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Vos mots trahissent votre état d’esprit
Je détiens des signaux, des preuves que vous fuyez votre responsabilité. Je vous expliquerai les raisons pour lesquelles je peux affirmer cela facilement. Aisément, je pourrais vous dire que j’ai la preuve que vous fuyez. D’ailleurs, je commencerai en vous disant qu’en vous écoutant parler, je peux savoir si vous tentez de fuir, si vous essayez de vous cacher, de vous masquer, d’éviter quelque chose, si vous avez peur de vous manifester, de vous mettre en avant, de vous engager, de vous impliquer, de porter la responsabilité de tout ça.
En vous entendant employés certains mots, champs lexicaux, mais aussi plus particulièrement dans l’usage de signes verbaux employés. Vous choisissez des sujets, des pronoms personnels, comme vous l’imaginez.
Pièce à conviction numéro une 😉
Parmi ceux qui sont les plus évidents à aborder, il y a le pronom personnel « on », un neutre. On peut dire qu’il est couramment utilisé pour signifier le nous de manière informelle ou pour se référer à un groupe de personnes. De manière générale, il est souvent utilisé à l’oral, même s’il est aussi utilisé à l’écrit pour donner un style décontracté.
Par exemple, de manière informelle, on pourrait dire, « on va au cinéma » ou « qu’est ce qu’on mange ce soir ? », ou « on est allé au cinéma ce soir », pour reprendre le même exemple. On pourrait également dire, « on dit que le temps guérit toutes les blessures » ou « on m’a dit que tu étais malade », « on peut dire que c’est une situation compliquée », persuadé qu’en utilisant « on », on ne sollicite pas un pronom neutre. Pourtant, en pleine inconscience, on est installé dans la neutralité.
Les emplois du neutre
On peut employer un pronom neutre pour exprimer une généralité, une vérité universelle sans signature quelque part. De ce fait, on ne sait pas de qui l’on parle. Vous avez entendu que j’ai dit « on » ? Personne ne sait de qui l’on parle. Du coup, la conversation peut devenir ambiguë parce qu’un précision manque. Du coup, personne ne sait pas vraiment qui est concerné, qui produit l’action. Qui serait le « on » qui a fait ça n’importe comment ?
L’absence de pronom désignant, non-neutre, signale une démission. Pourquoi ne pas employer le « je » ?. Je prends conscience d’une volonté de me masquer, de ne pas être démasqué, de fuir ma responsabilité.
Sans exagérer
Je sais, je sais. Certains diront, « mais dis moi Pascal, tu exagères. Quand on utilise le on, c’est parce que c’est un mot communément admis, qui passe dans le langage courant pour, comme tu l’as dit tout à l’heure, valoir le nous sans désigner quelqu’un de particulier ». Oui, je vous rejoins. Seulement ce n’est pas exclusif ? Ça peut aussi inclure, et c’est régulièrement le cas, une volonté de ne pas se mettre en avant, de se débiner, de ne pas porter la responsabilité, de se laver les mains de ce qui se passe. Ce qui pourrait être le cas dans « on pourrait faire mieux », « on se moque de moi ?», ou encore, « on pourrait faire les choses vraiment différemment pour avoir un autre résultat ».
Pourquoi employer le on dans ces cas-là ? Pourquoi ne pas dire « j’aimerais bien que tu fasses mieux ?», ou « tu pourrais faire mieux ». Au lieu de cela, nous préférons dire on. Serait-ce une manière de dire « je n’ai attaqué personne, j’ai seulement exprimé mon point de vue », mais d’une neutralité telle que finalement « je ne peux pas être considérée comme étant responsable de l’éventuel trouble lié à ce que j’ai dit ». Une manière de fuir et notamment de fuir sa propre responsabilité. Vous entendre prononcer on à tour de bras est une des preuves que vous fuyez. Remarquez, quand vous pourriez utiliser je ou nous plutôt que on. Et voyez la différence que cela imprime en vous, dans votre mise en mouvement.
Le choix du nous
Comme je l’ai aborder dans le podcast intitulé Le pouvoir des actes, vous pouvez mettre en œuvre le choix de nous ou de je à la place de on afin de voir le changement s’opérer sous vos yeux. Et vous le verrez avec surprise peut-être, mais vous verrez combien vous serez impliqué. Vous serez davantage en relation avec les autres, dans une collaboration, dans un nous ou dans un je quittant le domaine du on.
Je voudrais quand même terminer sur le on avec son emploi d’universalité qui permet de globaliser ou de généraliser une vérité ou quelque chose qui, d’après son auteur, pourrait faire office de vérité. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. « On est bien à la maison », « on se sent bien quand on est entre amis », etc. Vous voyez ? Comprenez que l’on se positionne sur une généralisation. Se faisant, nous cherchons à nous extraire veillant à ne pas faire partie du groupe désigné par on.
Ce choix peut-être fait en pleine conscience quand on tient affirmer une croyance, une croyance considérée comme étant une vérité.
Pièces à conviction numéro deux 😉
À présent, tournons-nous vers l’autre pronom personnel qui peut faire la preuve que vous fuyez. Il s’agit du pronom personnel tu, deuxième personne du singulier. Cet emploi peut peut-être vous surprendre. Mais, avez vous remarqué qu’il vous arrive de l’employer pour tenter de vous débiner ? « Tu m’as dit que…», ou « c’est toi qui a fait ça ?», ou « tu aurais pu faire autrement ?», ou bien « si tu me l’avais dit » ou encore, « si tu avais été à l’heure ». Tu, tu, tu… ! Comme le dit Jacques Salomé, « le tu tue ».
À chaque fois, on utilise ce tu accusateur dans lequel on pourrait symboliser l’emploi du tu par un index qui montre une personne, comme on le fait pour désigner une cible, on cherche un responsable, et même un coupable pour une situation, un acte, un acte mal posé, généralement.
Quand c’est un acte bien posé, on dira que l »on tentera de s’en accommoder. On s’inscrit alors dans cette démarche consistant à tenter de fuir sa propre responsabilité en espérant que quelqu’un d’autre la porte à notre place.
Et si vous dites la vérité !
« Tu aurais pu mieux faire » signifie que si on en est là, c’est parce que tu as fait ce choix. C’est une manière de ne pas porter sa responsabilité. Vous pourriez me dire, « Je dis ça parce qu’effectivement, si on en est là, c’est parce que la personne dont je parlais a fait ce choix. Donc je lui dis une vérité ». J’entends. Ce que vous avancez est peut-être exact. Peut-être lui dites vous votre vérité, votre lecture de la vérité. Cela dit, vous ne savez pas réellement si c’est parce qu’il a fait ce choix que vous en êtes là. Vous avez opté pour une interprétation de l’événement. Ce qui signifie que vous êtes dans une lecture sélective, trop rapide. Pour être plus juste, je pourrais parler de lecture abusive parce qu’anticipée.
En réalité, vous n’avez pas les clés suffisantes pour savoir si véritablement vous en êtes là parce que l’autre personne a fait ce choix. Peut-être que vous en êtes là parce que vous avez choisi de vous contenter du choix de l’autre. Une autre hypothèse, et que vous avez choisi de vous contenter du choix d’un autre. Peut-être vous êtes-vous retenu de donner votre avis ? On peut également ajouter qu’il est possible que vous n’ayez pas donné les éléments nécessaires, ou suffisamment d’éléments pour que l’autre fasse un choix plus éclairé.
Il est important de mentionner que vous pourriez avoir souhaité que quelqu’un d’autre assume la responsabilité, ce qui vous aurait permis de vous décharger partiellement de vos propres obligations, en vue de pouvoir les attribuer à quelqu’un d’autre ultérieurement.Si tout ce que je vous ai dit n’était pas présent à votre esprit, Bingo ! Cela dit, c’est pas conscient que rien de tout ça s’est joué. Il reste possible que vous viviez dans un usage d’un tu qui ne se défait pas de sa propre responsabilité.
Seriez-vous candidat ou despotisme ?
Seulement, c’est encore tellement fréquent d’espérer que ce soit de la faute d’un autre. Ne me dis pas que ça ne vous arrive pas. « Si tu ne m’avais pas dit ça, je ne me serais pas mis en colère ». « Si tu avais été autrement, j’aurais été ravi », « Si tu avais fait ceci ou cela, je n’aurais pas ressenti de frustration ». Toutes ces affirmations sous-entend que « C’est donc ta responsabilité qui fait que j’en suis là ». Or, c’est une façon d’émettre que j’aurais vécu une vie bien meilleure si tu avais correspondu à ce que j’aurais souhaité. Finalement, j’aurais préféré que tu n’existes pas comme tu existes. Une manière de me placer en despote dictateur.
Être responsable de nos abîmes
Vous comprenez que ça pose un réel problème. Pourquoi ne pas plutôt endosser sa propre responsabilité, inviter la personne avec laquelle on est à partager à la co-responsabilité pour accueillir ce qui s’est passé ensemble ? « Je vois que tu as fait ce choix et je suis conscient que… Par conséquent, ce que nous pouvons faire…». Par une telle approche, au lieu d’employer le tu, on va travailler sur le nous.
Je pense à notamment certaines difficultés relationnelles entre parents, conjoints, avec un enfant, avec un collègue, où l’on a généralement tendance à penser que c’est l’autre qui pose problème.
Lorsque je consulte des couples, je constate fréquemment une tendance à vouloir démontrer que le problème réside chez l’autre personne. Les difficultés semblent être systématiquement attribuées à l’autre partenaire. Cette dynamique se retrouve même dans les entretiens individuels, lorsque des doléances concernant des tiers tels que le père, la mère, le professeur, le supérieur hiérarchique ou le voisin sont abordées. On a tendance à penser que si ces personnes avaient agi différemment, notre vie aurait été complètement différente !
Choisir la transformation
On a souvent tendance à penser : « Si l’autre avait été différent… » Cependant, je trouve que c’est très intéressant lorsque l’on passe de « tu » à « nous ». Avec ces prises de conscience, on peut se rendre compte que finalement, j’ai accusé l’autre, mais je ne suis pas moins impliqué que lui. Nous sommes tous les deux dans la même situation. Nous partageons la responsabilité, alors comment pouvons-nous avancer ? Comment pouvons-nous envisager les choses désormais ? Que pouvons-nous mettre en œuvre ? Quels changements pouvons-nous apporter ?
Donner de la place au lien
L’expression « Qu’est-ce que nous pourrions faire… » accorde en effet une plus grande importance au « nous » et renforce le lien entre les parties impliquées. Cela favorise la collaboration et la coopération, contribuant ainsi à enrichir la relation, le lien collectif, voire le lien social dans son ensemble. L’utilisation du « nous » constitue un moyen de renforcer l’égalité et l’engagement mutuel.t Dans le tu, on se placera au dessus de l’autre, à le montrer du doigt. Dans le nous, on sera à côté de l’autre, avec lui. Et l’être avec est un chemin magnifique pour construire la relation. Finalement, quand on est dans le nous, on entre dans une construction d’humanité. D’ailleurs, ce que j’aimerais, c’est qu’à la place du tu ou du on, par-delà le fait d’employer le nous, nous nous employons à construire du lien, valorisant unes le jeu du je.
Si je reprends des exemples mentionnés tout à l’heure, cela donnerait :
- Quand tu m’as dit ça, j’ai ressenti ça.
- C’est parce que tu m’as dit ça que j’ai fait comme ça ?
- Je me sens mal à l’aise quand j’entends dire que j’ai fait ceci ou que j’ai fait cela sur ce ton ou devant telle personne…
En adoptant ce genre de formulation, et donc, d’état d’esprit, je pourrais vivre davantage et plus sainement la responsabilité. Finalement, ce faisant, je deviendrai conscient d’être responsable de mon malaise.
Quand je deviens incapable de penser,« Je me sens frustré quand tu adoptes tel et tel comportement », je me dis à moi-même que je suis responsable de ma propre frustration. Par contre, quand je me surprends à penser, « quand on ne fait pas ceci ou cela, je suis déçu », ça laisse à penser que la responsabilité est extérieure à moi. Je n’ose pas accuser l’autre, mais ma déception reste la conséquence de ce on. Alors que si je joue le jeu du je , je place avant tout la responsabilité chez moi. C’est ma responsabilité.
De la maturité
Assumer d’abord la responsabilité de ses actes dénote une grande maturité. Cela signifie abandonner les signaux indiquant que l’on essaie d’échapper à cette responsabilité, en espérant que quelqu’un d’autre en assume la charge. On cesse d’attendre que quelqu’un d’autre change, que la situation évolue, sans que l’on ait à changer soi-même, en particulier sans que l’on ait à changer en profondeur.
Lorsque vous utilisez « nous » ou « je », vous vous engagez à travailler en collaboration avec d’autres pour effectuer un changement positif, à grandir ensemble. Vous contribuez ainsi à la création du bonheur. Le bonheur ne découle pas du simple fait que les autres deviennent différents, ce qui est une illusion que vous avez reconnue. Il naît de votre engagement à bâtir des relations différemment.
Que ce soit en utilisant le « je » ou le « nous », vous expérimentez le bonheur dans le présent, car vous le vivez dès que vous vous assumez en tant que co-responsable ou responsable de vos émotions et de votre expérience de vie.
Le point d’équilibre ; 100 % responsable
Il est essentiel de noter que lorsqu’on parle de co-responsabilité, on ne cherche en aucun cas à suggérer une répartition inégale de la responsabilité. En d’autres termes, il ne s’agit pas de décharger complètement la responsabilité sur l’autre, même en tant que co-responsables. Vous partagez tous les deux une responsabilité à 100 % pour contribuer au changement. Il n’est pas question de dire : « Tu es responsable jusqu’à un certain point, et moi jusqu’à un autre. Tu devrais donc changer plus que moi. »
J’ai entendu des gens se demander : « Pourquoi est-ce que je devrais changer davantage que toi ? » Je vous encourage à abandonner ce mode de pensée. Soyez pleinement responsables à 100 %, co-responsables à 100 %, et totalement engagés à provoquer le changement, en abandonnant l’idée de chercher à échapper à la responsabilité. Il n’est jamais trop tard pour agir dans cette optique.
Rester attentif à soi
Même si vous remarquez que vous continuez à utiliser le « tu » ou le « on », de manière accusatrice, soyez attentifs à vous-mêmes et reconnaissez : « Oh, j’ai cherché à éviter quelque chose. J’ai cherché à fuir ma propre responsabilité. » Une fois que vous avez pris conscience de cela, engagez-vous à adopter une perspective de responsabilité en reformulant les choses de la différemment. Exactement ! Vous pouvez utiliser des expressions telles que :
– « Que pouvons-nous faire ? »
– « Comment vois-tu les choses pour que nous travaillions différemment, pour que nous progressions autrement ? »
– « Que pouvons-nous entreprendre pour que la relation soit différente ? »
Ces formulations favorisent la responsabilité partagée et l’exploration de solutions communes. Il est important de travailler vers ce « nous », même si cela peut être difficile au début. Vous avez raison de souligner que le simple fait de vous surprendre en train de l’exprimer peut être le signe d’une prise de conscience. Alors, au lieu de vous blâmer, dites-vous : « Génial ! Je me suis entendu dire ça. » Reconnaître ces moments est un signe positif, montrant que vous évoluez dans la bonne direction.
Lors de cette démarche, essayez de considérer ce processus comme un jeu. Gardez à l’esprit que l’objectif est de construire votre bonheur, et non de vous compliquer la vie. Je reste à votre disposition si vous avez des questions ou besoin de soutien.
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine.
Bye-bye
Super podcast j’ai adoré ! Surtout ce point de vue optimiste quand tu dis génial : j’ai dit « tu » et c’est une opportunité de m’en rendre compte ! Au lieu de penser que c’est horrible et que c’est trop tard ! J’aime beaucoup cette façon de parler de co-responsabilité. Avec mon conjoint, on applique ce principe un peu pareil : si il y a un conflit, c’est 50/50 ( on est tous les deux fautifs !) Oh et top cette fuite avec le »on » j’y ferai davantage attention dans mon language 😉
Merci pour ton retour. Je te souhaite une belle plus de conscience régulière
Tres interessant. Maintenant une chose est de connaitre la théorie, une autre de passer à la pratique !
Merci pour ton commentaire.
Je te suis complètement sur la suite. Seulement, passer à la pratique est tout à fait notre portée. Il nous apporte de poser un acte, comme je l’ai évoqué lors d’un podcast précédent.
Très intéressant cet article sur la responsabilité et son rejet ! Derrière ces fuites, se cachent souvent un besoin insatisfait. Tu me motives davantage à poursuivre ma série d’articles sur les besoins ! Merci 🙏
Merci pour ton retour, comme de me considérer comme une source d’inspiration qui te pousse à poursuivre ton travail.
Bonne journée.