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Interview avec Elisabeth Balestrieri, naturopathe
On nous rabat les oreilles avec la question de la dépression saisonnière. Vous n’allez pas bien, vous n’avez pas le moral. Prenez tel médicament, c’est la solution. Cette dite solution vendue par la pharmacopée permet avant tout d’engranger un fric fou.
Pourquoi est-ce si important de lutter contre la dépression saisonnière? Est-ce vraiment un problème de déprimer? Pour qui le serait-ce ? La dépression est-elle une maladie? Est-ce que la dépression saisonnière serait un passage, un phénomène naturel?
Ces questions seront posées à Elisabeth Balestrieri, naturopathe, en plus d’être formatrice en naturopathie, professeure, et d’avoir monté son école de réflexologie plantaire.
Je lui pose des questions pour que vous ayez des éléments afin de mieux vivre l’éventuelle dépression saisonnière qui peut se présenter chez vous. Au lieu de vous cataloguer avec l’impression d’être à côté de vos pompes, d’être trop faible, trop fragile, pas à la hauteur, pas au niveau, je vous propose d’en apprendre vraiment sur cette dépression.
Bienvenue Elisabeth
Pascal : Bonjour Elisabeth,
Elisabeth : bonjour Pascal.
Pascal : Je suis ravi de vous avoir aujourd’hui. On a bataillé pour en arriver là, mais nous y sommes enfin. Avec ce sujet sur la dépression saisonnière. Alors j’ai voulu en parler comme je l’ai dit en introduction, parce que c’est quelque chose qui… J’allais dire une sorte d’opportunité pour faire de la pub. Je constate aujourd’hui, quand je tape « dépression saisonnière » sur internet, je vois les signes de la dépression, bien sûr, mais aussi des astuces pour la combattre, et on a l’impression que c’est quelque chose de plutôt négatif. Dans un premier temps, dirais-tu que c’est négatif ou comment le perçois-tu?
Elisabeth : C’est une période de l’année où il fait froid, les jours raccourcissent et le corps réagit naturellement à tout ça. Donc voilà, il s’adapte et les sécrétions hormonales sont différentes. Ainsi, des transformations, des ressentis et on peut… on peut traiter de manière tout à fait naturelle.
Un fait naturel ou pas ?
Pascal : Alors tu dis « naturellement », mais en même temps tu dis combattre les choses de manière naturelle. Donc ça veut dire que si c’est naturel, pourquoi combattre quelque chose qui serait naturel? Plutôt l’anticiper, le prévenir disons.
Elisabeth : C’est vrai que « combattre » n’est peut-être pas le terme approprié, mais ça rejoint un peu la thèse négative. Alors voilà, en se connaissant et en vivant en fonction des saisons, on peut anticiper et faire en sorte que cette période se passe un peu mieux et soit un peu moins agressive pour notre corps.
Pascal : D’accord, ça veut dire que… alors si on le prend sur le côté en disant voilà, c’est naturel, c’est presque normal qu’on passe par une dépression saisonnière du coup, peut-être, peut-être pas pour tout le monde, on le ressent de façon différente. Chaque organisme réagit de façon différente et au niveau des sécrétions hormonales, il y a une incidence sur la baisse de la luminosité.
Des effets physiologiques
Elisabeth : Oui, au niveau de la glande pinéale et la baisse de sérotonine qu’on peut donc compenser par des aliments ou par justement une vers la luminothérapie.
Pascal : Nous parlerons bientôt des moyens de compensation et tout ça. Mais alors ça veut peut-être déjà dire que dans un premier temps, si quelqu’un passe par une dépression saisonnière, il peut se dire que c’est grave, c’est pas grave, c’est normal, c’est pas normal, je débloque, je suis bizarre, j’ai pas de bol. Quel genre de lecture peut-il avoir sur cette situation?
Elisabeth : Non, ni bizarre, ni qu’il débloque, ni que ce soit dramatique, mais qu’il le comprenne et qu’il décode un peu les signes de son corps, je pense que c’est déjà ça qu’il faut faire, être à l’écoute de son corps pour mieux comprendre ce qui se passe. Cette première phase de l’écoute. Finalement, on se rapproche de l’acceptation. Je vis ça, j’en prends connaissance et de toute façon, la période hivernale, toutes les saisons sont inévitables. Donc autant l’accepter.
Que personne ne se dise « Non, moi l’hiver je ne vis pas, j’hiberne ou alors je m’exile dans un pays chaud ». Je crois que notre corps est fait pour s’adapter à chaque saison. Et c’est peut-être contre nature d’aller passer toutes les saisons soit au froid, soit au chaud à l’autre bout de la planète.
Pascal : J’aime encourager la communauté en disant qu’il est très important d’apprendre à accepter ce qu’on vit. Oui, parce qu’on consomme moins d’énergie à accepter qu’à lutter contre ce qu’on vit, d’une part, et d’autre part, on ne peut pas empêcher comme tu dis que l’hiver arrive ou que je ne sais quoi, même s’il y a de la dépression saisonnière en été, ce qui est plus rare, mais ça existe aussi, même si on en parle moins.
Cette notion de lutte que j’évoquais tout à l’heure me parait dommageable. Elle sert de prétexte à la pharmacopée qui dit « super, on va donner du dopage à ces dames et messieurs et récupérer leur argent pour qu’ils luttent contre la dépression saisonnière ».
Il y a d’autres moyens, peut-être au-delà de la pharmacopée, pour lutter contre la dépression. On y viendra dans un instant. Mais pour l’instant, je voudrais d’abord qu’on s’arrête sur les symptômes. Comment sait-on que ça y est, que ça commence à venir ou que ça s’est installé?
Elisabeth : Eh bien, on se sent déjà un peu moins bien au niveau du moral. On a des baisses de moral. Le fait d’avoir froid crée déjà un petit stress au niveau du corps. Et puis on a davantage faim. On a tendance à manger davantage de sucreries, à sortir moins, peut-être à moins bien dormir, etc. Tout cela sont des signes.
Pascal : Tu parlais des hormones tout à l’heure. Quel rôle ont-elles sur nos symptômes justement?
Elisabeth : La sérotonine va nous permettre de nous sentir mieux, d’avoir un sentiment de bien-être et de sérénité. La dopamine, au contraire, le matin est là pour nous donner du tonus. Donc on a aussi une baisse d’énergie. Voilà une baisse d’énergie. On a moins envie de faire de choses. Tout cela est lié au phénomène hormonal.
Pascal : Dans Passeport Santé, j’ai découvert quelques chiffres que je trouve assez intéressants et que je voudrais mentionner. Ils disent qu’ « au Canada, environ 18 % des gens vivent une déprime hivernale caractérisée par un manque d’énergie et un moral plus fragile, comme tu l’évoquais à l’instant. Et certains individus vivent ce phénomène plus intensément. Atteints d’une véritable dépression saisonnière, ils peuvent avoir de la difficulté à mener leurs activités habituelles. C’est le cas de 0,7 à 9,7 % de la population adulte en Amérique du Nord et en Europe ».
« Les études sur la dépression saisonnière concernent 1,3 à 4,6 % de la population. Mais le mode de calcul dépend des critères objectifs, et dans ce qui précise la majorité, entre 70 et 80 % des personnes atteintes sont des femmes ».
Donc c’est quand même intéressant de noter qu’il y a peut-être une relation avec le phénomène hormonal, sachant que les hormones sont beaucoup plus sollicitées chez les femmes et que les enfants et les adolescents sont également touchés. On est à peu près dans ces proportions-là, selon les études, avec une personne sur cinq ou une personne sur six touchée par la dépression saisonnière.
Comment proposerais-tu de gérer cela ? Est-ce qu’on pourrait le agir de manière prioritaire en disant « je mettrai ça en priorité ? », quand on fait face à une dépression saisonnière ? j
Elisabeth : La première chose qui me vient, c’est une supplémentation en magnésium, vitamine B6, et tryptophane. Pour les aliments, des céréales par exemple, qui contiennent beaucoup de vitamines du groupe B peuvent améliorer le passage de ce blues hivernal (à condition qu’ils soient complets et bio).
Pascal : Certain dénigrent la supplémentation arguant que l’alimentation suffit. D’autres disent qu’il faudrait supplémenter. Finalement, tu dirais que l’alimentation ne suffit pas ?
Elisabeth : On peut trouver bien des nutriments dans l’alimentation. Faut-il encore s’alimenter correctement avec des aliments qui sont de bonne qualité et qui ne sont pas en manque de nutriments. Prenons en ciompte leur mode de cuisson. Sont-ils mal cuits ou trop cuits. Ces sujets occasionnent des pertes de vitamines. Finalement, l’avantage de la supplémentation, c’est qu’elle peut pallier cette potentielle carence ou déséquilibre.
Pascal : D’accord. Ok, pour le magnésium, et le tryptophane. Qu’est-ce que le tryptophane, d’ailleurs ?
Elisabeth : C’est un acide aminé, précurseur de la sérotonine. C’est grâce à cette molécule-là que la sérotonine pourra être active dans notre corps, ce qui va permettre de remonter le moral (entre autres) justement.
Pascal : Donc magnésium, Tryptophane. Tu as parlé des vitamines du groupe B, et notamment la vitamine B6. Pourquoi ces vitamines-là ?
Elisabeth : Ce sont des vitamines qui agissent sur le système nerveux. Elles sont des cofacteurs du magnésium permettant au magnésium d’être beaucoup plus actif au niveau du cerveau.
Il importe que le magnesium soit essentiellement associé à la vitamine B6, voire la B2. Bien sûr, B2, B3, B9, B12. On peut ajouter la taurine et la L-arginine.
Pascal : Comment choisir un bon magnésium en fonction de la molécule?
Elisabeth : Il faut alors… Souvent, suivant la forme de magnésium, le magnésium peut être laxatif, il peut ne pas passer correctement la barrière hémato-encéphalique. Donc les bisglycinates sont bons. Le magnésium marin est bon.
Pascal : J’ai entendu que les molécules en « ate » étaient chélatées donc…
Elisabeth : …Elles sont plus facilement assimilées quand on les dit chélatées. C’est-à-dire qu’elles sont prises dans un certain nombre d’atomes pour être mieux véhiculées. Donc privilégiez celles-là.
Pascal : En fait, privilégiez celles-ci. Elles vont être plus facilement maladies. Bisglycinate toujours sûr. Donc on a dit magnésium. Vitamine B, vitamine B, le complexe de vitamine B.
Pascal : Qu’est-ce que tu ajouterais en supplémentation ? Y a-t-il des plantes qui peuvent aussi améliorer le niveau de stress ?
Elisabeth : Parmi les plantes intéressantes pour les dépressions légères qui peuvent permettre de passer le cap, il y a la passiflore, la valériane, le millepertuis aussi.
Elisabeth : Attention. Le dosage n’est pas le même selon qu’on les prend en liguide, comprimé ou autres. En infusion, elles ne sont efficaces que lorsqu’elles sont en vrac, pas sous forme de sachets. Et il faut boire minimum trois tasses par jour pour que la plante puisse faire correctement son effet. Donc un peu plus de contraintes par rapport à une gélule qu’on peut avaler.
Pascal : Vois-tu autre chose pour s’aider en cas de dépression hivernale ?
Elisabeth : Oui. Je pense à une technique : La luminothérapie, tout simplement?
Pascal : Comment ça fonctionne ? Éclaire-moi, c’est le cas de le dire 🙂
Elisabeth : C’est tout simplement un éclairage sous forme de lunettes ou sous forme d’UV qu’on reçoit et qui va permettre au système neuro-endocrinien de sécréter les hormones qui font défaut.
Pascal : D’accord, je ne me mets pas devant ma lampe de bureau pour essayer de prouver que non, ça ne marche pas. Donc c’est une lampe spéciale,
Elisabeth : C’est une lampe spéciale avec des filtrations d’ultraviolets. Il faut que ce soit les bons. Et il existe aussi des lunettes qui permettent justement d’envoyer au cerveau cette lumière qui va créer des réactions successives pour permettre à ces glandes de mieux fonctionner.
Pascal : Je ne savais pas qu’il existait des lunettes. Donc ce sont des lunettes qu’on met comme une sorte de lunettes 3D ?
Elisabeth : Oui, voilà. ça envoie de la lumière, au cerveau qui la décode.
Pascal : Waouh ! Je suis impressionnée par ce que j’ignorais. Je me coucherai moins bête comme j’aime beaucoup.
Elisabeth : Tu sais, on peut ajoter à tout cela de la relaxation, méditation ou yoga, ou toutes ces techniques-là aussi peuvent permettre de se détendre et de mieux se sentir. D’accueillir ce stress et cette dépression de façon plus sereine.
Pascal : Tu associes dépression saisonnière à stress.
Elisabeth : Pour moi, la dépression créer un stress.
Pascal : L’approche qu’on emploie pour la gestion du stress peut donc permettre de sortir de la dépression.
Elisabeth : Oui, avec un usage préventif.
Pascal : Ou alors au moment où on se sent pas trop bien, où on ressent les premiers symptômes. Voilà, peut-être ? Est-ce que ça veut dire que. si on a une dépression saisonnière qui revient à peu près chaque année, on pourrait anticiper en se disant : Tiens, je me souviens que c’était à peu près telle période, c’est ça, je peux commencer à pratiquer la luminothérapie, me supplémenter en alimentation, voilà, et prendre mes gélules, etc ?.
Elisabeth : Oui, c’est intelligent. On peut anticiper le phénomène pour limiter la chute.
Pascal : Tu nous parle-nous de ta profession ?
Elisabeth : Eh bien moi je suis naturopathe, réflexologue plantaire.
Pascal : Alors traduisons tout ça en français fondamental.
Elisabeth : Eh bien, la naturopathie c’est un moyen de se soigner en faisant de la prévention et en donnant les possibilités à son organisme de se retrouver dans des conditions favorables pour déclencher une auto-guérison. Voilà, on n’agit pas sur un symptôme, on agit sur une cause et par l’alimentation, par des techniques de relaxation, une hygiène de vie, le sport, etc. On va permettre au corps de s’auto-guérir.
Pascal : Donc en gros, si on va voir un naturopathe pour la dépression saisonnière, on va retrouver des éléments très naturels comme ceux que tu as évoqués ici, sans aucun médicament, non, il prescrit rien du tout,
Elisabeth : Non, il ne prescrit rien du tout. Il conseille un accompagnement par des plantes, par des nutriments, des vitamines. Le premier pilier, c’est donc l’alimentation. Si on s’alimente correctement, on peut trouver tout ce qu’il faut. Aussi faut-il que les aliments soient de bonne qualité.
Pascal : Oui, c’est ça. Après, il y en a qui regardent avec un petit sourire en se disant : bon, ils sont sympas les naturopathes avec leurs plantes, leurs trucs de mère-grand ou grand-mère. C’est vraiment sérieux ça ! Tu en es où ?
Elisabeth : C’est assez surprenant comment on peut aussi vite se dérégler. On peut aussi vite retrouver un équilibre dans notre corps, aussi bien physique que psychique, avec des méthodes très simples, très simples, très simples, naturelles. Donc ça veut dire que peut-être on pourrait, si on avait le réflexe d’aller consulter un naturopathe de temps en temps, passer à côté de certains produits chimiques, certainement même les éviter.
On peut trouver les substituts et éviter tous les effets secondaires que peuvent engendrer toutes ces molécules chimiques. Parce qu’il n’y a pas d’effets secondaires dans les conseils de naturopathe. Les effets secondaires, ce n’est pas parce que ce sont des plantes qu’elles sont sans effet, au contraire, il faut tenir compte des contre-indications, des interactions avec certaines molécules chimiques et des dosages. Aussi, il faut être prudent. Pour les huiles essentielles, idem, savoir les utiliser, savoir les diluer, savoir lesquelles prendre dans tel cas. C’est important quand même d’aller consulter des thérapeutes compétents.
Pascal : Donc, si je reprends les plantes que tu as mentionnées tout à l’heure pour lutter contre la dépression saisonnière, je ne vais pas en pharmacie les acheter afin d’en prendre comme ça. C’est mieux de consulter un naturopathe, un conseiller.
Elisabeth : C’est sûr. Certaines plantes conviennent mieux que d’autres et s’adaptent mieux au tempérament et à la constitution de certaines personnes. D’où l’intérêt d’être conseillé, parce que le naturopathe va tenir compte du tempérament et de la constitution de chaque personne.
Pascal : C’est le but de proposer quelque chose qui corresponde à la personne par un conseil personnalisé. Parce que j’entends des personnes qui disent : « Oui, moi j’ai pris telle plante, ça va bien marcher avec moi, prends-la et voilà. » Mais c’est ce qu’il ne faut pas faire.
Elisabeth : Oui, car ce qui convient à l’un, ne convient pas forcément à l’autre.
Pascal : D’accord. Donc, on parle vraiment d’un accompagnement sensible. J’apprécie ce conseil éclairé, parce que ça peut éviter de faire des boulettes en disant : « Moi j’ai mal à la gorge, prends ça et prends ça, moi je le prends, ça marche. » Parfois ça peut marcher, parfois ça peut participer à abîmer. D’autres fois encore, ça peut même faire l’effet inverse.
Elisabeth : On trouve beaucoup d’informations sur internet et maintenant les gens sont éclairés, mais peut-être de la mauvaise manière.
Pascal : Tu as dit aussi pratiquer la réflexologie plantaire. Dis-nous en un peu plus s’il te plait.
Elisabeth : La réflexologie plantaire permet d’agir sur le corps humain. L’effet est possible sur tous les systèmes du corps humain via les pieds. On agit par digito-pressions exercées sous les pieds.
Pascal : Pourquoi ? Parce que la médecine chinoise, qui est à l’origine de cette technique, a démontré, trouvé, expérimenté depuis des millénaires, au passage, que le pied est un corps en miniature. On y retrouve tous nos organes en ajoutant de la circulation sanguine et lymphatique. Du coup, en agissant sur ces zones réflexes correspondants aux organes, on agit distance sur l’organe lui-même.
C’est de là que viendrait l’expression « prendre son pied » ? Ce n’est pas seulement prendre sa vie en main de manière allégorique (rire).
Par rapport à la dépression saisonnière, tu peux agir sur elle en allant sur les zones du pied ?
Elisabeth : Oui, oui, bien sûr, puisque l’on agit sur le système nerveux qui se retrouve sur les orteils. On agit sur le diaphragme, le plexus solaire, qui est quand même un endroit stratégique. Il somatise toutes les émotions le stress. Donc la réflexologie plantaire produit de réels effets en ce sens. D’ailleurs la réflexologie plantaire agit aussi sur la détente, le lâcher-prise et le bien-être.
Pascal : D’accord. Peut-être pourrait-on placer cette pratique au sommet de la pile des éléments évoqués tels que l’alimentation, en disant : avec ça, on a un effet assez efficace sur la dépression saisonnière, et assez rapide.
Combien de séances faut-il estimer au démarrage de la pratique ?
Elisabeth : Il en faut entre trois et quatre. Les premières séances doivent être quand même rapprochées d’une dizaine de jours. Ensuite, on fait un entretien durant la période qui paraît difficile. Ensuite, on peut envisager un entretien annuel.
Après cela, c’est à la demande. Le corps va décider de la fréquence. Forcément, c’est lui qui se répare.
Pascal : Tu reviens sur l’idée d’être à l’écoute de soi pour percevoir quand le corps nous dit « Écoute, là, j’ai besoin qu’on remette le doigt sur le pied. »
Elisabeth : C’est le cas de le dire.
Pascal : Quel est le nom du praticien en réflexologie plantaire ?
Elisabeth : Praticien en réflexologie plantaire ou réflexologie. Il importe de s’assurer qu’il soit bon.
Pascal : Comment l’identifier ?
Elisabeth : Au fait qu’il soit issu d’une école et que ce ne soit pas une formation de quelques heures sur internet. Qu’il soit éventuellement répertorié sur la fédération des réflexologues ou le syndicat des réflexologues. C’est un gage de qualité puisque les diplômes ont été vérifiés.
Pascal : Et en plus, il y a une déontologie, j’imagine, comme dans beaucoup de syndicats comme ça.
Elisabeth : Oui, donc ça peut faire la différence. L’expérience compte aussi. Plus on a eu de pieds en mains et mieux on sait les prendre, puis sentir ce qui s’y passe.
Pascal : Aimerais-tu ajouter autre chose ? Un ou deux derniers conseils à proposer pour la dépression saisonnière ?
Elisabeth : Oui. On peut aussi simplement se promener dans la nature. Prendre le soleil dès qu’il y est. Il est bénéfique de s’aérer les week-ends, de toucher les arbres, de marcher pieds nus dans la rosée, dans l’herbe. On peut respirer, mettre les pieds dans l’eau quand ça peut se faire. Ou simplement, prendre un bain chaud chez soi aussi, avec quelques huiles essentielles. Ça peut aussi être une technique efficace, sur conseil d’un naturopathe. Pourquoi ? Car les huiles essentielles peuvent être très dangereuses.
Surtout, ne pas utiliser n’importe quelles huiles essentielles. Pas de menthe poivrée par exemple. On ressortirait frigorifié. A l’inverse, avec de la cannelle, on ressortirait avec l’impression d’avoir trop chaud.
Si l’on fait référence à la médecine chinoise, la période hivernale correspond aux organes rein et vessie. Donc on peut simplement boire chaud et mettre des bouillottes au niveau des reins pour que ses derniers se rechargent un peu énergétiquement. Cela les aide à conserver leur énergie favorisant leur fonctionnement normal. Donc deux bouillottes, une de chaque côté ou une bouillotte, on alterne une bouillotte qu’on met dans le dos.
On peut aussi boire chaud et éviter les travaux trop harassants. Ça participe à perturber les reins. On peut utiliser les épices très naturelles comme la cannelle, en rajouter dans ses compotes, dans un verre de lait végétal tel que du lait d’amande par exemple. Quelques pincées de cannelle procurent une certaine chaleur et ça fait du bien.
Pascal : Personnellement, j’achète des écorces de cannelle. Je le mets dans l’eau et je fais chauffer quelques minutes avant de boire cette décoction. Le résultat est réchauffant.
Je te remercie, Élisabeth, pour ces pistes.
Et si vous avez l’impression d’être en dépression hivernale, ne dites plus : « Voilà, ça ne va pas, je débloque, ça va pas bien. » Cet événement peut être accueilli comme quelque chose de naturel. De plus, nombreuses sont les options qui existent sans passer par la case médicamentation.
C’est une super nouvelle parce que ça veut dire qu’on n’aura pas les effets secondaires, qu’on ne va pas se flinguer le foie, par exemple. J’ajoute la possibilité de ressortir tranquillement, de ce passage tranquillement.
Elisabeth, je te remercie pour ton apport. Et dis moi, si l’on veut te joindre sur les réseaux sociaux, dans ta pratique de naturopathe et de réflexo, comment fait-on ?
Elisabeth : On tape simplement « Élisabeth Balestrieri, naturopathe et réflexologue » sur Facebook ou Instagram pour trouver mes coordonnées.
Pascal : Merci beaucoup.
Elisabeth : Merci, merci à toi, Pascal.
Je vous remercie d’avoir écouté ce podcast, et puis je voudrais que vous l’utilisiez pour faire en sorte d’accepter votre dépression saisonnière. Que vous l’accompagniez de manière naturelle en l’accueillant comme naturel. Pour l’accepter, dite simplement « c’est comme ça ».
Les usagers de Heureux au Présent ne sont pas surpris de m’entendre dire : « C’est comme ça, je l’accepte. » Cesar un moyen de vivre votre vie au mieux.
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un bonne semaine.
Bye-bye
Merci pour ce podcast instructif. Le champs des possibilités pour palier à la depression hivernale est plus ouvert que ce que je pensais (je ne connaissais que le coté luminothérapie).
Avec plaisir, Aude. En effet, le champ des possibles est énorme. C’est tout l’intérêt d’apprendre à découvrir.
Merci pour ce podcast, personnellement je ne souffre pas de dépression saisonnière, mais je le constate souvent chez mes proches. Tous ces conseils sont faciles à mettre en pratique et leur seront certainement très utiles.
Oui, il leur seront certainement très utile. Sache que je m’en réjouis.
bravo tous les 2 et merci pour les rappels clairs
Vraiment, j’ai eu beaucoup de plaisir à enregistrer ce podcast. Merci pour ces encouragements.
Merci pour ce sujet en fin d’hiver ! Je me supplémente en vitamine D et ça me fait du bien, de plus, lorsqu’on profite du plein air, nous sommes plus en forme, plus résistants aux changement de température, une belle façon d’aimer la saison.
J’aime que tu écrives « une belle façon d’aimer la saison ». Cet état d’esprit fait partie de ceux que j’encourage.
Bonjour, merci pour tous ces conseils et l’interview. J’ai appris l’an dernier qu’il existe la déprime et différents types de dépressions en degrés de sévérité. Et que la dépression saisonnière serait plus a la limite entre déprime et dépression légère. Du coup j’ai relativisé. Je fais de la luminothérapie, je prends les compléments alimentaires, j’ai des rythmes de sommeil et journée le plus stable possible et ça m’aide déjà pas mal.
Génial que tu aies trouvé des moyens qui portent des fruits.
Comme l’explique Elisabeth, tu peux anticiper cette période là dès la saisons suivante pour entrer dans l’acceptation et mieux te supplémenter.
Ensuite, sur la question de la dépression et de la déprime, une des raison pour lesquelles on parle de dépression saisonnière, c’est que le mot « dépression » fait vendre plus de médicament que le mot « déprime ».
Si je trouve le courage de m’afficher un jour sur le sujet, je serai sans doute censuré parce que tous ces vocables sont poussés par la politique économique.
La suite sera pour une autre fois 😉
Parfaitement, soignons nous plus simplement et en acceptant les hauts et les bas de nos périodes de vie. Notre corps doit apprendre à se défendre …. et nous apprendre à le connaitre!
J’aime beaucoup les philosophie que tu dégages ici. J’y souscrit pleinement. Nous avons, en effet, besoin d’accepter. D’ailleurs, c’est acceptation, participe à nous aider à mieux reconstruire, à entrer en résilience.
Merci à toi