249# Comment tirer profit des avis contraires

Muscler votre esprit

Peut-être que c’est encore pour vous une théorie, une belle pensée ou un rêve utopique que d’envisager de tirer profit des avis contraires. Pourtant, avec comment tirer profit des avis contraires, je voudrais que vous compreniez à quel point c’est concret et vraiment enrichissant d’avoir des désaccords et d’en tirer un réel profit.

Aujourd’hui, ça souffle énormément à Marseille. Il faisait tellement chaud qu’on ne va plus s’en plaindre. Et je suis revenu dans mon studio d’origine avec le plaisir de vous retrouver, de pouvoir profiter aussi de la qualité technique de tout ce qui est autour de moi pour partager ce rende-vous et vous entendre. Parce que je sais que vous allez sans doute poser des questions, comme ça a été le cas la semaine dernière. 

Que vous le fassiez dans les commentaires du podcast ou en privé, elles sont les bienvenues. Même sur Facebook ou sur Insta, je réponds à vos questions avec un vrai plaisir. Pour moi, le simple fait que vous ayez des questions, et même des avis contraires, (c’est l’occasion de le dire justement 😉 est enrichissant. Ça veut dire que vous réfléchissez, que vous avancez, que vous avez envie de grandir, de vous développer. 

Je me pose trop de questions

Même si certaines personnes ont parfois l’impression de se poser trop de questions, elles sont les bienvenues. Ne vous dites pas « je vais tenter de me poser moins de questions ». Si vous en avez plein la tête, c’est parce que vous en avez besoin. Vous n’avez pas forcément besoin de réponses, mais au moins de vous poser des questions. Alors, s’il vous plaît, posez-les vous sans vous censurer. Au contraire, posez vos questions à qui veut les entendre et entez-vous vous-même. 

On peut travailler en accompagnement pour essayer de comprendre pourquoi vous avez le sentiment de vous poser trop de questions. O peut voir si effectivement vous vous posez trop de questions. En ce sens, profitez des 30 minutes offertes avec «  Go! Je passe à l’action »  en cliquant sur le lien. Je vous accompagnerai pendant 30 minutes. Ainsi, vous pourrez commencer à vous comprendre. Bien entendu, je vous donnerai des exercices et des outils pour tirer le meilleur de l’accompagnement offert. 

Poursuivons sur le sujet des oppositions suite de la semaine dernière ; « Comment modeler son cerveau pour l’acceptation » avec, aujourd’hui « Comment tirer profit des oppositions ? ».

PARTIE I

Les raisons du malaise

Le tout premier aspect qui me vient à l’esprit, c’est de savoir pourquoi on pourrait être mal à l’aise quand quelqu’un « s’oppose à nous ». D’ailleurs, j’ouvre juste une parenthèse en disant que si vous n’avez pas lu l’article de la semaine dernière, allez le faire. Faites-le parce que vous n’arriverez peut-être pas à comprendre ce que je vais développer aujourd’hui. Cela dit, vous pouvez poursuivre votre lecture du jour. Et si vous ne comprenez pas, vous irez lire l’article de la semaine dernière. 

Alors, pourquoi pourrais-je me sentir mal à l’aise que quelqu’un ait un avis contraire ? Pour mal vivre le fait que quelqu’un s’oppose « à moi », à supposer que je prenne sa posture comme une posture d’opposition ? 

Parce que ça a déjà été évoqué la semaine dernière, ce n’est pas parce que quelqu’un ait un avis différent qui dérange. Et, à bien y regarder, ce n’est pas parce que quelqu’un a un avis différent que son avis est contraire. Ce n’est pas parce qu’il n’a pas le même avis que moi que je suis censé ressentir du rejet et me sentir dénigrée, mis à l’écart, etc. 

J’aimerais qu’on s’enrichisse de cette question « Pourquoi est ce que je me sens mal ? ». Pourquoi ? En quoi est-ce un problème pour moi de voir que quelqu’un n’est pas d’accord, que…

  • quelqu’un ne prenne pas mon avis en considération, 
  • quelqu’un ne note pas mes idées, 
  • ma manière de faire soit considérée comme non adaptée, que ça ne corresponde pas à l’attendu,
  • quelqu’un considère que mes idées ne sont pas satisfaisantes, 

… et on peut rajouter des exemples en nombre. 

Une profonde pertinence

Parce que cette question-là « pourquoi est-ce que je me sens mal à l’aise ? » a tout son sens. 

Effectivement, avant d’envisager le fait réel et objectif que quelqu’un s’oppose, il est nécessaire (même évident) que je m’interroge. Quelle est ma propre posture ? Qu’est-ce que je vis et qui me conduis à cette interprétation ? 

On peut en effet considérer le « pourquoi tu vis ça comme ça ? » et « le pourquoi est-ce difficile pour toi d’avoir quelqu’un qui ne soit pas d’accord avec toi ? » 

Pourquoi serait il plus agréable et plus facile que les gens soient d’accord avec toi ? En quoi serait il plus enrichissant que la plupart des gens te disent « oui, je suis d’accord avec toi ? » ou « Ce que tu dis me correspond tout à fait et j’aime ta manière de voir les choses ». 

Agir expose aux avis contraires

Vous savez, quand je me suis lancé dans le projet Heureux au Présent, je savais que la critique viendrait. On ne peut pas envisager de produire quelque chose, de fournir du matériel, du contenu dont on est le créateur. Comme de partager du contenu acquis et sa manière. Penser est un risque. Faire ce choix sans se préparer à ce que des avis différents ne convient pas. Ce ne serait pas sérieux.

Peut être faites-vous partie de ces personnes qui vous dites « j’ai lu tel article et j’ai écouté tel podcast. A vrai dire, ça n’a pas vraiment répondu à mon attente. Ce n’est pas ce que j’aurai voulu ». 

C’est tout à fait entendable. C’est aussi important de se préparer comme je l’ai fait au tout début de Heureux au présent. Omettre de se dire « je me prépare à ce que des personnes ne soient pas d’accord avec moi  » serait une forme d’immaturité. 

Cela ne s’oppose en rien à ma conviction que ce que je produis est bien. Ça peut être bien, bien-sûr. Très satisfaisant, même. Mais bon pour tout le monde ? Certainement pas. D’accord ? 

L’ouverture plurielle

C’est un pas de préparation vers l’ouverture plurielle. Se préparer à l’inclusion est bien plus enrichissant que se préparer à l’exclusion en virant les autres avis, les autres points de vue, en ne priorisant que le sien ou en ne valorisant que ce qui va dans bon sens. 

En vouloir dire, pourquoi suis-je mal à l’aise à l’idée que d’autres aient d’autres avis ou des avis que j’interprète comme étant contraires ? C’est quand même difficile (en certains cas) d’être sûr que l’avis exprimé représente un avis contraire. 

Ma valeur serait-elle en jeu ?

Dans ce vouloir dire, j’ai besoin de prendre conscience que j’ai choisi d’augmenter ma propre valeur à mes propres yeux. Quand quelqu’un me paraît avoir un avis différent ou contraire, aurais-je l’impression que ça touche à ma valeur ? Je chercherais donc à la protéger alors que ma perception est fausse. C’est uniquement une impression. 

L’enjeu d’une grande fragilité

Sans doute que je manque d’ancrage personnel. Par conséquent, quand quelqu’un donne un avis contraire ou différent, j’ai l’impression qu’il touche à mes bases. En vouloir dire, je cherche à me protéger. Je veux éviter qu’il m’arrive du mal. C’est une façon d’éviter de me faire souffrir parce que j’ai conscience d’être trop fragile à mes propres yeux. 

Le signal vers le grand saut

Si vous avez le sentiment d’être trop fragile à vos propres yeux, ça veut dire que vous avez encore plus besoin de vous retrouver dans des situations différentes. Vous avez besoin de cas dans lesquelles vous rencontrerez des personnes qui exprimeront des désaccords avec vous. C’est un très bon exercice pour faire de la muscu morale. 

La semaine dernière, j’aurais pu titrer l’article qui a précédé celui d’aujourd’hui « comment muscler votre cerveau à l’acceptation ? ». Si vous avez un sentiment de fragilité, allez voir un kiné du développement personnel, Pascal Quionquion. Il vous donnera des exercices pour muscler votre cerveau. Ainsi, vous augmenterez votre aptitude à faire face à des gens qui, selon vous, ne sont pas dans le même camp ;-).

Choisissez l’eau de votre bain quotidien

Et je pourrais le dire avec une approche plus inclusive, plus rationnelle. ça donnerait « ouvrez-vous à des personnes qui pensent et qui fonctionnent différemment de vous» . 

Cela dit, toutes les personnes qui vous entourent fonctionnent différemment de vous. Toutes les personnes que vous rencontrez, avec lesquelles vous êtes en relation fonctionnent différemment de vous-même. Celles qui vous disent « Ah ouais, moi je fais comme toi vraiment » ou « on pense  exactement la même chose » se trompent. 

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   58# Le bonheur est dans le mouvement 6/6

Ce week-end, j’avais du monde à table et une de mes invités me disait, « comme c’est dingue ! On se ressemble tellement. On se réveille de la même manière, on fait les mêmes choses dans tel domaine, etc. », et ce n’est pas vrai, en réalité. En surface, oui, peut-être, mais elle est elle et moi, je « possède » mes spécificités. Donc, il y a des points communs, certes, mais ce n’est pas identique. 

L’avis contraire est une opportunité

On a besoin d’intégrer chaque humaine. De ce fait, qui dit singularité dit différence. La différence est inhérente à la singularité. Elle est l’enrichissement de la biodiversité humaine, même dans les pensées et dans les ressentis émotionnels. Il va donc de soit que si quelqu’un a un avis différent, divergent ou contraire, ( supposer que vous soyez assez équipé pour définir que c’est un avis contraire), dites vous, « Waouh ! Génial ! Je vois s’ouvrir devant moi une opportunité pour m’entraîner afin de me muscler. Je pourrai me fortifier et m’enrichir. ».  

Dans quelques instants, je vous donnerai les moyens de tirer profit des avis différents, mais je voudrais d’abord poser cette base-là, vraiment. Et croyez bien que ce n’est pas parce que je vous écris cet article avec aisance que je pratique réellement et facilement ce que je vous partage. Cela reste un exercice nécessaire dans mon quotidien pour que je sois en mesure d’accueillir les avis différents, comme étant des opportunités d’enrichissement.

Une témérité encore brouillée

Je veux bien vivre le fait qu’une personne me dise une chose dans laquelle il est claire qu’elle va dans une direction différente de la mienne. Ce sera une opportunité pour moi de grandir, de m’enrichir et de vivre. Je veux accueillir ce qui m’est formulé avec ouverture ce qui me permet d’envisager l’avenir avec des outils que je n’aurais pas eu s’il n’y avait pas eu ces différents avis différents, opposants, contraires. Toutefois, ce n’est pas parce que je veux bien vivre l’émission des avis différents que j’y parviens. J’ai besoin de continuer à travailler sur moi afin d’accueillir des avis différents. Même si, en apparence, il ne signale rien qui pourrait me permettre d’y percevoir une opportunité d’enrichissement personnel.

Tout commence dans un état d’esprit

J’affirme tout simplement qu’un avis différent devrait éclairer d’autres aspects plutôt que de fragiliser une position. Si j’ai le sentiment qu’un avis différent fragilise ma position, c’est moi qui fragilise ma position. 

Il est extrêmement rare qu’une personne donne un avis différent avec l’intention de fragiliser une position, ne le pestez-vous pas ? Sauf s’il cette personne  se trouve atteinte de troubles psychologiques ou psychiatriques. En général, les gens qui vous entourent sont sains d’esprit,, n’est-ce pas ? Même s’ils aiment s’opposer, même s’ils aiment argumenter, même s’ils aiment donner un avis, et parfois un avis différent, contraires, divergents, même s’ils aiment avoir raison, leur intention n’est pas de fragiliser votre position. 

Certains avis différents sont exprimés pour se protéger. D’autres le sont dans le but de se mettre en avant, de montrer un savoir. C’est tellement rarement que le but soit de fragiliser une position. 

L’attaque et la défense sont deux façons de porter les armes

Comme dirait Don Miguel Ruiz, « quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle ». Quand quelqu’un émet un avis différent, si vous en faites une affaire personnelle, vous aurez le sentiment de vous sentir attaqué alors que personne ne vous attaque. Et si vous vous sentez attaqué, vous voudrez vous défendre. De fait, si vous vous mettez à vous défendre, vous consommerez une énergie folle. 

J’ai envie de dire que vous pourriez garder votre énergie pour autre chose. Tenez, vous pourriez justement la mettre à profit dans autre chose que dans l’opposition. 

PARTIE II

Comment tirer profit de l’opposition ?

Arrêtons-nous maintenant sur les outils que je vous propose. 

1. Premier angle d’action 

a) Être sûr de vos certitudes

La première chose que vous pouvez faire pour vraiment tirer profit des oppositions, c’est d’être sûr de vos certitudes, avant tout. Et puis, veillez à être au clair sur le fait que certaines choses dont vous êtes convaincues ne sont pas complètement maîtrisées. C’est-à-dire que vous êtes un expert dans certains domaines, mais on ne peut pas être un expert dans tout. Même si vous avez une expertise dans un domaine, vous savez qu’il peut y avoir plusieurs experts dans le même domaine que le vôtre !

Finalement, vous êtes au clair sur votre position, votre savoir, vos connaissances, votre maîtrise, votre expertise, votre domaine ou vos domaines de non-expertise et d’expérimentation. Et, en même temps, vous acceptez un flou artistique plus ou moins manifeste dans ces mêmes domaines. 

Quand j’ai quitté la fac, j’ai réalisé tout ce que j’avais appris. Et en même temps, j’ai tenté de prendre la mesure de tout ce que j’ignorais qu’il me restait apprendre. À cela s’ajouter tout ce que j’ignorais, et que je ne pourrai jamais apprendre. C’était d’autant plus frappant que je savais que la connaissance dans mon domaine d’expertise est émouvante. Elle allait forcément être remise sur la table, réétudiée, réaffinée, repensée et faire l’objet de nombreuses autres mémoires et thèses doctorales. 

b) Être sûr d’un besoin d’apprendre encore et encore

De même, vous avez en même temps la capacité d’intégrer que même dans le domaine d’expertise dans lequel vous êtes tout à fait à l’aise, il peut y avoir d’autres experts qui ont une expérience des conclusions qui peuvent différer des vôtres. Ça ne veut pas dire que les vôtres doivent être remisées. Ça veut plutôt dire que vous avez fait un travail d’intelligence qui vous a conduit à des conclusions et que les autres experts ont fait aussi un travail d’expérience qui les a amenés à d’autres conclusions. On s’installe alors dans une approche inclusive. 

Ce n’est pas parce que d’autres sont experts dans le même domaine que vous que ça remet en question votre expertise. Et comme je l’ai dit juste avant, un avis d’experts différent devrait plutôt éclairer d’autres aspects de l’expertise plutôt que de fragiliser la position initiale

J’aimerais, avant tout, que l’on soit bien au clair sur la nécessité se positionner en receveur-donneur ou donneur-receveur. Or de nombreuses expériences ont montré des personnes capables de cette position de départ à double facette. On la constate quand un expert en rencontre d’autres et qu’il a tendance à se dire, « je vais peut-être apprendre quelque chose… ». 

c) Des univers d’experts où l’on se complète 

Je vois dans l’univers de la musique dans lequel je me baigne très régulièrement. Je vois, notamment, mon prof de guitare admirer ma manière de jouer et de composer. Il lui arrive de trouver difficile de jouer certaines choses que je joue comme de jouer des choses que je lui demande de jouer alors qu’il est mon prof de guitare et un excellent guitariste. 

Bon, il est vrai aussi que, quand il me donne des cours, c’est à mon tour de galérer ;-). Il m’arrive de ramer pour coller à ce qu’il me demande. Finalement, on peut être deux experts dans le même domaine sans être sur le même terrain. Le même domaine d’expertise peut être tellement large qu’il est difficile de se marcher sur les plates-bandes et d’attendre que tout le monde est le même avis. Ce serait justement un appauvrissement que d’entendre le même son de cloche partout. 

Si je change de domaine, pour me tourner vers celui de la peinture, on pourrait organiser une exposition avec des maîtres impressionnistes. Dans les galeries, on réaliserait  que l’impressionnisme diffère d’un artiste à l’autre. Il est différent tout en restant de l’impressionnisme. 

d) Le poison de la concurrence

Nul besoin de chercher à les mètres en concurrence ou en critique négative. En ce sens de mettre en exergue l’un et de miner un autre. La concurrence est un travers qui ne plaît qu’à ceux qui cherchent à exister, faute de se trouver vivants. 

Quand on est dans cette différence d’expressions, d’opinions, de points de vue, d’avis, de regards, on peut également s’enrichir en se disant, « c’est différent. J’y trouve telles nuances, telle approche, telle sensibilité, tel regard qui sont différents » et tout cela sans nécessité aucune de chercher à miner l’avis ou l’expérience antérieurement exprimée. 

2. Deuxième angle d’action 

a) Se mettre à l’écoute attentive

La deuxième action à mener quand on est face à l’opposition et que l’on souhaite en tirer profit, est de se mettre dans une posture d’écoute. Il n’est pas question d’une écoute distraite comme ça ils vont me capable dans une conversation banale. Là, je demande de l’écoute d’une qualité énormissime. 

Si quelqu’un émet un avis très différent du vôtre (je fais exprès de ne pas dire contraire à cette fois-ci), placez-vous en écoute. 

En effet, si je pars du principe que l’avis de la personne est fondé, raisonné, et qu’il n’en est pas arrivé là en réfléchissant trois secondes entre un brossage de dents et un café. Mais que c’est le fruit d’une réflexion, bien des choses changent en moi.

b) Prêter un postulat d’intelligence 

Si donc j’entends une position différente de la mienne, c’est bien qu’elle est fondée sur l’intelligence de quelqu’un. J’accorde donc à cette personne une capacité d’analyse étayée par des preuves, des exercices, des études, etc. Ainsi, par principe, je serais forcément enrichi d’ouvrir mes écoutilles pour entendre d’autres avis. Voyez-vous ? Donc se mettre dans une écoute véritablement active et intéressée est un outil considérable

Alors si je vois que son avis diffère du mien, je chercherai à savoir ce qui l’amène à adopter cette position. Pour le savoir, je poserai des questions. Si je vois qu’il continue à étayer sa position, je ne remettrai pas forcément en question ma première position initiale. 

Par contre, je continuerai à chercher À comprendre les autres fondements qui était sa position. Cela passera forcément pas des questions :

  • Qu’est-ce qui t’amène encore à voir les choses comme ça ? 
  • Est-ce qu’il y a d’autres choses ? 
  • Est-ce que, peut être, tu as d’autres avis sur ce même sujet ? (Le fait qu’il ait exprimé un avis ne signifie pas qu’il ne peut pas en avoir d’autres. Parfois, on peut avoir plusieurs regards sur une même idée. Il est possible de vivre une ambivalence. On peut être pour et contre en même temps. Du coup, aucun avis n’est tranché). 
Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   153# L'acceptation

J’ajoute à cette parenthèse que l’on peut être en même temps conscient que dans un avis, il y a des failles, des faiblesses, des limites. Donc on peut aussi, dans une écoute très attentive et active, dire « Est-ce que dans le raisonnement que tu viens de présenter, tu vois des failles ? Quelles seraient -elles ? Quelles seraient les faiblesses et les forces de… selon toi ? Et si tu devais souligner une force et une faiblesse dites positions, lesquelles soulignerais-tu ? 

c) Participer à promouvoir l’intelligence

Cette démarche signale clairement ma conscience d’être en relation avec un être intelligent. C’est ce qui me conduit à lui tendre le micro. Je tiens à ce qu’il participe à ma propre intelligence. Personne n’est fragilisé par personne, dans ce cas-là). Personne n’est dénigré, rejeté, mis à l’écart.

d) Ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain

Je rappelle juste que, quand on rejette éventuellement un avis, si c’est explicitement formulé comme étant un rejet d’avis, on rejette l’avis, pas la personne qui le porte. 

Si je ne suis pas du tout d’accord avec vous sur votre position par rapport à l’homosexualité, ce n’est pas vous que je rejette. C’est votre position sur le sujet. Et ça pourrait m’apprendre beaucoup de choses sur les raisons pour lesquelles je les rejette. Apprendre des choses sur moi-même, pas sur vous, mais bien à mon sujet. Pourquoi ai-je besoin de rejeter votre avis ?

e) Se placer à sa propre écoute en deux étapes-actions

Donc, je pense que c’est vraiment super intéressant d’être à sa propre écoute dans cette démarche-là. 

  1. Entendre sa propre fragilité et son envie de se protéger de ce qui nous semble nécessaire de protéger, 
  2. Entendre son impression personnelle de sue sentir attaqué et donc de vouloir se défendre, 

3. Troisième angle d’action 

a) Le contraire de se battre ; débattre

La troisième chose à vivre est de rentrer dans un débat constructif. J’ai déjà commencé à l’évoquer en incitant l’autre à donner des détails qui motive son avis différent.

À ce propos, recommanderai-je des questions fermées d’après vous ? Elles ressembleraient à « penses-tu que…, oui ou non ? » 

Ok, c’était facile. Vous avez deviné que je préfère de loin les questions ouvertes. C’est pour cela que je recommande l’emploi des « pourquoi…? » ou « qu’est-ce que tu penses de…? ». Ces questions ouvertes ouvre l’échange. Cela pourrait donner, « pourquoi tu en es arrivé à cette conclusion-là ? ».  C’est une question très ouverte. 

Préférez de très loin les « comment » et les « pourquoi » qui favoriseront les questions ouvertes et encourageront la discussion. En effet, quand on n’est pas en train de dire non à tout va, mais de s’ouvrir en invitant l’autre à faire de même, on consolide la relation. 

b) Avancer sans juger

Évidemment, retenez-vous de jugements du type, « ce que tu racontes ne tient pas la route parce que… » ou « tu dis ça, mais ça n’a pas de sens ». Ces phrases ne sont pas les bienvenues pour tisser du lien. Je préférerais dire, « j’ai de la peine à comprendre ta position. Comment donc expliques-tu ceci, cela ? ».

Puisque, l’on est sur un débat que j’appelle constructif, on peut, après avoir eu ces phases de, « comment expliques tu que… »,  « pourquoi tu penses ça » et « comment tu vois la compatibilité entre cette dimension évoquée et telle l’autre…? », on peut travailler sur les points en commun. 

c) Les dénominateurs commun

« Est ce que tu vois des points qui se rapprochent entre ce que tu as partagé et ce que j’ai présenté ? ». Avec cette démarche, on avance un peu plus en profondeur dans le renfoncement de la relation. On va pouvoir travailler au lien. 

Dites-moi, ma dernière question était-elle ouverte ou ferme ? Il s’agissait d’une question fermée puisque vous avez remarqué qu’elle commençait par « est-ce que ». Et on peut en faire une question ouverte bien plus aidant au lien. Cela donnerait, « comment tu penses… » ou « d’après toi…? », « comment nos trois regards…? ».

Dans cette dernière question, je suis Amo choisi de parler de trois regards même si il y a deux interlocuteurs. Pourquoi donc ? Parce que j’ai peut être émis deux ou trois points de vue à moi seul.

Comme je l’ai dit, il peut exister un antagonisme dans une réflexion émanant d’une même personne. Pour le savoir, mieux vaut l’inviter à développer sa pensée, même si elle a déjà donné de nouveaux arguments allant dans une même direction.

C’est la raison pour laquelle adopter une posture d’ouverture pour conduire à l’étape que je vais vous présenter maintenant. Je pourrais l’introduire avec une question, « Comment nos différents regards peuvent-ils participer à une construction. Je veux dire plus, un approche plus élaborée, plus riche que celle que nous avions respectivement avant d’arriver là, ensemble, et de discuter. Finalement, on peut trouver des zones de convergence entre nos avis. 

d) Les désaccords de surface ne présagent pas du fond

Parfois, en surface, on a l’impression qu’une personne s’oppose à une autre. Et puis, s’instaure le dialogue, on peut se rendre compte que finalement, sur certains points, elles étaient d’accord. Elles peuvent ne pas être d’accord sur le chemin pour arriver à un endroit précis. A contrario, elles peuvent ne pas être d’accord sur le fait d’arriver à cet endroit-là tout en étant d’accord sur le chemin. J’ajoute qu’elles peuvent ne pas être d’accord sur des étapes du chemin pour arriver à un endroit auquel elles sont d’accord d’arriver.

Vous voyez que finalement, ça nous évite de simplifier et peut être parfois même de faire preuve de simplisme dans le regard que l’on pose sur la divergence ou la différence de point de vue. 

L’exercice de conclusion

On peut faire un exercice pour clore l’échange pendant lequel on a voulu tirer profit des oppositions. 

Je reviens à l’anecdote que j’ai initiée la semaine dernière en parlant de ma discussion avec Gaby. J’ai été stupéfait quand il m’a dit, « écoute, j’ai fais des exercices de ce genre quand j’étais formateur des unités de commandement de l’armée. Et j’avais ajouté un petit élément. 

J’appelais ce jeu « une minute pour convaincre ». Et dans cette minute-là, après avoir tiré un papier ou une question, on devait chercher à convaincre l’état major d’une stratégie ou d’une approche en trois points. Mais ce qui était intéressant, c’est qu’on devait ensuite écouter l’avis des autres. Avis étayés, raisonnés, argumentés. Or, celui qui avait pris la parole pour présenter le sujet en une minute devait ensuite présenter un rapport dans lequel il intégrait des positions et des avis contraires qu’il avait entendu. 

C’est tout bénéf. !

Je lui ai dit Gaby, ça c’est génial, je l’utiliserais dans un podcast. Voilà pourquoi je le présente aujourd’hui, en plus de ce que j’ai enregistré à la fin du mois d’août et ce que j’ai publié la semaine dernière sur ce blog Heureux au Présent. Parce que je trouve très intéressant, très intelligent et très pertinent de se dire, à la fin d’un échange dans lequel on a échangé sur des avis différents, divergents, contraires, qu’on a compris qu’on pouvait en tirer profit. 

Il n’y a plus d’impression, de rejet, de mise à l’écart, de dénigrement, dans de tels cas. On s’est invité à s’enrichir. À vrai dire, si on part de là avec la même position qu’avant, sans avoir réfléchi, eh bien, j’estime qu’on s’est appauvri. 

Mon invitation est qu’on parte de là avec, comme le propose Gabi, des éléments en plus, des billes en plus, des outils en plus. Parce qu’on a pu débattre, échanger et être à l’écoute, vraiment, pour reprendre les étapes que j’ai évoquées. On a été à l’écoute activement, de manière constructive pour trouver des points communs, des choses à construire ensemble. 

Que puis-je faire de ce que j’ai entendu ?

Et puis la phase finale, c’est de se dire « que puis-je faire de ce que j’ai entendu ? ». Ce serait dommage que seul mon interlocuteur reparte de là avec un enrichissement tiré de mes réflexions suite aux questions posées. Parce que vous savez que, quand on répond à des questions, il arrive souvent qu’on n’ait pas réfléchi aux réponses en amont. Donc, c’est pendant qu’on entend la question qu’on va se dire, « tiens, je n’avais pas pensé à cette question comme ça » et qu’on va prendre connaissance de sa propre position suite à la question

Par conséquent, autant s’enrichir aussi soi-même. Après avoir échangé autour de sujets pour lesquels on n’était pas d’accord sur le départ ou pour lesquels on est restés en désaccord à l’arrivée. 

L’exercice à vivre réellement

Faites l’exercice de vous dire « tiens, on a eu un échange. J’ai été à l’écoute, on a eu un débat constructif, on a travaillé sur des points communs et on n’en a pas trouvé beaucoup. On en a trouvé peut être un, peut être deux. Comment, à l’issue de ces échanges-là, puis-je tirer profit de ce que j’ai entendu, de ce que j’ai vécu, de l’expérience de partage, de réflexions, de discussions que nous avons eues ensemble. ». 

Ce que je vous propose est tout à fait possible. Et vous verrez que plus vous vous entraînez à vivre cela et plus vous aurez un apaisement dans les échanges, avec même à un moment, un regard un peu surpris de voir que certaines personnes n’acceptent pas qu’on s’oppose à elles. Vous vous verrez étonné que certaines trouvent ennuyeux qu’on n’ait pas le même avis qu’elles. 

Vous risquez de changer… eh oui 😉

C’est vous qui vous trouverez ennuyé d’être entouré de gens qui ont le même avis que vous. Vous chercherez donc à avoir des relations qui pensent différemment, des gens qui réfléchissent parce que ce sont les gens qui n’ont pas le même avis que vous qui osent, non seulement réfléchir, mais aussi qui peuvent argumenter les raisons pour lesquelles ils réfléchissent

Ces gens qui vous feront du bien

Qui sont ces gens intelligents qui peuvent vous faire du bien ?

Je sais que certains dirigeants de société aiment avoir des opposants dans leur comité de direction. Ils veulent des gens qu’ils savent ne pas apprécier certaines manières de diriger parce qu’ils se disent, « si, dans mon board, je n’ai que des gens qui sont d’accord avec moi, je sais que je risque de faire des boulettes. Finalement, je me protège en ayant dans mon entourage des gens qui ne partagent pas ma manière de voir les choses parce qu’elles me servent un peu de « garde-fou ». Elles aident à réfléchir, à voir des choses auxquelles on n’aurait pas spontanément pensé. Elles permettent d’enrichir notre manière de travailler. Certes, il y a l’inconvénient, mais il y a un véritable avantage à tirer profit des oppositions. ».

Je vous tends le micro

Vous avez compris la raison pour laquelle j’ai choisi ce podcast « Comment tirer profit des oppositions ? ». Allez, il est temps de vous amuser, de vous immerger dans des relations qui ne seront plus des liens de surface. Vivez cela en pleine présence.

Si vous n’êtes pas d’accord avec moi, je suis tout à fait prêt à vous entendre. Mais si vous êtes arrivés jusqu’au bout de cet article, c’est sans doute que vous avez un avis, des avis, peut-être. Allons, formulez-les. Rendez-vous dans les commentaires, juste ci-dessous, et écrivez vos/votre avis. 

Dites-moi ce que vous pensez de ce que j’ai partagé. Peut-être, partagez aussi des expériences dans lesquelles vous avez vécu des impressions d’opposition. Je suis disposé à les entendre, que vous les ayez bien ou mal vécues.

De plus, certains d’entre-vous connaissent peut-être des outils professionnels ou perso glanés çà et là et qui pourraient être partagés sur ce blog afin de les faire connaître à d’autres utilisateurs de la communauté Heureux au Présent.

Je compte sur vous pour les étoiles, évidemment. Je vous remercie pour votre fidélité et vous rappelle de télécharger mon livre « J’ai attrapé le virus du bonheur, trois remèdes efficaces pour ne pas en guérir ».

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne semaine. 

Bye bye. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.