que j’avais la scoumoune, la poisse. 

Je suis tombé sur un livre qui s’intitulait « N’attendez pas l’avenir, il commence aujourd’hui ». Pages après pages, je sentais que j’étais passé à côté de quelque chose. J’avais l’impression que la vie était plus grande que cette sorte de truc rabougri que je voyais en regardant la mienne. Je repensais à ces personnes qui m’aimaient et que j’aimais. Je pensais particulièrement à Josette qui avait su me montrer ce qu’était l’amour dans un couple, l’amour pour ses enfants et ses amis. je l’admirais de loin, depuis ma côte d’azur italienne. Et là, j’ai choisi de dominer ma déprime. 

Elle n’est pas parti comme ça, d’un coup de décision magique ! Il m’a fallut y travailler. J’ai eu le privilège de suivre des formations pendant mon service civile. Et là, j’ai touché du doigt des outils de construction de soi qui ont changé mon regard sur les événements et, par conséquent, sur la vie. J’ai choisi de devenir un homme heureux et chanceux. En allant chercher ma chance et mon bonheur, j’ai appris à donner à d’autres les moyens de créer le leur. 

Mon partage d’aujourd’hui, est tout particulier parce que je fête le premier anniversaire de Heureux au présent. Et plusieurs d’entre vous ont partagé avec moi le bienfait retiré de ces émissions. Je tenais à vous dire qu’au-delà de mon expertise de praticien, il y a un humain. Et si j’ai partagé tous ces outils avec vous pendant cette année toute entière, sans relâche, c’est parce sue je suis animé de la conviction que ce qui a porté du fruit pour tant de personnes entendues et accompagné comme pur moi, pourra en porter chez vous.  

Je suis heureux de vivre ce premier anniversaire avec vous. Et croyez que je pense à chacun d’entre vous alors que je souffle la première bougie de ce blog qui vous est consacré. Je vous embrasse

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine. 

Bye bye

Photo de Andrea Piacquadio provenant de Pexels

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